Le chiffre d’affaires global de la profession (sociétés d’assurance, hors mutuelles 1945 et Institutions de Prévoyance) a stagné en France, en 2016, selon les données communiquées. « Ce sont des résultats très satisfaisants dans un contexte difficile qui montrent la solidité de notre secteur », a estimé Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance (FFA), lors d’une conférence de presse.
Légère baisse en assurance vie
Il faut bien sûr préciser les choses selon les branches. En assurance vie, après quatre années consécutives de croissance franche, les dépôts des épargnants sur leurs contrats d’assurance vie ont reculé de 0,6 % à 134,7 milliards d’euros tandis que leurs retraits ont atteint 117,9 milliards d’euros, en progression de 5,2 %. Même si la collecte nette s’affiche à 16,8 milliards d’euros, elle ressort en net recul de 29 % par rapport à celle de 2015. Les versements sur les fonds en euros, à capital garanti, ont été stables à près de 108 milliards d’euros, à l’instar de ceux sur les supports en unités de compte, plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, qui ont atteint 27 milliards d’euros comme l’an dernier.
Cette tendance s’explique par la baisse continue des taux servis sur les fonds en euros, le rendement moyen sur ce segment ayant nettement reculé en 2016 pour atteindre 1,8 % en moyenne, contre 2,3 % en 2015. Une fois l’inflation déduite, le rendement des contrats en euros est de 1,6 % en 2016, contre 2,3 % en 2016 Le rendement moyen des unités de compte a, lui, baissé plus modérément tout en demeurant sensiblement supérieur, passant de 4,1 % à 3,9 % entre 2015 et 2016.
Au dernier trimestre, « il y a eu notamment une accélération des transactions immobilières, les gens anticipant une prochaine remontée des taux, ce qui explique une hausse des retraits », a expliqué à l’Agence France Presse (AFP) le président de la FFA. Le secteur a par ailleurs connu une année marquée par des événements climatiques majeurs qui lui ont coûté 2,3 milliards d’euros, dont 1,3 milliard au titre des inondations survenues en mai et juin dans la région parisienne, le centre et l’est (de la France).
Quelque 91% des 172 000 sinistrés enregistrés à la suite de ces intempéries, les plus coûteuses en dégâts assurés depuis 1982, ont été indemnisés, souligne la FFA. Dans le détail, 800 millions d’euros ont été versés aux particuliers, 300 millions aux entreprises et 200 millions pour les récoltes agricoles. Le secteur fait ainsi état d’une hausse durable du coût des aléas naturels qui, ces huit dernières années, se sont élevés à 1,8 milliard d’euros en moyenne. Particulièrement touché, le secteur agricole a été indemnisé à hauteur de 820 millions d’euros, un record, suite aux inondations et épisodes de grêle de l’an dernier.
« Il faut que la mutualisation soit mieux assurée et qu’on passe de 25 % à 70 % des exploitations agricoles assurées », a plaidé le président de la FFA. Pour parvenir à cet objectif, le responsable a appelé au transfert de 500 millions d’euros sur les 9,5 milliards d’euros de subvention de la Politique agricole commune. Au total, les assureurs ont indemnisé 13 millions de sinistres l’an passé, les deux tiers d’entre eux étant liés à l’automobile. La hausse des accidents de la route et de la mortalité routière se traduit dans l’assurance par une augmentation annuelle de 4,8 % du coût moyen des accidents corporels. Le coût moyen des accidents matériels a également augmenté du fait de « la sophistication des matériels » automobiles, a souligné Spitz.
Sur l’année, le coût total de ces accidents matériels dans l’automobile est évalué à 6,8 milliards d’euros. Conséquence: la rentabilité technique des assureurs ressort entamée avec un ratio combiné, soit l’indemnisation des sinistres et frais généraux rapportée aux primes perçues, dans l’automobile de 104 contre 103 l’an dernier. Dans l’habitation, le ratio combiné progresse également de deux points à 97. En termes de cotisations, les assureurs ont perçu en matière d’assurances de personnes 157 milliards d’euros, soit un niveau pratiquement identique à celui de l’an dernier. Les cotisations pour des produits d’assurances dommages ont augmenté de 1,5 %, à 53,2 milliards d’euros, tirées par les branches automobile et habitation.