L’EURO a pris 0,16 % face au billet vert, à 1,1299 dollar, contre 1,1281 le mardi 16 avril. La croissance chinoise a bien résisté au premier trimestre 2019, en hausse de 6,4 % sur un an, selon les chiffres du Bureau national des statistiques (BNS). La production industrielle et les ventes au détail en Chine ont par ailleurs été meilleures que prévu en mars.
Ces données « vont aider à soutenir l’euro », a estimé Derek Halpenny, analyste pour MUFG. « Le principal bénéficiaire d’une reprise mondiale va être l’Allemagne », a-t-il expliqué. Le premier exportateur européen avait « été durement touché l’année dernière par le ralentissement de la Chine, ainsi que par la récession en Italie et la crise financière en Turquie », a rappelé le spécialiste.
La croissance meilleure qu’attendu de la deuxième puissance économique mondiale tend aussi à raviver l’optimisme des investisseurs et les incite à se détourner du dollar, monnaie qui fait office de valeur refuge. Les cambistes attendaient désormais la diffusion jeudi 18 avril des indices PMI sur l’activité manufacturière et des services dans la zone euro.
Une hausse mesurée
La hausse de la monnaie unique restait néanmoins mesurée, alors que sa volatilité moyenne sur un mois face au dollar est tombée ces derniers jours à des niveaux plus vus depuis cinq ans. La livre sterling de son côté s’est repliée après les derniers chiffres sur l’inflation au Royaume-Unis, qui s’est maintenue à 1,9 % en mars sur un an, juste sous l’objectif de 2 % de la Banque d’Angleterre (BoE). Ce chiffre, inférieur aux attentes des analystes, « permet aux banquiers centraux de gagner du temps avant de devoir relever le taux directeur », actuellement fixé à 0,75 %, a souligné Joe Manimbo de Western Union.
Lorsqu’une banque centrale fait preuve de prudence, cela a tendance à peser sur la devise concernée. La livre sterling s’affichait en baisse face à la devise européenne à 86,63 pence pour un euro, contre 86,45. Elle reculait aussi légèrement face au dollar, à 1,3042 dollar au lieu de 1,3048. Le yen reculait face à la devise européenne à 126,59 yens pour un euro, contre 126,36 yens, comme face à la monnaie américaine à 112,07 yens pour un dollar, contre 112,00 yens.
La devise suisse baissait face à l’euro, à 1,1416 franc suisse pour un euro, contre 1,1370, comme face au dollar, à 1,0104 franc suisse pour un dollar au lieu de 1,0080. La monnaie chinoise a terminé à 6,6881 yuans pour un dollar, contre 6,7122 yuans. L’once d’or valait 1 273,95 dollars, contre 1 276,84 dollars. Enfin, le bitcoin se monnayait à 5 212,76 dollars au lieu de 5 185,02 dollars, selon des chiffres compilés par Bloomberg.
« Le marché des changes manque clairement de conviction pour prendre un pari marqué dans un sens ou dans l’autre et reste le plus souvent dans des fourchettes d’échanges restreintes », a observé Mazen Issa de TD Securities. « Les banques centrales affichent clairement leur intention de conserver une politique monétaire très accommodante et le marché des changes a déjà bien intégré les révisions à la baisse des prévisions de croissance », a-t-il ajouté. Mardi 16 avril, « des informations de presse suggérant que des membres de la Banque centrale européenne estiment que les prévisions de croissance de l’institution sont encore un peu trop optimistes ont pu peser un peu » sur l’euro, a toutefois remarqué le spécialiste. Cette position n’est toutefois pas très surprenante à ses yeux après les commentaires très prudents de l’institution la semaine d’avant.
L’annonce d’une progression du moral des investisseurs allemands en avril, qui selon le baromètre de l’institut ZEW est passé pour la première fois depuis mars 2018 en territoire positif, n’a dans ce contexte pas suffi à soutenir l’euro. « La performance économique de la zone euro s’est d’une certaine façon améliorée ces dernières semaines, avec un secteur des services en forme, mais les risques à l’horizon pourraient forcer les acteurs à rester prudents », a avancé Konstantinos Anthis, analyste pour ADS Securities.
Concernant la devise britannique, alors que le feuilleton du Brexit connaît une certaine accalmie depuis l’annonce d’un nouveau report, les cambistes ont pris connaissance des dernières données sur le chômage. Celui-ci s’est maintenu à 3,9 %, son plus bas niveau depuis 1975, lors des trois mois achevés à fin février. Les salaires (primes comprises) ont progressé pour leur part de 3,5 % sur un an, soit bien plus vite que l’inflation mais conformément aux attentes des analystes.