DANS le protocole d’accord avec l’association SONAHYDROC/LOG, l’État s’engage à débourser le préfinancement et autres dépenses liées au projet que pourrait engager la société LOG. Et puisque le protocole d’accord est sensé générer des fonds pour le compte du Trésor public, et partant du principe : la forme tient le fond, des experts de la Société nationale des hydrocarbures recommandent que ce protocole d’accord obtienne « l’autorisation spéciale de la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP) pour une signature de gré à gré avec la société Ledya Oil & Gas et le Bureau FracGeo ».
Ils recommandent également qu’il doive être signé, aussi, par les ministres de Budget, Finances et Portefeuille. Qu’il doit aussi être daté et porté la mention à la signature « Pour le Gouvernement » et non « Pour le ministère des Hydrocarbures » comme c’est le cas. Et enfin, que la mention inutile « PO » qui précède le nom et la signature du directeur général adjoint soit biffée au motif qu’il a la qualité d’engager l’entreprise en l’absence du directeur général.
La plainte d’Ariana
Autre contrat à problème : en dépit des observations du 1ER Ministre en 2014, la SONAHYDROC a signé, le 22 mai 2017, un accord avec la société Ariana Oil & Gas, pour un montant de 950 000 dollars. Objectif : faire certifier par FracGeo les réserves pétrolières des blocs Yema et Nganzi du bassin côtier.
Cependant, font remarquer des experts maison, « dans la revue technique des données produite par FracGeo, l’absence de capacité des réservoirs et de cartographie des puits-test à forer (nouvelle acquisition), pour confirmer ou infirmer la présence des hydrocarbures, n’a pas permis à Ariana Oil & Gas de se décider sur la faisabilité du projet ».
Le 12 septembre 2018, Alexandre Katrabgi, le directeur joint-venture internationale d’Ariana, écrit alors au directeur général de la SONAHYDROC, sollicitant « une rencontre des experts des deux parties pour une mise au point ». Selon les mêmes experts, « le DG de la SONAHYDROC n’a jamais organisé cette rencontre des experts, pourtant les plaintes d’Ariana sont fondées ».
À propos de l’accord avec LOG sur les blocs Yema et Matamba-Makanzi du bassin côtier, préfinancé à hauteur de 900 000 dollars, les revues des données techniques d’exploration déjà réalisées par FracGeo et GoGeo n’ont attiré à ce jour aucune compagnie pétrolière de la chaîne internationale, soulignent ces mêmes experts.
Concernant, le protocole d’accord sur le Graben Tanganyika, ceux-ci estiment que « faire toujours appel aux services de FracGeo/GoGeo, c’est faire perdurer le retard criant que la RDC accuse en matière de connaissance et de maîtrise de ses ressources pétrolières ». Un retard préjudiciable par rapport aux pays voisins sur la mise en valeur des bassins sédimentaires, dès lors que « la revue des données techniques attendues de ce protocole d’accord ne pourra jamais rassurer le gouvernement sur la certification des réserves pétrolières du Graben Tanganyika ». Selon des spécialistes, un projet d’exploration de 450 000 dollars porté par l’association SONAHYDROC/LOG/FracGeo sur le Graben Tanganyika ne correspond pas aux normes techniques de l’industrie pétrolière internationale.
Et pour toutes ces raisons ainsi que pour la crédibilité de la RDC, ces experts recommandent « vivement une investigation profonde » sur le « recours récurrent » de la SONAHYDROC aux services de FracGeo/GoGeo ainsi que sur « l’imbroglio créé sciemment » sur la loi relative au régime général des hydrocarbures.