Selon ses initiateurs, Easy Trade Show est conçu comme un « événement commercial » avec les composantes suivantes : expositions, conférences-débats, rencontres be to be autour de l’agrobusiness, l’environnement et des énergies renouvelables. ça sera le premier grand test grandeur nature de la jeune Association des entrepreneurs de la République démocratique du Congo (AE-RDC), créée seulement en 2017.
La conférence de présentation des opportunités d’affaires qu’offrent les États-Unis, vendredi 27 avril, à l’hôtel Sultani a été donc sa première sortie officielle en public. C’était l’occasion pour la vice-présidente, Mamie Enongo, et le président, Ted Luvangadio Mvutu, de présenter leur structure au monde des affaires.
Le challenge
De leurs deux exposés respectifs, on retiendra utilement que l’AE-RDC est une organisation non gouvernementale de développement (ONG-D), spécialisée dans la facilitation, la promotion et l’encadrement des petites et moyennes entreprises (PME) ou d’autres ONG œuvrant dans divers domaines. D’après le président Ted L. Mvutu, l’AE-RDC a un challenge : l’émergence d’une classe moyenne nationale afin de booster la croissance économique et le développement durable. Pour ce faire, l’Association des entrepreneurs de la République démocratique du Congo poursuit deux objectifs majeurs : sur le plan social et sur le plan économique.
« Dans le volet social, nous visons à redorer l’image de marque des ONG ou autres entreprises par une expertisation ; assurer un accompagnement en vue de leur formation, autonomisation et pérennisation ; créer des emplois pour le renforcement de la classe moyenne nationale ; assurer la chaîne de la consommation : production, transformation, conservation et distribution afin d’assurer une autosuffisance ; attirer les investisseurs dans divers domaines, notamment l’agriculture ; la pêche, l’industrie, l’environnement, les NTIC… », a souligné le président de l’AE-RDC.
Et de poursuivre : « En ce qui concerne le volet économique, l’Association des entrepreneurs de la République démocratique du Congo vise à accompagner les PME de divers secteurs à la recherche des capitaux ; faciliter les échanges économiques bilatéraux entre entrepreneurs de la RDC et ceux de l’extérieur ; créer un réseau d’entrepreneurs congolais ; formaliser les entreprises en les sortant de l’informel pour les faire entrer dans le formel ; favoriser la concurrence loyale sur le marché des affaires congolais ».
D’où la mise en place des programmes Easy commerce, Easy finance, Agri business, Easy Green et Easy Management, conçus spécialement comme cadre des échanges commerciaux entre les entrepreneurs de la RDC ceux de l’étranger, notamment des États-Unis en ce qui concerne l’Easy commerce. Ce module a fait particulièrement l’objet de la conférence du 27 avril sur les opportunités d’affaires offertes par les États-Unis que les entrepreneurs congolais peuvent saisir pour étendre leurs affaires. « Les Américains achètent et vendent. Par ailleurs, la RDC reste un grand consommateur. Nous voulons donc faciliter aux entrepreneurs congolais l’importation de technologies américaines par l’achat des outils modernes afin d’accroître la production locale », a expliqué Ted L. Mvutu pendant la conférence.
Il a indiqué que le programme Easy commerce vise à « renforcer la capacité managériale » des entrepreneurs par la participation aux différents fora économiques organisés aux États-Unis, aux différents salons d’affaires comme les IBP qui se tiennent 2 à 3 fois l’an dans ce pays. En outre, pour attirer les investisseurs américains en RDC, l’AE-RDC va mettre en place une plateforme interactive dénommée « Easy Profile ». C’est une « présentation virtuelle et professionnelle de l’entrepreneur congolais et de ses activités », a par ailleurs insisté Ted L. Mvutu. Sur cette plateforme, l’entrepreneur sera décrit de manière succincte : son identité, son expertise, son secteur d’activité et sa capacité technique et financière… « l’objectif est de vendre une image positive et professionnelle de l’entrepreneur en vue d’étendre son réseau d’affaires, de créer une base des données des entrepreneurs congolais à publier dans le réseau du ministère américain du Commerce pour favoriser des contacts directs et établir des passerelles des échanges avec le monde des affaires américain », a encore insisté le président de l’AE-RDC.
Déjà, il s’est félicité de l’accompagnement de l’ambassade américaine en RDC, mais aussi de Jeffery Travels, Africell, Afriland Fisrt Bank. Grâce à Congo Airways, la caravane de sensibilisation de cette jeune association va faire le tour du pays. Objectif : donner la chance à tous les entrepreneurs, surtout à ceux qui sont dans l’arrière-pays, à travers la magie de l’internet de pouvoir présenter leur profil et attirer ainsi vers eux des partenaires potentiels américains… Après Kinshasa, une autre conférence de présentation est prévue à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Puis d’autres suivront. « Notre préoccupation est d’augmenter le nombre des opérateurs économiques et renforcer le partenariat avec les investisseurs américains qui ne savent pas avec qui ils vont collaborer en RDC », a fait remarquer Ted L. Mvutu.
Apparemment, l’AE-RDC a réussi son examen de passage. La plupart des entrepreneurs qui sont venus à cette conférence, en sont ressortis positivant et ont manifesté leur intérêt à adhérer à l’initiative. Pour l’instant, l’AE-RDC vise 2 000 adhésions pour alimenter Easy Profile. À l’association, on est convaincu qu’au regard des multiples potentialités économiques dont regorge le pays tant sur le plan naturel (faune, flore, sous-sol, hydrographie) que sur le plan démographique (plus de 70 % de la population active sont des jeunes), l’entrepreneuriat est donc possible. D’où l’engagement en termes de promotion, d’encadrement et d’accompagnement pour l’émergence d’une classe moyenne nationale en vue de la création de richesses et d’emplois dans les différents secteurs de la vie. Cet engagement va se matérialiser à travers la formation, la promotion des activités entrepreneuriales des PME et ONG-D, l’organisation des forums, conférences, salons et ateliers d’affaires, l’accompagnement et le suivi-évaluation des initiatives ou projets des entrepreneurs, le renforcement des liens de coopération, la valorisation et la crédibilisation des entrepreneurs nationaux et la facilitation de l’obtention des crédits par les PME et ONG-D…