Le premier téléphone mobile fabriqué en Afrique et destiné aux usagers du continent viendra de l’Afrique du Sud. C’est Seemahale Telecoms qui en sera le producteur. La compagnie sud-africaine veut ainsi rivaliser avec le géant asiatique Samsung et européen Nokia sur le continent africain. L’entreprise sud-africaine spécialisée dans les équipements télécoms s’apprête à lancer un smartphone conçu et fabriqué dans le pays. « Parmi les centaines de millions de téléphones vendus en Afrique, aucun n’est produit localement, ce qui me semble injuste. Simplement, parce que tout le monde a tendance à penser qu’il est moins coûteux de le faire en Chine », déclarait Thabo Lehlokoe, le fondateur de Seemahale Telecom, cité par l’agence Reuters.
Selon les informations reçues, le mobile de Seemahale Telecoms devrait ressembler au Samsung Galaxy S4 et fonctionnera sur un système d’exploitation Android. Son prix sera d’environ 2.500 rands, soit quelques 225 USD. Il aura un écran tactile de cinq pouces et une autonomie de plus de 24 heures. Ce n’est pas tout. D’après son fabricant, ces caractéristiques sont essentielles dans un continent où peu de personnes ont un ordinateur à domicile ou une ligne de téléphone fixe. La plupart des personnes se connectent à l’Internet depuis leur téléphone mais ne peuvent pas charger leurs appareils régulièrement. « La longévité de la batterie est très importante étant donné que nous ciblons des consommateurs qui n’ont pas toujours accès à l’électricité ».
Composants chinois
Les composants seront importés de la Chine et de Taiwan et les téléphones arriveront partiellement assemblés durant les premiers mois, le temps que les employés de l’usine se familiarisent avec le processus de production, assure-t-on. À terme, Seemahale prévoit de produire 150.000 smartphones par mois. D’autres entreprises espèrent également que les consommateurs africains adopteront des appareils fabriqués ou conçus en Afrique. Le mauricien Mi-Fone vend des téléphones de base pour 12 dollars dans des pays comme le Kenya, l’Angola, le Rwanda et le Nigeria.
Selon IDC research, un cabinet-conseil en télécoms, l’Afrique a importé près de 30 millions de téléphones au deuxième trimestre 2013, dont 20 % de smartphones. Un analyste du cabinet laisse entendre que des entreprises comme Seemahale peuvent espérer avoir leur part du gâteau si elles arrivaient à être compétitives en termes de prix. Le groupe sud-africain n’a pas encore enregistré de commandes – les appareils étant encore soumis à des essais réglementaires – mais le fondateur de la société affirme qu’un opérateur sud-africain est déjà en train de tester son modèle et qu’un autre a manifesté son intérêt.
On rappelle qu’au Congo-Brazzaville un jeune entrepreneur de 28 ans a conçu en 2011 des smarphones et tablettes pour l’Afrique, mais ceux-ci sont assemblés en Chine.