TOUT dépend de la destination et du temps que l’on va y passer. Travailler à l’étranger a un impact sur notre vie et notre retraite. À moins d’être détaché par son employeur pour une courte durée, sinon on cesse de cotiser dans son pays et on relève alors du régime du pays dans lequel on est installé et va acquérir des droits dans ce régime.
Les spécialistes soulignent que l’expatriation est avant tout caractérisée par le déplacement d’un salarié d’un État vers un autre État pour l’exécution de sa prestation de travail. De par la nature du contrat de travail, l’expatriation se différencie de la mise à disposition internationale et du détachement. Le salarié est en général spécialement recruté pour travailler à l’étranger.
Au sens du droit du travail, l’expatriation concerne différentes situations. Dans le premier cas de figure, le salarié est recruté pour travailler à l’étranger avec un contrat soumis au droit de son pays, comme en France. Le deuxième cas de figure, c’est quand le salarié est envoyé à l’étranger pour une durée indéterminée par son employeur. Il est alors soumis au droit de son pays ou à la loi du pays d’accueil. Enfin, le troisième cas de figure, la constitution d’un contrat local (ou contrat local plus) a lieu lorsque le salarié est recruté dans son pays par une société nationale mais pour le compte d’une entité locale.
Quel contrat de travail ?
Les mêmes spécialistes expliquent que l’expatriation est un contrat de travail international au même titre que le détachement. Le contrat de travail précise le pays d’affectation et la durée du contrat ainsi que les différents avantages en nature et en espèces liés à la situation. Le contrat de travail peut être soumis soit au droit du travail de son pays, soit aux lois du pays d’accueil.
À l’inverse du détachement, poursuivent-ils, l’expatriation implique que le salarié ne soit plus directement attaché au régime de sécurité sociale de son pays. Il relève alors du régime de protection du pays dans lequel il va travailler.
Pour continuer à bénéficier des droits et prestations du régime de sécurité sociale de son pays, en France, par exemple, l’expatrié peut toutefois adhérer à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) et ainsi combler les éventuelles faiblesses du régime du pays d’accueil. Le régime d’assurance chômage, quant à lui, reste le régime français.
En principe, le contrat d’expatriation prévoit une affiliation au régime local de protection sociale. En principe, dès lors qu’il quitte son pays pour résider à l’étranger, l’expatrié cesse de relever du régime national obligatoire et doit être assuré auprès des systèmes de protection locale. Organisation, financement, droits, prestations, risques couverts, l’expatrié bénéficie des mêmes conditions de traitement que les nationaux de son pays d’accueil. Par ailleurs, des conventions bilatérales de sécurité sociale existent entre de nombreux États afin d’assurer la coordination des législations et de garantir les droits sociaux des expatriés.
Kinshasa, ville chère ?
Concernant la cherté de la vie, un classement annuel publié par une société luxembourgeoise EuroCost International spécialisée dans l’expatriation, place Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, comme la ville la plus chère d’Afrique pour les expatriés. Elle est aussi troisième au niveau mondial derrière les asiatiques Hong Kong et Tokyo, respectivement première et deuxième du classement 2018. EuroCost International, spécialisée dans les services aux expatriés, dresse depuis plus de dix ans ce classement des villes les plus chères pour les expatriés. Réalisé à partir de données récoltées sur les loyers des quartiers prisés par les expatriés, l’enquête menée en juin 2018 s’est également intéressé aux prix des services et des biens consommés par ces derniers dans 272 villes à travers le monde à l’exception de la santé et de l’éducation. C’est la première fois que ses résultats ont été rendus publics en 2018.
Avec un bond de 24 places au dernier classement, Kinshasa détrône Luanda, la capitale de l’Angola, réputée pour son coût de la vie élevé et habituée de ce genre de classement. La capitale de l’Angola a été donc rétrogradée à la 14è place « suite à la dévaluation de sa monnaie en début d’année et malgré une très forte inflation », a indiqué EuroCost International. « Kinshasa était classée 16è en 2016, mais une forte dévaluation de la monnaie locale a entraîné son recul dans le classement. Dans les mois suivants, de fortes augmentations de prix ont progressivement compensé cette chute de la monnaie, repositionnant ainsi Kinshasa dans le haut du classement. L’économie locale a été particulièrement déstabilisée par la baisse des cours du pétrole et la dévaluation de sa monnaie. Le marché immobilier a lui aussi été touché, entraînant une hausse significative des coûts des loyers pour les expatriés. Le coût de la vie très élevé à Kinshasa s’explique donc par une inflation soutenue, tandis que la monnaie s’est stabilisée ces derniers mois », a expliqué Carine Valentin, chargé des relations extérieures d’EuroCost International. Pour le reste du classement régional, Bangui occupe la troisième place, talonnée par Pointe-Noire, la capitale économique de la République du Congo. Au bas du tableau, Tunis est la ville la moins chère d’Afrique pour les expatriés. Une position qui, d’après l’étude s’explique par la « dévaluation régulière du dinar tunisien par rapport à l’euro ne faisant que consolider cette tendance ».