François-André Lotela, ingénieur agricole et fermier, revient sur l’enjeu de la modification de la loi votée par le Parlement. C’est l’occasion, dit-il, de s’interroger sur le rôle de l’exploitant agricole familial, qui devra désormais s’adapter à l’évolution de la compétence économique. En effet, explique l’ingénieur agricole, le législateur donne aux petits exploitants agricoles les moyens de définir et mettre en œuvre leur propre stratégie de développement économique, en cohérence avec le territoire et la province.
« Acteurs de proximité, mais ayant atteint une taille critique qui leur permet d’exercer leur rôle de force motrice de l’économie provinciale, les petits exploitants agricoles sont indéniablement le bon échelon pour proposer une politique de développement économique cohérente avec les spécificités du territoire », déclare-t-il. François-André Lotela propose la création d’une agence de développement agricole provinciale, « véritable courroie de transmission vis-à-vis des opérateurs agricoles du territoire est, par là même, le meilleur acteur pour mettre en œuvre les actions qui en découlent et être l’interlocuteur privilégié des entreprises du territoire et ce de celles qui souhaitent s’y implanter. »
D’après lui, cette agence provinciale qui connaît mieux les entreprises de son territoire et leurs dirigeants, est mieux à même d’accompagner un chef d’entreprise dans son projet d’implantation ou de développement sur un territoire.
« Il faut pour cela une connaissance fine de son territoire, des spécificités des différentes zones d’activités, de l’existence de dispositifs financiers ou fiscaux spécifiques à celle-ci, des groupements d’entreprises les plus pertinents pour offrir à l’entrepreneur un écosystème propice au développement de son entreprise. Seule une agence de développement économique provinciale est à même de jouer efficacement ce rôle de sherpa sur son territoire », souligne-t-il.
« La grande proximité » permet de rester connecté aux réalités de son territoire et d’en appréhender les atouts discriminants dans le jeu de la concurrence pour mettre en valeur les filières d’excellences que sont l’agroalimentaire, les écotechnologies, le numérique…
« C’est ainsi que l’agence peut mener sa mission de commercialisation de nouveaux hectares de zones d’activités économiques à destination des projets d’entreprises.
D’autre part, l’agence assure la promotion et l’attractivité économique du territoire par sa présence sur les salons nationaux pour trouver des investisseurs ou des promoteurs, ou des salons de filières à l’étranger pour trouver des entreprises », fait-il remarquer.