Le péage de la Régie des voies fluviales (RVF) devrait être perçu tous les trois mois et calculé sur base de la capacité de l’embarcation ou de la puissance des chevaux moteurs des navires, des barges et autres embarcations, selon le bureau syndical de la RVF. Qui souhaite une suite favorable à court terme de la part de l’État actionnaire unique.
Depuis le 6 septembre, un mouvement de grogne paralyse la RVF. Les travailleurs de la RVF exigent de la direction générale le paiement des frais scolaires ainsi que la rétrocession de la quote-part de la RVF sur la taxe pétrolière. La dernière fois qu’elle a été versée remonte à 20 ans. Début 2014, la RVF a pris le pari de faire du fleuve Congo un boulevard national devant relier tout le pays à travers notamment les affluents Kasaï, Lukenie, Ubangi…
Actuellement, trois bateaux effectuent des travaux de balisage et des études de profondeur sur le fleuve, entre Kinshasa et Kisangani. La RVF vivote des droits et taxes, dont la taxe sur le permis de sortie des bateaux et son renouvellement dont les prévisions pour 2017 sont de 193 745 762 FC, la taxe sur le certificat de sécurité ou d’exemption de visite (navires et bateaux) dont les recettes escomptées sont estimées à plus de 17 millions de FC, les droits pour mise d’un navire, bateau ou embarcation à la chaîne dont les prévisions des recettes sont de plus de 82 millions de FC. Il sied également de relever que la RVF bénéficie également des subventions de l’État. Elles s’élevaient 971 millions de FC en 2016 et près de 4 milliards de FC ont été prévus pour l’exercice 2017. Quelque 172 2 millions de FC ont déjà été décaissés à fin mars. Et 3 476 806 988 FC prévus pour les trois derniers trimestres de l’année.
Financement de l’Union européenne
Selon le banc syndical de la RVF, l’entreprise est en pourparlers avec des partenaires pour l’acquisition des équipements modernes afin d’améliorer le trafic sur le fleuve et certains de ses affluents désignés comme des rivières alors qu’ils ont des dimensions plus larges que certains fleuves européens comme le Danube ou la Seine. Il y a peu, l’UE a accordé à la RDC 60 millions d’euros destinés à la réhabilitation des voies fluviales et lacustres. Le financement de l’UE est motivé, selon le chef de mission et coordinateur du projet, par le souci de réduire le nombre d’accidents sur les différents biefs fluviaux et lacustres. Les causes de ces accidents, c’est l’absence de balisage. Pour que le projet de l’UE soit complet, il est prévu la réfection et la remise en service des baliseurs longtemps tombés en panne et abandonnés, la formation des hydrologues, hydrographes et officiers baliseurs. À cela s’ajoute la mise à la disposition de la RVF des équipements modernes et appropriés pour assurer, selon les nouvelles technologies, le balisage afin de rendre les rivières et lacs navigables.
L’objectif principal étant d’assurer en toute commodité le transport des biens et des personnes sur les autoroutes naturelles que sont le fleuve Congo, ses affluents et lacs. Il y a près de 3 ans déjà, dans le cadre du projet de transport multimodal, la Banque mondiale a accordé à la RVF un financement de 2 500 millions de dollars pour le balisage des rivières Luvwa et Mongala dans l’Équateur, Lualaba sur le tronçon Bukama-Kongolo au Katanga et du tronçon Lualaba compris entre Kindu et Ubundu dans la province du Maniema.
Engins danois
La RVF devrait également bénéficier des engins de balisage et autres instruments de régulation du trafic fluvial et lacustre. Mais aux dernières nouvelles, il va falloir attendre jusqu’en mai 2018 pour les voir en action. De type affluent, ils sortiront du chantier naval de Johs au Danemark avant d’être assemblés sur place à Kindu et Kongolo, du reste connectés au réseau ferré de la SNCC.
C’est la firme danoise Johs Gram-Hanssen qui a été choisie pour construire deux nouveaux baliseurs du type affluent destinés à la Régie des voies fluviales. Coût de l’opération : 4 962 500 dollars. D’après la direction technique de la RVF, ces baliseurs seront utilisés pour améliorer les passes ainsi que pour installer des balises et bouées de signalisation sur le fleuve Congo et la rivière Lualaba.
Ce n’est pas tout, car ces engins auront aussi pour tâche de dégager les branches d’arbres et de papyrus, ou encore de renflouer les épaves de bateaux coulés. En effet, les naufrages sont récurrents sur les cours d’eau de la RDC, particulièrement sur le fleuve Congo.
Le naufrage d’un navire marchand, le 5 mars 2016, à quelques encablures de la ville de Kisangani, avait provoqué la mort de plusieurs personnes. En 2015, la collision des deux embarcations sur le fleuve, à hauteur de Kwamouth, à environ 200 km au nord-est de Kinshasa, a entrainé plus de 100 disparus.