Les recettes de la SNEL et de la REGIDESO sont en hausse

Le secteur de l’eau et de l’électricité a engrangé plus de 2 milliards de dollars en 2016. Selon la DGRAD, ces recettes sont largement au-delà des assignations en dépit d’une conjoncture économique difficile. 

 

Pour la Direction générale des recettes administratives, domaniales, judiciaires et des participations (DGRAD), les Congolais ont fait preuve de civisme. C’est un message destiné aux dirigeants du pays qui doivent redoubler d’efforts pour améliorer le cadre de vie des ménages en matière de desserte en électricité ainsi qu’d’accès à l’eau potable., à l’assainissement et au logement. Mais les progrès demeurent encore insuffisants.= L’accès à l’électricité, bien qu’encore faible (9 %), devra croître au regard des chantiers énergétiques en cours de construction et les perspectives de développement des énergies renouvelables pour lesquelles le pays compte plus de 780 sites. Quant à l’accès à l’eau, une frange importante de la population n’a pas accès à l’eau potable. Le rapport de Politique nationale du service public de l’eau (PNSP) de juin 2016 fait état de 50,4 % de la population. Le gouvernement attend cependant davantage de recettes pour 2017, soit plus de 25.5 milliards de FC.

Anser pour suppléer la SNEL

Le budget 2017 prévoit un investissement de la Banque africaine de développement (BAD) de l’ordre de 349 497 746 425 FC pour le projet d’appui au développement du site d’Inga et de l’accès à l’électricité.

Le gouvernement prévoit, en effet, sur termes d’investissement sur les ressources propres, un montant de 3 550 312 719 FC pour le lancement de l’électricité dans la ville de Mbandaka et la poursuite de la mise en œuvre du projet ANSER (Agence nationale de service d’électrification rurale).

L’État compte également améliorer l’accès à l’électricité en faveur des groupes sociaux ainsi que l’accès des populations urbaines et rurales à l’eau potable. Autres projets : le développement des unités de production de l’énergie électrique, le lancement des projets de construction ou de modernisation des mini-barrages hydroélectriques ainsi que l’application effective de la loi sur la libéralisation de l’électricité. Depuis juin 2014, la loi relative au secteur de l’électricité a été promulguée. Mais celle-ci ne dispose pas encore des mesures d’application jusqu’à ce jour. « L’État veut que les choses n’évoluent pas », s’indigne un cadre de la Société nationale d’électricité (SNEL). Qui rapporte que lors du séjour du chef de l’État, Joseph Kabila, à Kananga, la centrale thermique à l’abandon a été curieusement remise en service pour alimenter la ville quasiment 24 heures sur 24. D’après lui, cette centrale a été fallacieusement déclarée « vétuste » et « détériorée » pour pousser les Kanangais à s’abonner à l’Enerka, une entreprise privée dont le Gouv’ Kande Mupompa serait actionnaire.

Par ailleurs, sur une prévision budgétaire de 368 780 692 543 FC, soit 3 % du budget général, le gouvernement prévoit d’engager un montant de 5 800 000 000 FC comme sa contrepartie aux projets Kakobola et Katende. Seulement, de source SNEL, l’on apprend que les prévisions du 1ère trimestre 2017, soit 6.6 milliards de FC n’ont pas encore connu un début d’exécution, trois mois plus tard. Il nous revient que les décideurs politiques auraient résolu de déposséder la SNEL de la gestion de ces deux centrales au profit des privés. Voilà qui retarderait la mise en service, particulièrement du barrage de Kakobola dont les travaux sont finis à plus de 90 %.

Financements extérieurs 

Pour ce qui est d’Inga I et II, l’essentiel des investissements vient des ressources extérieures, notamment de la BAD. En outre, le site d’Inga, Inga I et II ont déjà fait l’objet de quelques projets, à savoir : EDIRA, PMEDE et SAPMP d’une valeur de plus de 1,2 milliard de dollars, financés par la Banque mondiale. Des experts s’interrogent alors sur l’affectation des investissements en ressources propres pour le renforcement des capacités d’Inga 1 et II de plus de 15 milliards de FC depuis 2016. Le gouvernement prévoit aussi un montant de 300 000 000 FC de la contrepartie des projets pour financer le programme de partenariat public-privé (PPP), avec subvention d’investissement du secrétariat général.

Ce programme a été jugé « superflu » par des experts de la société civile dans la mesure où le ministère qui est appelé à gérer les projets PPP n’a jamais avancé ses motivations pour développer un tel programme. Les partenaires extérieurs dont le PNUD sont aussi engagés dans d’autres projets comme ODD 7 et S4ALL qui prévoient de fournir le courant électrique à chaque foyer congolais d’ici 2030.

Pour ce faire, la construction d’Inga III se pose désormais en mode urgence. La RDC a signé un traité de vente de l’énergie électrique à l’Afrique du Sud. Après moult reports, il est prévu la livraison des premiers MW au plus tard en 2021 au partenaire sud-africain. Les travaux de construction du barrage devraient déjà démarrer, puisque selon les estimations, les travaux dureront au moins 5 ans. Or, avant la construction, les données des études doivent être disponibles. Ce qui n’est pas encore le cas. La conséquence est que l’Afrique du Sud, grâce à qui, le projet a été jugé viable sans risque de se retirer… comme la Banque mondiale.