Il s’agit notamment de près de 6.000 tonnes de sulfate d’alumine, de près de 2.000 tonnes de chaux hydratée, de plus de 200 tonnes de d’hypochlorite de calcium, renseigne le directeur-général de la REGIDESO SA, Jacques Mukalayi Mwema. Les eaux ou eaux de boisson sont des eaux de distribution ou éventuellement de puits, le plus souvent gazéifiées et éventuellement déchlorées, explique un expert de la société publique. «Pour toute la famille, poursuit-il, la meilleure eau à boire est une eau assez douce (faiblement minéralisée) et dite neutre, c’est-à-dire peu chargée en sels minéraux et oligo-éléments. D’où l’intérêt, particulièrement si vous habitez une région où l’eau qui sort de votre robinet est calcaire (mais pas seulement), de procéder au traitement de l’eau de boisson… L’eau qui sort robinet est toujours potable mais nécessite parfois un traitement, notamment si elle est consommée comme eau de boisson».
Les eaux de boisson se distinguent des eaux de source lesquelles sont issues d’une source naturelle ou d’un puits foré. Elles ne présentent pas, selon l’expert de la REGIDESO, de propriété physiologique particulière, contrairement aux eaux minérales, mais doivent bien sûr satisfaire aux prescriptions légales qui s’appliquent aux eaux de distribution. Il s’agit notamment de la minéralisation totale qui doit être inférieure à 1500 mg / L (concentration recommandée de 50 à 500 mg / L pour les eaux de consommation quotidienne), moins de 50 mg / L de nitrates aux normes belges (moins de 25 mg / L de nitrates aux normes européennes), moins de 250 mg / L de sulfates aux normes belges (moins de 25 mg / L de sulfates aux normes européennes), moins de 150 mg / L de sodium aux normes belges (moins de 20 mg / L de sodium aux normes européennes), dureté comprise entre 8 et 30 ° français (recommandée entre 12 et 15° français), etc.
Les eaux minérales naturelles enfin sont des eaux provenant d’une source dont les caractéristiques minérales sont stables dans le temps et connues des consommateurs; dès lors, ces eaux ne doivent pas respecter la législation pour certains sels minéraux, mais bien pour la teneur en métaux lourds, très toxiques, par exemple.
Zones minières et agricoles.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, OMS, la qualité de l’eau de boisson suscite des inquiétudes pour la santé humaine dans des pays développés, elle est davantage critique dans les pays en développement comme en RDC où le taux d’accès à l’eau n’excède guère les 20%. Les risques pour la santé liés à la présence d’agents infectieux, de produits chimiques toxiques ou encore à des dangers de nature radiologique se sont considérablement accrus, singulièrement dans les zones d’intenses activités minières, dans le Sud-Est (région du Kasaï-Katanga) et dans l’Est (Kivu et ex-Province orientale) ainsi que dans les zones d’agriculture intensive, où les nappes phréatiques sont polluées par les engrais, lisiers et autres herbicides. Sur financement de la Banque mondiale, la REGIDESO a entrepris non seulement de renforcer sa capacité de desserte en eau, dans un premier temps, dans 4 villes de la RDC (Kinshasa, Matadi, Lubumbashi et Kindu), mais aussi à en améliorer la qualité. « L’expérience acquise dans ce domaine fait ressortir l’intérêt de démarches reposant sur une gestion préventive, englobant l’ensemble de l’approvisionnement, de la source d’eau au consommateur », fait-on comprendre à la REGIDESO. L’OMS a, en effet, édicté des directives pour la qualité de l’eau de boisson depuis 2004. L’Organisation mondiale de la Santé met, en effet, en exergue, les rôles et les responsabilités des différents acteurs, y compris ceux des responsables de la réglementation au niveau national, des fournisseurs d’eau, des communautés et des organismes de surveillance indépendants. Pour garantir la salubrité de l’eau de boisson, on privilégiera, selon l’OMS, une démarche de gestion préventive et on prendra en compte les caractéristiques de l’approvisionnement en eau, depuis le captage et la source jusqu’au consommateur. De nombreux aspects de la gestion de la qualité de l’eau de boisson ne relevant pas directement de la responsabilité des fournisseurs d’eau, il est essentiel d’adopter une approche collaborative multi-organismes, de manière à s’assurer que les organismes chargés des différents domaines du cycle de l’eau participent à la gestion de la qualité de ce produit. Comme exemple d’une telle situation, on peut citer le cas où les captages et les sources se situent en dehors de la juridiction du fournisseur d’eau de boisson. Il sera généralement nécessaire de consulter d’autres autorités concernant d’autres questions ayant trait à l’eau de boisson, telles que les exigences en matière de surveillance et de notification, les plans d’intervention en cas de crise et les stratégies de communication. En RDC, dans l’ex-province du Katanga, les ministères de l’Energie de qui dépend la REGIDESO, de l’Environnement et des Mines auraient dû s’accorder pour prévenir des cas répétitifs de pollution par des minings des cours d’eau où se trouvent des stations de captage. Hélas, l’affaire Kimilolo, d’une station de captage, a révélé au grand jour le dysfonctionnement des services attitrés de l’Etat. Il y a encore quelques semaines, la firme Sicomines a encore déversé des produits toxiques sur la grande rivière Luilu. «Il convient d’inciter les principales parties prenantes susceptibles d’affecter ou d’être affectées par les décisions ou les activités des fournisseurs d’eau de boisson à coordonner, si besoin est, leurs efforts de planification et de gestion », recommande l’OMS.
Surveillance et contrôle de la qualité.
Il peut s’agir par exemple des agences de gestion de la santé et des ressources, des consommateurs, de l’industrie et des plombiers. Le nouveau code l’eau prévoit la mise en place d’une agence de régulation de l’eau en RDC ainsi que des mécanismes et d’élaborer des documents d’appui permettant aux parties prenantes de s’impliquer dans le processus de surveillance et contrôle de la qualité de l’eau de boisson.
Pour protéger la santé de la collectivité, une approche duale, accordant des rôles et des responsabilités distincts aux prestataires de services et à une autorité indépendante de protection et de surveillance de la santé publique. Quel que soit le cadre existant, il importe de mettre au point des stratégies et des structures claires pour mettre en place les plans de gestion de la salubrité de l’eau, le contrôle et la surveillance de la qualité, la confrontation et la récapitulation des données, la notification et la diffusion des résultats et les mesures correctives.
Communication.
D’après l’OMS, il est indispensable de définir des lignes de conduite claires en matière de responsabilité et de communication. La surveillance de la qualité de l’eau de boisson peut être définie comme «l’évaluation et l’examen permanents et vigilants sous l’angle de la santé publique de la salubrité et de l’acceptabilité de l’eau de boisson».
La surveillance est une activité investigatrice visant à identifier et à évaluer les risques potentiels pour la santé associés à l’eau de boisson. La surveillance contribue à la protection de la santé publique en favorisant l’amélioration de la qualité, de la quantité, de l’accessibilité, de la couverture (c’est-à-dire les populations disposant d’un accès fiable), de l’accessibilité économique et de la continuité des approvisionnements en eau de boisson (appelés « indicateurs de service »). L’autorité de surveillance doit avoir le pouvoir de déterminer si un fournisseur d’eau s’acquitte de ses obligations. Dans la plupart des pays, l’organisme responsable de la surveillance des services d’approvisionnement en eau de boisson est le ministère de la santé (ou de la santé publique) et ses bureaux régionaux ou départementaux. Dans certains pays, ce peut être l’agence de protection de l’environnement. Dans d’autres, les départements d’hygiène de l’environnement du gouvernement local peuvent exercer une certaine responsabilité. La surveillance exige un programme d’enquêtes systématiques, pouvant comprendre des inspections, des analyses, une inspection sanitaire et/ou des aspects institutionnels et communautaires. Elle doit couvrir l’ensemble du réseau de distribution d’eau de boisson, y compris les sources et les activités de captage, les infrastructures de transport, les usines de traitement, les réservoirs de stockage et les réseaux de distribution (par canalisations ou non).