JOHANNESBURD a accueilli les 2 et 3 octobre un atelier à l’initiative de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Selon les experts de la CEA, les médias sont un « acteur essentiel dans l’émergence d’un récit constructif contribuant à faire de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) une réalité tangible et l’un des plus grands marchés du monde, représentant plus de 4 000 milliards de dollars ». Le rôle crucial des médias dans la mise en œuvre de la ZLECAF a été donc mis en exergue lors de cette rencontre.
« La mise en œuvre de la ZLECAf aura des impacts très concrets sur la vie quotidienne d’une population qui devrait passer de 1,3 milliard en 2020 à 2,75 milliards en 2060 », a déclaré Mercy Wambui, la directrice de la communication à la CEA. Avec la ZLECAf, l’Afrique se donne la possibilité de créer la plus grande zone de libre-échange au monde, capable de réunir 1,3 milliard de personnes dans un bloc économique de 2,5 billions de dollars, et d’inaugurer une nouvelle ère de développement.
Dans ce contexte, il revient aux médias africains d’aider le public à mieux saisir les opportunités ainsi que les défis liés à sa mise en œuvre. En donnant à ces questions une place dans les contenus éditoriaux plus généralistes et en privilégiant l’angle humain dans les reportages, a insisté Mercy Wambui, la presse africaine a la capacité de mettre en lumière l’histoire du libre-échange africain dans toutes ses nuances. « Cela aura le mérite d’aider les Africains à s’approprier les enjeux du commerce intracontinental, améliorer leur compétitivité et assurer une meilleure réaffectation des ressources de manière à avoir un impact concret sur leur propre vie », a-t-elle déclaré.
Informer et faire écho
Pour sa part, Adeyinka Adeyemi, le conseiller principal auprès de la CEA,a souligné : « Les médias ont la capacité de façonner l’opinion et le discours publics en traduisant des questions techniques complexes, telles que celles liées au commerce intra-africain, en récits clairs et accessibles au plus grand nombre ».
D’après lui, « cela signifie qu’il relève également de leur responsabilité de faire émerger un discours éclairé sur le libre-échange en Afrique, et d’impliquer activement le public dans cet agenda continental. Dans cette optique, la CEA se doit de les outiller utilement avec des données techniques et des informations fiables. »
Les médias sont souvent confrontés au double défi d’informer le public et faire écho à divers points de vue pour alimenter le vaste débat sur l’intégration régionale africaine. L’atelier de Johannesburg, organisé pour le pôle médiatique sur la ZLECAF et animé par le professeur Nixon K. Kariithi de Tangaza Africa Media, a également couvert, outre l’Accord portant création de la ZLECAF, les opportunités qu’il peut susciter pour les jeunes, en soulignant les enjeux au cœur de leurs préoccupations. Par exemple, la création d’emplois, l’agriculture, les infrastructures et l’économie numérique. L’atelier s’inscrit dans un projet plus vaste visant à approfondir l’intégration de l’Afrique grâce à la mise en œuvre efficace de la ZLECAF. Avec le soutien financier de l’Union européenne, la CEA collabore avec ses partenaires, dont la Commission de l’Union africaine (CUA), le Centre du commerce international (CCI), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et une sélection d’experts indépendants en vue d’accompagner les États africains dans la formulation des stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAF.