Sylvestre Ilunga et Jean Marc Chataigner font l’état de la coopération

Les relations que la République démocratique du Congo a avec l’Union européenne se tissent et évoluent en plusieurs étapes. En début de la semaine dernière, le 1ER Ministre et l’ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne ont eu justement un « fructueux échange » sur les programmes de coopération.

À ENTENDRE Jean Marc Chataigner, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en République démocratique du Congo, au sortir de l’audience à la Primature, le lundi 13 janvier, l’entretien avec Sylvestre Ilunga Ilunkamba a tourné essentiellement autour des possibilités d’améliorer les relations et sur la co-construction des partenariats positifs. 

Ils ont fait un tour d’horizon des programmes de coopération appuyés par l’Union européenne (UE), entre autres la réforme du secteur de la sécurité dans sa trilogie armée-justice-police, et l’amélioration de la navigabilité fluviale et lacustre. Jean Marc Chataigner dit avoir été marqué par le 1ER Ministre disposé à accompagner les projets financés en RDC par l’UE. Rendez-vous a donc été pris au mois de mars pour en faire la revue, cette fois-ci dans le cadre d’« un dialogue plus élargi pour redynamiser le partenariat afin d’améliorer les conditions de vies de la population ». 

Tout récemment, la RDC et l’UE ont signé trois conventions de financement évaluées 27,5 millions d’euros dans le cadre de la coopération. À cette occasion, le chef de la délégation de l’UE en RDC avait fait savoir que la signature de ces trois conventions confirme « l’engagement sans faille de l’Union européenne de poursuivre la mise en œuvre de sa politique de coopération au bénéfice de la population congolaise, à travers un soutien actif à la société civile, l’indispensable amélioration du climat des affaires et le renforcement des services de l’État ». C’est une nouvelle preuve de l’engagement de l’UE aux côtés de la population congolaise dans l’appui à la participation citoyenne de la société civile dans la gestion du bien commun (PARC-RDC), la mise en place d’une facilité de coopération technique pour soutenir la préparation de projets d’investissements et de mesures d’amélioration du climat des affaires et un appui aux services du ministère des Finances en tant qu’ordonnateur du Fonds européen de développement (FED).

Prévu pour une période de 5 ans avec un montant de 12 millions d’euros, le Programme d’appui à la participation citoyenne de la société civile doit assurer la continuité des appuis initiés depuis plusieurs années. 

Il contribue à l’enracinement de la démocratie en RDC et à la promotion du dialogue entre citoyens, notamment les femmes, les jeunes ainsi que les personnes handicapées et les pouvoirs publics dans les domaines de la participation citoyenne, de la promotion des droits des travailleurs et des consommateurs. 

Ce programme rencontre les recommandations issues de l’évaluation de l’appui de l’UE en faveur des organisations de la société civile en RDC (2007-2017). Il s’inscrit par ailleurs dans l’Agenda 2030 des Objectifs du développement durable (ODD), en contribuant directement à l’atteinte de l’objectif n°1 qui consiste à éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde, et l’objectif n°17 visant à établir des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

Quant à la facilité de coopération technique, avec une nouvelle contribution de 8 millions d’euros, elle permettra de financer l’expertise pour le suivi et l’évaluation des projets financés sous le 11è FED, en vue de la préparation du prochain programme de coopération entre la RDC et l’UE après 2020. Cette facilité soutiendra particulièrement la préparation de projets d’investissements et de mesures d’amélioration du climat des affaires en RDC, en s’inscrivant dans la démarche de la nouvelle Alliance UE-Afrique pour un investissement et des emplois durables lancée en 2018 par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. 

En ce qui concerne le programme d’appui à l’ordonnateur national du FED, soit  une enveloppe de 7,5 millions d’euros, il permettra d’assurer le fonctionnement et le renforcement de la performance de la Cellule d’appui à l’ordonnateur national du FED (COFED) afin d’assister l’ordonnateur national (ministre des Finances) dans ses fonctions de maître d’ouvrage des projets et programmes. 

Au-delà des aspects politiques et militaires, la contribution de l’UE s’appuie sur un important soutien au développement dans le cadre de l’Accord de Cotonou. L’enveloppe programmable pour la période de 2014-2020 (11è FED) est une des plus importantes sur un plan bilatéral avec plus de 620 millions d’euros mobilisés sur quatre axes prioritaires. Premier axe : la santé à travers le programme de renforcement de l’offre et développement de l’accès aux soins de santé, le projet d’appui au Plan national de développement sanitaire, le projet d’accélération des progrès vers les ODD 4 et 5, et le programme de lutte contre les violences basées sur le genre (150 millions).

Deuxième axe : l’environnement et agriculture durable à travers l’appui à la politique nationale de conservation et gestion de la forêt et de la biodiversité, à la sauvegarde des sites biologiques prioritaires, etc. (130 millions). Troisième axe : le renforcement de la gouvernance et État de droit à travers 12 programmes d’appui, notamment à la réforme de la justice, de la Police nationale congolaise, au démarrage de la décentralisation, etc. (160 millions). 

Et quatrième axe : l’appui aux infrastructures à travers des programmes de réhabilitation de la route nationale RN1, des voiries, d’appui à l’amélioration de la navigabilité des voies fluviales et lacustres PANAV, d’entretien et de réhabilitation des infrastructures routières et d’amélioration de l’assainissement urbain, le programme indicatif régional Afrique centrale 10è FED (150 millions). À ceci s’ajoute quelques mesures : appui à la société civile (12 millions) et autres (18 millions) comme décrit ci-haut.