La Direction générale des douanes et accises (DGDA) précise que la perception des droits d’accises sur les cirages s’étend aux produits connexes comme les agents de surface organiques, les savons et les préparations lubrifiantes. En 2016, elle a récolté près de 2 milliards de francs sur les importations des cirages et produits assimilés. Le taux de réalisation a été alors de 111.81 %. En 2015, les recettes se sont situées à hauteur de 2,5 milliards de francs alors qu’elles étaient de plus de 7 milliards en 2014.
En régime intérieur, la DGDA s’est donné comme assignation, environ 755 millions de francs pour l’exercice 2017. Au premier trimestre, les recettes des droits d’accises pour les cirages produits localement ont atteint 99,6 %, soit plus de 636 millions de francs encaissés sur des prévisions de l’ordre de plus 639 millions. L’’industrie locale des cirages et produits assimilés a rapporté plus de 515 millions de francs en 2016. Mais les recettes n’ont pas été au diapason des attentes. Car la douane attendait, en effet, percevoir plus de 6 milliards. En 2015, les fabricants des marques Spécial, 555, Lude, Nigget, avaient versé plus de 4 milliards de francs à l’État au titre des droits d’accises.
Concurrence déloyale
L’on apprend cependant que cette industrie qui monte est en proie à la concurrence déloyale des fabricants artisanaux qui utilisent des boites estampillées de telle ou telle marque. Même les cirages importés ne sont pas à l’abri de la contrefaçon. Kiwi reste le plus célèbre et le leader mondial des cirages distribués dans les grandes surfaces. Mais trois grandes marques dominent le marché des produits d’entretien pour chaussures, en termes de chiffre d’affaires : la française Saphir, l’allemande Collonil et la suisse Burgol. En France, deux autres marques montent sur le marché. Il s’agit de Famaco, créée par une entreprise familiale d’Ile de France et de Grison qui a d’ailleurs été racheté par le groupe américain, déjà propriétaire de Woly. Aux États-Unis, Angelus Shoe Polish demeure le cirage de référence alors qu’en Angleterre, l’on est encore friand de Chelsea Dubbin & Leather et de Dasco. Tarrago domine le marché espagnol et Punch (Guardsman’s Gloss), le marché irlandais.
Pour mémoire, la première personne qui a commercialisé un produit pour l’entretien des chaussures, était plutôt un coiffeur. Un Anglais du nom de Day, qui proposa dès 1770 un produit pour cirer et polir le cuir. Au fil des années et des rachats, son nom se retrouva dans la société Carr & Day & Martin. Certes, le produit à l’époque était très loin de ce que nous connaissons aujourd’hui, mais le cirage avait vu le jour. Au XIXème siècle, dans le souci d’en améliorer la qualité, le cirage est composé de Suif (couleur), du blanc d’œuf battu (brillance) et du vinaigre et de la bière (consistance et aspect du produit). Il a fallu attendre le début du XXème siècle pour voir les premières fabriques du cirage moderne pour chaussures, à base de cires minérales, animales ou végétales. Et comme pour les chaussures, les différentes matières premières utilisées pour la fabrication d’un cirage sont un moyen de proposer un produit de plus ou moins grande qualité et plus ou moins cher.
C’est le cas de la silicone qui est très répandue dans les cirages « bon marché ». D’une façon générale il y a deux composants indispensables à la fabrication du cirage, les solvants et les cires. Le solvant le plus couramment utilisé dans le cirage pour chaussures est l’essence de térébenthine. Sa principale propriété est de donner la consistance au produit fini (liquide, crémeux, pâteux).
Vu son prix, la présence d’essence de térébenthine est déjà une bonne indication sur la qualité du cirage. Cependant, certains fabricants utilisent des solvants moins coûteux comme l’essence de goudron ou même du white spirit. Quant aux cires, les plus utilisées sont d’origine minérales, végétales (de carnauba, d’amande, etc.) ou animales (cire d’abeille), selon les propriétés que l’on souhaite donner au cirage pour chaussures.