EN SE rendant au Caire, le but de la délégation gouvernementale était de convaincre les investisseurs égyptiens à venir faire des affaires en République démocratique du Congo. C’est dans ce cadre-là qu’Augustin Kibassa Maliba, le ministre des Postes, des Télécommunications, et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT&NTIC), a eu le mardi 14 janvier, des discussions avec des experts égyptiens à propos de la construction du réseau national de fibre optique. Il a aussi échangé avec Ahmed Mekky, le chairman et CEO de la société Fiber Misr, dont la mission est d’apporter des solutions techniques et informatiques aux grands projets gouvernementaux, industriels et commerciaux en Afrique.
« La RDC occupe une position géostratégique au centre de l’Afrique, ce qui d’elle, en fait, un carrefour naturel pour le commerce entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud ainsi que de l’Est et de l’Ouest. En raison de cette position, elle devrait être l’un des plus grands transitaires des télécommunications et des données numériques au monde, c’est-à-dire un hub naturel du trafic numérique capable de relier la Méditerranée et le Cap; l’Océan Atlantique et l’Océan Indien », lui a fait remarquer Augustin Kibassa Maliba. Cependant, il a ajouté : « La RDC ne peut pas aujourd’hui jouer ce rôle mondial en raison du manque criant d’infrastructures numériques adéquates. Elle constitue donc un trou noir au centre de l’Afrique. » Conscient de ce challenge, le ministre des PT&NTIC a annoncé au chairman et CEO de Fiber Misr que son ministère finalise le projet directeur du Réseau national de fibre optique qui permettra le maillage du pays, à même d’ouvrir au Congo, à l’Afrique et au monde de nouvelles autoroutes de données au centre de l’Afrique.
Le projet sera officialisé incessamment, a encore dit le ministre Kibassa. Très réceptifs, les dirigeants de Fiber Msir ont présenté leur société comme faisant partie de Benya Holding, une compagnie d’investissement dans le secteur des infrastructures numériques qui capitalise sur le succès que Fiber Misr a fait en Égypte pour les deux dernières années, en travaillant sur la transformation digitale à l’aide des infrastructures numériques.
Des opportunités à saisir
Ahmed Mekky a indiqué que le modèle innovant récemment développé a aidé l’Égypte dans sa transformation digitale, et, partant, c’est le meilleur modèle pour conduire la transformation digitale effective dans un pays. La société Fiber Misr est donc prête à faire profiter à la RDC ce modèle intégré fondé sur deux axes : financement et opérations (ingénierie et exécution). Les experts devaient encore se rencontrer le mercredi 15 janvier pour analyser les détails du projet, le financement, le retour sur l’investissement ainsi que les détails du modèle à appliquer pour la construction du réseau national de fibre optique (déploiement de la fibre marine et souterraine, Data Center, point de présences, échange internet, point d’atterrage, etc.).
Auparavant, dans les installations de la firme Hassan Allam, la mission économique a eu des échanges avec les Egyptiens sur les possibilités d’investissement dans le secteur de l’industrie, notamment dans l’énergie et les télécoms. En effet, l’Égypte possède une expertise certaine dans ces secteurs, et les entreprises égyptiennes sont prêtes à venir au Congo. Dans sa présentation, Augustin Kibassa a expliqué à ses interlocuteurs les avantages de venir investir en RDC, notamment dans le domaine de la Poste confrontée à des problèmes infrastructurels. D’après lui, la Poste congolaise a bien besoin de migrer vers le digital dans le cadre du développement des PT&NTIC.
Pour sa part, Julien Paluku Kahungulu, le ministre de l’Industrie, a insisté sur les efforts du gouvernement, sous le leadership de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour améliorer le climat des affaires en RDC. Il a mis l’accent sur la stratégie de création des Zones économiques spéciales (ZES). Ainsi, la problématique du financement des projets prioritaires a été également au menu des discussions. Une liste des projets sera présentée aux investisseurs égyptiens en vue de leur financement. Le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) sera sollicité pour lever des fonds nécessaires.
Quant à lui, Alexandre Kayembe, le conseiller spécial du chef de l’État en matière d’infrastructures, a présenté les opportunités d’investir dans plusieurs secteurs, notamment celui des infrastructures. Aussitôt après les échanges, la mission économique a été conviée à une visite au siège de la société SAMCRETE. Dossier à suivre.