C’est l’histoire du vendeur allaité et nourri à vie par l’acheteur. Vendredi 25 avril 2014, les alentours de l’hôtel du gouvernement ont connu une effervescence inhabituelle. Il y avait une manifestation, vite dispersée par les services de sécurité commis à la garde de la primature, d’un groupe d’agents se revendiquant de la Société minière de Kilomoto (Sokimo) pour dénoncer leur situation de 23 mois d’impayés et accusant au passage leur délégation syndicale de corrompue. Une situation que rien ne saurait justifier car, selon eux, la société est plutôt dans une situation de mauvaise affectation des ressources financières par la direction de la société.
Des délégations de haut niveau des ministères de mines et de portefeuille ont rencontré en urgence la direction et la délégation syndicale de l’entreprise, tout en tenant à rester aphones face à la presse. Quant à elle, la délégation syndicale s’est contentée d’appeler les travailleurs au calme pour permettre à la rencontre d’accoucher des solutions adéquates. Paradoxalement, à côté de la Sokimo, se développe sans doute le plus important projet aurifère du pays de ces 10 dernières années, Kibali Goldmines, qui exploite une partie des 82.000km2 de la riche concession, classée parmi les réserves stratégiques mondiales. Cette concession appartient à l’Okimo.