SUIVANT les termes de l’offre publique d’achat (OPA), les actions Aimmune seront converties en droit de recevoir un montant en espèces équivalent au prix de l’offre, hors intérêts et soumis à l’impôt. À l’échéance de l’offre le 9 octobre dernier, la multinationale veveysane détenait quelque 84 % du capital-actions en circulation du groupe américain coté au Nasdaq. Près de 43,5 millions d’actions ont été servies au prix de 34,50 dollars l’unité. Les conditions d’acceptation de l’offre, dont les détails avaient été annoncés fin août, ont ainsi été remplies, signale Nestlé dans un communiqué.
Purina, la marque d’aliments pour animaux de compagnie de Nestlé va construire une nouvelle unité de production à Eden dans l’État de Caroline du Nord. L’investissement a atteint 450 millions de dollars. Le nouveau site, qui devrait entamer ses activités en 2022, doit permettre de soutenir la demande croissante en nourriture pour animaux aux États-Unis, a précisé Nestlé. À l’horizon 2024, il devrait compter quelque 300 salariés. L’investissement dans le nouveau site s’inscrit dans le plan de croissance de Purina présenté en 2019. Dans le secteur de l’alimentation pour animaux de compagnie, Nestlé disposera dès 2022 de 22 unités de production au pays de l’uncle Sam.
Extensions de capacités
Le géant de Vevey a fait part ces derniers mois d’extensions de capacités pour deux usines existantes basées dans les États de l’Iowa et de Pennsylvanie.
Le géant de l’agroalimentaire lance un incubateur de start-up dans un de ses centres de recherche et développement (R&D) en région bernoise. Nestlé met les bouchées doubles sur les alternatives végétariennes aux produits laitiers. Les micro-entreprises, étudiants ou chercheurs peuvent venir y développer des projets pendant une durée de six mois en partenariat avec le groupe suisse.
Au sein de ce centre spécialisé dans la recherche sur les produits laitiers, les jeunes pousses peuvent s’appuyer sur ses équipements, bénéficier de son expertise dans les procédés de fabrication mais aussi dans les techniques de commercialisation pour comprendre comment placer au mieux leurs produits en rayon. « L’innovation dans les produits laitiers et alternatives lactées à base de plantes sont au cœur de la stratégie du portefeuille de Nestlé », a déclaré Mark Schneider, son directeur général, lors de l’inauguration de cet incubateur.
Le groupe, qui présentait notamment un lait végétal à base de pois jaunes élaboré entre ses murs par une jeune pousse, compte répliquer la formule dans une douzaine d’autres centres, avec pour objectif de contribuer à terme à entre 100 et 200 projets par an, a indiqué Stefan Palzer, son directeur de la technologie, à l’AFP. « Le secteur est en train de changer rapidement », a-t-il reconnu, avec l’évolution rapide des habitudes alimentaires. Ces projets « sont une grande source d’inspiration pour nos équipes », a-t-il ajouté, au moment même où le groupe multiplie lui les lancements de produits végétariens.
Pour relancer la croissance du groupe, Mark Schneider, l’ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius, a mis l’accent sur les produits dits à base de plantes. Quelques mois après son arrivée aux commandes, début 2017, Nestlé avait été pris pour cible par le fonds activiste américain Third Point, qui reprochait au groupe de s’être laissé distancer par des entreprises plus petites et plus en phase avec les nouvelles tendances de consommation. Dès ses premières transactions, le nouveau patron avait toutefois déjà donné le ton, notamment en prenant une participation dans Freshly, une entreprise américaine de livraison de plats à domicile incluant une large gamme de produits sans gluten, à faible teneur en glucides ou végétariens. Peu après, Nestlé avait racheté l’entreprise californienne Sweet Earth, spécialisée dans les plats végétariens.
Historiquement, le groupe suisse est parfois « passé à côté de certaines tendances de consommation ou a été lent à réagir », a fait valoir Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, dans un courriel à l’AFP. Mais, cette fois, « Nestlé semble vraiment avoir pris de l’avance sur le marché des alternatives à base de plantes », a-t-il jugé. Et compte tenu de ses ressources illimitées, le groupe est bien placé pour figurer parmi les grands gagnants sur ce segment, a-t-il estimé. Le groupe s’est depuis lancé sur le segment en pleine croissance des alternatives à la viande, avec un burger végétarien, avant de compléter sa gamme de produits avec des saucisses végétariennes et plus récemment avec un produit végétarien répliquant le goût du thon.
Dans les produits laitiers, Nestlé s’apprête à lancer en Europe une boisson à base de lait végétal, produit à partir d’avoine et de pois, pour sa marque de lait chocolaté Nesquik. Basé à Konolfingen, au pied des Alpes bernoises, le site où se trouve cet incubateur fait partie des grands centres de recherche du groupe, où il a collaboré dans les années 1950 à la mise au point du procédé de stérilisation à haute température, dit UHT, pour le lait en brique, en partenariat avec l’entreprise suédoise Tetra Pak.
Forte croissance
Depuis le début de l’année, les 50 marques suisses les plus fortes ont perdu ensemble 15 milliards de francs en valeur. Nestlé reste numéro 1. La pandémie a affecté la force de la marque des plus grandes entreprises suisses. En comparaison internationale, la Suisse s’en tire bien. Selon le rapport Switzerland 2020 du cabinet Brand Finance, basé à Londres, la valeur des 500 entreprises les plus cotées au monde a chuté d’un billion de francs à cause de la pandémie. En Suisse, Nestlé est de loin la marque qui a la plus grande valeur. Malgré la pandémie, l’entreprise basée à Vevey a pu augmenter cette valeur de 6 % à 20,2 milliards de francs. Selon Brand Finance, Nestlé connaît une forte croissance organique. Sur le marché clé des États-Unis, Nestlé a enregistré une solide performance. L’entreprise indique qu’elle mise sur le leadership du marché et sa puissance d’innovation. Elle suit avec succès la tendance vers une alimentation végétarienne et végétalienne.
Bien que l’économie mondiale ait plongé dans la récession et que les comportements des consommateurs évoluent rapidement, Nestlé n’a pas peur du coronavirus. Il a estimé que les derniers développements de la pandémie ne devraient causer « aucune détérioration importante » sur ses activités durant le reste de l’année. Le groupe prévoit d’ailleurs une croissance organique des ventes 2020 entre 2 % et 3 %, avec une marge opérationnelle courante récurrente et une rentabilité du capital qui devraient s’améliorer.