La matinée d’information avec les journalistes a été organisée, lundi 12 février, au CENACOP par le Projet de réforme et de rajeunissement de l’administration publique (PRRAP). Entouré du coordonnateur du Secrétariat national de renforcement des capacités (SENAREC), Constant Koko Mudekereza ; du chargé de mission de la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État (CNSSAP), Tombola Muke ; ainsi que des experts du PRRAP (dont Job Muhindo du Programme jeunes professionnels ou JPO, Yamba Yamba du Programme de décentralisation et Jules Dumas, consultant international…), le coordonnateur national du PRRAP, Jean-Paul Mabaya, a tout d’abord présenté les objectifs de la session d’information avec les journalistes.
Il a ensuite fait l’économie de « la vision politique » du gouvernement sur la réforme de l’administration publique. Le coordonnateur national du PRRAP a circonscrit le cadre de son exposé au pilotage et au dialogue, c’est-à-dire le soutien à la mise en œuvre du Programme de réforme de l’administration publique.
Pour lui, il s’agit d’une « réforme fondatrice » parce que l’administration est « le bras séculier de l’État ». Cette réforme qui touche tous les secteurs des institutions publiques, repose sur les principes suivants : premièrement, une plateforme de pilotage et de coordination. En vue de donner l’impulsion politique de haut niveau nécessaire, a déclaré Jean-Paul Mabaya, il a été créé une structure de pilotage politique, le Comité de pilotage et de coordination de la modernisation de l’administration publique (CPMAP). Il rassemble, autour du 1ER Ministre, les ministres des secteurs centraux au vu du caractère transversal de leurs missions (Fonction publique, Finances, Budget, Plan et Décentralisation).
Deuxièmement, un pilotage technique par le ministère de la Fonction publique. Une structure de pilotage et de coordination technique de la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique (CMRAP) a été mise en place. Une restructuration des unités en charge de la réforme créées en 2003 au profit d’une structure souple et efficace était nécessaire pour coordonner la mise en œuvre de cette réforme, avec un indicateur de performance bien précis, qui mesure la qualité et le niveau d’appui accordé aux services chargés de la réforme de l’administration publique (RAP) et les résultats obtenus à chaque étape du processus.
Troisièmement, un rôle clé du ministère des Finances et du ministère de l’Intérieur. Les ministères de la Fonction publique, des Finances et du Budget peuvent jouer un rôle de catalyseur et d’appui aux activités de réformes engagées par l’administration publique à travers la modernisation des systèmes d’organisation, de fonctionnement, de gestion et de contrôles des ressources humaines et d’engagement des rémunérations, des ressources budgétaires, des finances publiques et de la fiscalité et la mise en œuvre de la décentralisation qu’ils exercent respectivement, chacun selon ses attributions et responsabilités sur les services publics…
Quatrièmement, un relais des autres ministères. Il s’agit ici de privilégier une approche participative et une démarche inclusive dans l’appropriation des mesures de changement dans chaque ministère. Cinquièmement, une mise en œuvre qui procède par séquençage et phasage.
Comme toute réforme institutionnelle, Jean-Paul Mabaya a expliqué que la RAP revêt « un caractère à la fois dynamique et flexible » pour mieux s’adapter aux évolutions des contextes national, sous-régional, régional et mondial et s’ajuster aux nouvelles contraintes, aux défis et enjeux qui peuvent s’imposer au processus tout en restant en adéquation avec d’autres réformes qui concourent au renforcement de l’efficacité de l’État. Par exemple, l’École nationale d’administration (ENA) est un outil de cette mise en œuvre pour « garantir la qualité et l’égalité des chances pour l’intégration dans l’administration publique », a déclaré le coordonnateur du PRRAP.
Sixièmement, des mécanismes d’évaluation et de suivi intégrés. Il s’agit de définir et de mettre en place un système approprié de suivi-évaluation avec des indicateurs de processus et de résultats. Ceci permet également de cerner les risques d’échecs et de proposer, soit des modalités crédibles de contournement, soit des ajustements nécessaires pendant la mise en œuvre en vue de consolider les acquis de la réforme et d’en assurer la pérennité.
Comme ailleurs, la réforme devra s’inscrire sur le long terme avec des ajustements nécessaires… Ce mécanisme doit être défini au départ pour mieux mesurer les résultats en termes d’effets et d’impacts sur les citoyens ou les usagers des services publics à la suite de l’action de la réforme.