La paie de l’Administration publique ne reflète guère la solidarité nationale et le souci de l’émergence d’une classe moyenne repris dans les discours des décideurs politiques. Le constat est du REGED et du Comité d’orientation de la réforme des finances publiques (COREF).
Dans son rapport sur la loi de finances publiques 2018, la société civile note que « les rémunérations des différentes catégories professionnelles des agents publics – Politiques, Administratifs, techniques, ouvriers – présentent d’énormes disparités en dépit de l’équivalence des grades des différentes catégories professionnelles ». En RDC, la tension salariale est de 1 à 132. En clair, si un député national gagne 11 500 000 FC le mois, l’huissier n’a que 87 000 FC. Peu importe qu’il soit porteur d’un diplôme de docteur, le salaire d’un directeur dans l’Administration publique est de 118 154 FC, contre 1 966 206 FC pour un professeur ordinaire. Un général de l’Armée gagne 124 000 FC, lit-on dans le même rapport de la société civile.
Voilà qui traduit une disparité criante des rémunérations des différentes catégories des agents publics. Un régime des castes qui ne dit pas son nom. La Société civile note que « les rémunérations des agents publics de l’État sont ainsi inéquitables et non conformes aux dispositions constitutionnelles (article 36 de la constitution), légales et règlementaires (loi n°16/013 du 15/07/2016 en ses articles 46, 47 et 48) en la matière, en dépit de ce que leur enveloppe globale représente, soit 29,03 % du Budget Global de l’État ».