Selon le ministère des PME, la demande en chaussures en République démocratique du Congo est évaluée à 72 millions de paires par an. Cette demande représente environ 95 % des importations des chaussures, soit une valeur de 82,7 millions de dollars. Le gouvernement s’emploie à conquérir une part de ce marché au profit des petites et moyennes entreprises locales, appelées à devenir des entités économiquement viables, compétitives et performantes tant sur le plan managérial que sur le plan financier.
L’implantation de l’incubateur des PME rentre dans cette perspective. Pour le gouvernement, c’est l’outil par excellence d’installation de la stratégie particulière d’appui à la création des PME compétitives, capables de diversifier l’économie congolaise et de réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur minier.
Dans les cinq prochaines années, on laisse entendre que cet incubateur pourra créer 600 PME spécialisées dans la production des chaussures et autres produits en cuir. Ces PME vont générer 600 000 emplois directs et 20 à 30 mille emplois indirects afin de stimuler le développement des activités des opérateurs dans cette filière.
Par ailleurs, le gouvernement de la RDC à travers le ministère des PME, va implanter l’année prochaine d’autres incubateurs, notamment l’incubateur mixte, l’incubateur bois, l’incubateur mines et l’incubateur numérique. Les activités de l’incubateur pilote de cuir pour l’employabilité des jeunes a été récemment lancé à Kinshasa par le ministre des PME, Bienvenu Liyota. Ce projet matérialisé avec l’appui du COMESA à travers l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises (OPEC) a pour objectif de servir d’outil de promotion destiné à booster les activités de transformation du cuir par l’amélioration sensible de la qualité des produits locaux fabriqués par les opérateurs nationaux.
Les méthodes de travail de ces PME doivent être structurées, organisées et modernisées afin de faire naître une génération d’entrepreneurs capables d’assurer la production des produits en cuir de meilleure qualité et de satisfaire ainsi la demande locale voire régionale.
Guichet unique de création
Par ailleurs, le ministre des PME a procédé, début novembre, à l’inauguration du guichet unique de certification des PME à Kinshasa pour qu’elles accèdent aux avantages prévus par le gouvernement dans l’exercice de leurs activités. Bienvenu Liyota a indiqué que les PME devront passer quatre étapes avant leur certification. Il s’agit de l’inscription au portail du ministère des PME, du remplissage du formulaire, du paiement des frais et le rendez-vous au guichet de certification des PME.
Ce guichet, a dit le ministre, sert à enregistrer une entreprise qui est préalablement enregistrée au guichet unique de création d’entreprise et donne droit à son propriétaire d’obtenir la carte d’entrepreneur par cette certification et le certificat de PME. Il a précisé que seules les micro-entreprises ou les PME sont concernées par cette certification. Cet enregistrement au portail numérique du ministère, a-t-il indiqué, présente plusieurs avantages dont l’accès aux financements et à l’information en temps réel. « J’ai rencontré beaucoup des PME qui ont presque toutes le même problème, celui de financement. Mais avec la certification des PME, nous voulons les aider à avoir des crédits auprès des banques ou autres institutions financières. Ceci va leur permettre de créer des emplois, de promouvoir les activités et d’aller de l’avant pour combattre le chômage au pays », a déclaré le ministre. La certification des PME au portail du ministère des PME est opérationnelle à l’hôtel de la Poste de Kinshasa. L’enregistrement d’une entreprise est conditionné à l’obtention d’un document d’identification nationale, du registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM), du registre du commerce et des sociétés (RSC) ou patente, du numéro d’impôt et les statuts de l’entreprise sauf pour les micros entreprises.