Un réseau de fraudeurs d’appel de téléphonie cellulaire opère en RDC depuis quelques temps. Les fraudeurs mènent leurs opérations grâce à un système dénommé « Sim Box ». Avec des cartes sim achetées chez les différents opérateurs de téléphonie cellulaire et une connexion internet, le réseau procède à des appels pirates. Pour le ministre des PTT, il y a complicité des compagnies cellulaires. Car, estimait-il, dernièrement, on ne peut pas trouver un important lot de cartes sim et de recharge dans une firme sans que les compagnies cellulaires soient au courant.
Les services de la Police nationale congolaise venaient de mettre la main, fin octobre 2013, sur un réseau de piratage qui faisait passer plusieurs appels à la minute. Trois plates-formes des fraudeurs démasquées principalement à Kinshasa. Parmi elles, deux françaises. Par mois, cette fraude fait perdre à l’Etat congolais la coquette somme de 12 millions de dollars américains. La fraude, indique-t-on, aux PTT, remonte à une dizaine d’années. Le manque à gagner s’élèverait, pendant une période de 10 ans à environ 30 milliards de dollars américains.
Aveu des opérateurs cellulaires
Les compagnies cellulaires seraient au courant de la fraude. Selon le ministre Kin-Kiey Mulumba des PTT, le président de la régulation de l’une de ces compagnies, AIRTEL, aurait confirmé être au courant de cette pratique frauduleuse. Les entreprises de téléphonie ne voulaient, du reste pas, de la lutte contre la fraude d’appels téléphoniques. Elles étaient réticentes à la lutte annoncée par les services publics des PTT de la RDC. Ces entreprises ne voulaient notamment pas raccorder des ponts radio indispensables à la mise en route du système de fraude. Selon le ministre Kin-Kiey Mulumba qui s’adressait à la presse, il y a peu, ces entreprises ne tenaient pas non plus à fournir des CDR bruts. Autre réticence de ces entreprises, le difficile accord avec la firme française TELECOM AGILIS choisi pour piloter la lutte contre le piratage d’appels. Le ministre des PTT était obligé de mettre sur pieds, dès février dernier, une commission composée des services de police judiciaire des parquets, du ministère des PTT et du Consortium Telecom Agilis. Objectif : mettre en route le projet.
L’accompagnement des mesures coercitives grâce à la contribution des services de la police et du ministère des Finances a permis le démantèlement du réseau de piratage d’appels téléphoniques à Kinshasa. Cette traque des pirates, a promis le ministre des PTT devant la presse dernièrement, devra se poursuivre en province où il y aurait une multitude de réseaux maffieux.
La lutte contre les fraudeurs devra se poursuivre sous différents angles. L’Etat congolais, via les PTT, prévoit des amendes fortes pour dissuader les candidats fraudeurs. D’autres mesures consisteront dans la fermeture des réseaux des contrevenants. Parmi les angles de lutte figure également la poursuite de l’identification des abonnés de tous les réseaux.
La lutte contre le piratage d’appels de téléphonie mobile se veut une contribution des PTT à la stabilité macroéconomique, à la croissance économique et à la création d’emplois. C’est dans ce cadre que le ministère des PTT a vendu la licence 3G aux entreprises VODACOM, AIRTEL et TIGO pour des ressources évaluées à 60 millions USD mobilisées. Selon le gouvernement, le flux d’appels entrants déclarés par mois fin mai dernier s’élevait à 40 millions USD.
Comment utilise-t-on ces ressources lorsque l’on remarque les difficultés liées au démarrage de la fameuse fibre optique? Pourquoi donc ces millions de dollars mobilisés aux PTT ne sont-ils pas notamment alloués pour parachever le projet du réseau à fibre optique ? Le pont d’atterrage de la fibre optique a été officiellement achevé à Moanda. La connexion au câble sous marin WACS a été présentée comme effective. Toujours est-il que la connexion internet demeure des plus médiocres en RDC.