LES ANNALES de la Conférence minière de la RDC commence en 2013, quand Joseph Kabila Kabange, le président de la République, a ouvert la conférence inaugurale, du 30 au 31 janvier à Lubumbashi, alors chef-lieu de la province du Katanga. Ces assises organisées avec succès ont offert une excellente occasion de rencontrer les délégués venus de différents horizons pour réfléchir sur la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur minier de la République démocratique du Congo.
Au cours de cette conférence fondatrice, le président de la République a explicité sa vision sur la Conférence minière de la RDC, dans son discours d’orientation à l’ouverture des assises : « Les activités minières doivent intégrer les préoccupations d’ordre économique et social en rapport avec le développement des espaces au sein desquels se déroule l’exploitation et sur l’ensemble du territoire national. » Par ailleurs, « la responsabilité sociale des entreprises doit nous préoccuper. La question des salaires décents, les aspects sociaux relatifs à l’éducation, à la formation, à la santé publique et aux aspects culturels, l e cahier des charges édicté dans ce secteur doit être respecté ».
Recommandations
À l’issue des assises de Lubumbashi, les 815 participants (acteurs étatiques, élus, société civile et opérateurs miniers) ont formulé une centaine de recommandations pour marquer une rupture avec le passé. Il a été surtout question de « corriger les incohérences et les faiblesses » en vue d’une « redistribution équitable des recettes issues des ressources minières », avait déclaré Augustin Matata Ponyo, alors 1ER Ministre, à la clôture des travaux.
En effet, le secteur minier national est gangrené par la corruption, la fraude, l’exploitation illégale, le trafic illicite transfrontalier, l’évasion fiscale et la criminalisation du secteur dans un contexte des conflits armés récurrents, alors qu’il est appelé à booster la croissance économique du pays et doter le gouvernement de moyens importants pour la réalisation du bien-être social. Pour rappel, le sous-sol congolais regorge d’un millier de substances minérales connues dont une poignée seulement est réellement mise en valeur : le diamant, le cuivre, le cobalt, l’or, le manganèse, le zinc, la cassitérite, le colombo-tantalite (coltan), le wolframite, le niobium, le germanium…
Les participants à la conférence de Lubumbashi avaient recommandé l’exploitation de toutes les potentialités minières en vue de leur transformation en richesses pour le développement économique et social du pays. Grosso modo, les recommandations ont porté sur la réforme des cadres légal, réglementaire et institutionnel.
La conférence de Lubumbashi avait aussi recommandé de finaliser la révision du code minier avec toutes les parties prenantes, régler la problématique de l’optimisation de la fiscalité minière dans le cadre de la révision du code minier, harmoniser les textes légaux, maintenir le processus des publications des contrats, réviser le plan directeur d’aménagement du territoire en intégrant tous les domaines sectoriels en rapport avec l’industrie extractive, finaliser l’élaboration des mesures d’application de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement et la publier.
En ce qui concerne le cadre institutionnel, la conférence de Lubumbashi avait recommandé de : harmoniser les rapports entre institutions et services en vue de régler les problèmes de conflit de compétence, adapter le code minier aux aspects de la décentralisation territoriale, renforcer les capacités des institutions, finaliser la réforme des entreprises publiques, créer et borner les nouvelles zones d’exploitation artisanale (ZEA), harmoniser les limites des aires protégées entre le Cadastre minier (CAMI) et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), répertorier tous les périmètres miniers qui chevauchent avec les aires protégées.
La conférence de Goma
Quant aux opérateurs miniers, les participants avaient recommandé notamment de : respecter la délimitation des zones d’exploitation artisanale; assurer le transfert d’expertise, de compétences et de technologies; collaborer avec les coopératives minières du ressort des activités minières concernées…
À Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la tenue (24-25 mars 2014) de la 2è édition de la Conférence minière de la RDC était placée sous le thème « Gestion durable et transparente des ressources naturelles dans le Congo post-conflit ». L’accent avait été mis sur le développement des infrastructures routières et de transport ainsi que sur celui des infrastructures énergétiques. Des infrastructures qui sont indispensables à une meilleure exploitation des ressources naturelles.
Augustin Matata Ponyo, alors 1ER Ministre, avait ouvert les assises « au nom du président de la République ». Il avait invité les participants à procéder à une « évaluation exhaustive » des recommandations de la 1è édition, et spécialement celles qui n’ont pu être mises en œuvre. « Le secteur minier est une source épuisable alors que la diversification des activités économiques est la voie la plus sûre qui conduira la RDC vers un développement soutenu et durable », avait déclaré Matata.
À Lubumbashi, Joseph Kabila avait dénoncé « la modicité des bénéfices » que l’État tirait de l’exploitation des ressources minières du pays. Il avait alors préconisé la mise sur pied d’un « Plan d’action » et d’un « chronogramme » pour la création d’industries « capables de transformer localement les produits miniers extraits du sous-sol congolais », avec comme impact la création d’emplois pour la population et une valeur ajoutée sur le prix des produits miniers exploités.
À Goma, Martin Kabwelulu avait souligné les « progrès accomplis » dans l’application des recommandations de la conférence de Lubumbashi. Par exemple, la concertation entre les services de l’administration et le secteur minier, la mise en place d’unités locales pour la transformation des produits miniers et la priorité accordée aux entreprises locales dans la fourniture des services.
Parmi les quelque 800 participants, il y avait 37 ambassadeurs en poste à Kinshasa. Devant toutes les délégations, Matata Ponyo avait exprimé la volonté du gouvernement d’« améliorer les conditions sociales des populations à travers une bonne gestion des ressources minières ». Pour y parvenir, avait-il souligné, il fallait renforcer, actualiser et optimiser le cadre institutionnel, légal et réglementaire du secteur minier. Et il avait annoncé la révision du code minier et du processus de certification des ressources.
Le choix de Kolwezi
Selon le ministère des Mines, Joseph Kabila va rehausser de sa présence les assises de la Conférence minière de la RDC à Kolwezi. « Le choix de la ville de Kolwezi se justifie car la province du Lualaba, qui regorge d’innombrables ressources minérales, occupe une place majeure dans le secteur minier en RDC, surtout avec l’intensification des activités minières ».
Parmi les ressources minérales du Lualaba, il y a à coup sûr le cobalt qui est devenu aujourd’hui un « métal stratégique » du fait de son importance sur le marché international. Il faut dire que la forte croissance de la demande de cobalt est non seulement le fait des économies émergentes, mais aussi des nouvelles technologies, de l’industrie verte (batteries rechargeables pour les téléphones et les ordinateurs), ainsi que le fait des voitures électriques et hybrides.
À la dernière DRC Mining Week à Lubumbashi du 13 au 15 juin, Richard Muyej Mangez Mans, le gouverneur de cette province, a pris la parole pour présenter son potentiel minier de classe mondiale. Il a notamment déclaré qu’avec sa position stratégique, le Lualaba offre des facilitations d’importation et exportation de minerais. D’où la nécessité d’améliorer l’efficacité des cinq couloirs commerciaux, routes, chemins de fer, voies aériennes.
La conférence de Kolwezi. Qui s’inscrit dans la suite de la DRC Mining Week, dont le thème général a été : « Conduire la RDC vers un hub minier et industriel moderne pour faciliter le commerce bilatéral ». Exposer au Lualaba Mining est une opportunité unique offerte pour aller à la rencontre des clients ou des fournisseurs ; de se faire connaître et de créer de nouvelles opportunités professionnelles.
La Conférence minière de la RDC propose aux potentiels investisseurs et fournisseurs d’équipements une zone d’exposition élargie, des activités inédites, des conférences données par des experts… Une cinquantaine de communications sont prévues pendant les trois jours de la conférence. Chaque année, Lualaba Mining s’agrandit et s’engage à proposer les toutes dernières nouveautés dans l’industrie.