L’ANAPI veut faire des journées portes ouvertes une véritable tradition annuelle. L’édition de 2018 a été un franc succès. Elle avait pour finalité la vulgarisation de toutes les réformes engagées par l’État, dont la réduction du temps de création d’une entreprise à trois jours, le Guichet unique de création d’entreprises, les facilités accordées par l’État dans le secteur des bâtiments ou encore dans l’acquisition des titres fonciers, etc.
L’édition 2019 vise par contre la promotion des potentialités congolaises, l’amélioration du climat des affaires et des investissements en République démocratique du Congo. Ce sont des priorités pour l’Agence nationale pour la promotion des investissements afin de valoriser les investissements tant publics, privés que parapublics. Les journées portes ouvertes, précise-t-on à l’ANAPI, sont destinées à consolider l’interaction, l’apprentissage, le réseautage ainsi qu’une étroite collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre des réformes initiées par le gouvernement.
Ces journées permettront également au public d’obtenir des informations sur les différentes opportunités d’affaires du pays en matière d’investissements et des activités réelles de l’ANAPI, en sa qualité d’organe conseil du gouvernement central et des gouvernements provinciaux en matière de promotion des investissements et d’amélioration du climat des affaires.
Doing Business 2020
Par ailleurs, l’Agence nationale pour la promotion des investissements fait part de la nécessité et de l’urgence de la mise en œuvre effective des réformes Doing Business 2020 programmées dans la feuille de route du gouvernement, telles que validées par les ministres lors de la réunion du Comité de pilotage du climat des affaires, partenariat public-privé, promotion des investissements et de l’emploi qui s’est tenue le 25 septembre 2018 à Kinshasa. Ainsi l’ANAPI attend-t-elle mettre à profit ces journées portes ouverte pour la mise en œuvre effective des réformes programmées et validées par le comité de pilotage, la digitalisation des formalités administratives.
Elle attend aussi la définition de véritables réformes systémiques et en profondeur, le fort ancrage institutionnel du processus des réformes, la meilleure coordination du processus de mise en œuvre des réformes au niveau ses services étatiques et l’appropriation du processus des réformes par les administrations réformatrices. Des experts notent, en effet, une amélioration assez considérable du climat des affaires notamment dans le secteur des industries manufacturières dont le bâtiment. « En 2017 et 2018, la branche Construction a connu un regain de confiance, expliqué d’une part par les perspectives de poursuite des travaux de réhabilitation des infrastructures de base et des édifices publics et, d’autre part, par les investissements dans le secteur immobilier à l’initiative des particuliers. En effet, le solde brut s’est situé à +5,3 %, venant de -22,9 % le mois précédent, note la Banque centrale du Congo (BCC).
Selon les explications de l’ANAPI, la croissance des investissements dans le secteur relève du code des investissements. Ce qui n’est pas tout de même de commune mesure avec les mines. Qui réalisent une forte évolution. Les investissements miniers sont, en effet, réalisés en RDC à plus de 80 % par les filiales ou succursales des entreprises étrangères.
Investissements directs étrangers
Toutefois, la RDC escompte des investissements directs étrangers (IDE) de l’ordre de 550 millions de dollars dans le secteur des bâtiment et travaux publics pour 2019. D’après l’ANAPI, des facteurs ci-après empêchent l’augmentation des IDE en RDC : faible rendement social avec comme corollaires coût de financement élevé, faible capacité d’appropriation, géographie défavorable, infrastructures déficientes, faible capital humain, dysfonctionnement de l’État, dysfonctionnement du marché, droit de propriété, corruption, fiscalité, instabilité financière, monétaire, budgétaire et défaut de coordination.
Pourtant, selon le Rapport mondial sur les investissements (5RMI édition 2018) « Avec un niveau de développement comparé à celui de la Corée du Sud et de la Chine après l’indépendance (1960, Ndlr), la RDC a vu les flux entrants d’IDE progresser par rapport à d’autres pays d’Afrique.
Cette évolution fut stoppée en 1974, pendant la crise économique aigue principalement à cause de la privatisation de nombreuses entreprises des étrangers et les politiques des grands travaux. (Eléphant blanc) ». Et le rapport de poursuivre : « Ce comportement a été très décourageant pour les investisseurs étrangers et jusqu’à ce jour, la méfiance continue à exister auprès de ces derniers. La RDC a connu un désinvestissement net (-7 125 200 dollars) après la suspension de la coopération entre les institutions de Breton Wood. Les mesures de redressement commencèrent à donner des résultats en 2001 année de reprise de relations avec la FMI et la Banque mondiale ».
De 1 808 000 000 dollars en 2007, les IDE ont continué à dégringoler : 1 726 800 000 dollars en 2008, 951 400 000 dollars en 2009, 638 800 000 dollars, 210 500 000 dollars en 2011, 6 592 645 954 en 2012, 4 027 877 966 dollars en 2013, 2 952333 506 dollars en 2014, 1 852 642 795 dollars en 2015 selon l’ANAPI.
La RDC s’est dotée, à travers le ministère du Plan, d’un plan directeur des investissements privés. Ce plan répondrait ainsi à la nécessité de proposer des pistes pour les recettes supplémentaires en vue de financer le gap de 40,50 milliards de dollars, soit 69,1 % des besoins globaux du plan quinquennal 2019-2023. Pour mémoire, le Plan quinquennal 2019-2023 se fonde, en effet, sur un coût global de 58,57 milliards de dollars, soit une moyenne annuelle de 11,5 milliards de dollars. Mais l’État ne compte mobiliser, au plus fort de ses moyens, que 30,8 %, soit 18,07 milliards de dollars dont 7,2 % du financement proviendraient de partenaires extérieurs et autres bailleurs de fonds.