Beaucoup de pesanteurs continuent à retarder la matérialisation du projet Inga 3. En effet, la volonté politique à elle seule ne suffit pas, il faut que suivent des stratégies pour convaincre et de gros moyens pour y parvenir. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la feuille de route pour la mobilisation de fonds en faveur d’Inga conçue par les Banque africaine de développement (BAD) et l’USAID, principaux partenaires au développement pour le projet, lors du forum qu’ils ont organisé à Abuja au Nigeria. Le but est de trouver un financement pour le démarrage effectif des travaux.
C’est un appel pressant à l’endroit des bailleurs des fonds d’Afrique et d’ailleurs pour soutenir ce grand projet. La BAD et l’USAID, souhaitent que la mise en œuvre du projet Inga 3 constitue, pour tous, une priorité étant donné qu’aucun développement ne peut se faire sans électricité. Le geste de la BAD, dont le financement a servi notamment aux études de faisabilité et celui du Conseil d’administration de la Banque mondiale (BM) qui a approuvé le 20 mars un don de 731 millions de dollars pour l’assistance technique au développement du barrage on été salués. En dépit de ces financements, beaucoup reste à faire. Le pays africains doivent s’approprier ce projet dont le développement intégral, avec la construction de 6 centrales hydro-électriques, pour une capacité de 44.000 mégawatts, coûtera 12 milliards de dollars
Le coût total des travaux est estimé à près de 7 milliards d’Euros, dont 4,8 milliards destinés aux travaux techniques et de génie pour la construction du barrage hydro-électrique et 2,3 milliards pour la pose et la connexion des lignes à haute tension d’une longueur de 3.600 km reliant les sites d’Inga, au Bas-Congo, et de Wittkop, en Afrique du Sud. La durée d’exécution des travaux est de cinq à six ans. Le protocole d’accord signé entre la RDC et l’Afrique du Sud en octobre 2012 et confirmé en mars 2013, protocole que Kinshasa exportera plus de la production de l’ouvrage, dont la puissance installée et attendue est de 4.800 mégawatts, à savoir 2.500 mégawatts à Pretoria. Le reste de la production est destiné à la province du Katanga pour le développement de ses industries minières qui ont besoin, à ce jour, de 1.000 mégawatts et, à l’horizon 2020 de 2.300 mégawatts.
Au vu de cette répartition , certains bailleurs et la société civile boudent et s’inquiètent du peu de place laissé à la consommation des particuliers desservis par la Société nationale d’ électricité (SNEL) dont la gestion est vivement décriée et l’endettement très élevé. Les statistiques récentes indiquent que la Snel ne distribue le courant qu’à 9 % de la population congolaise.
Avec sa puissance de 4.800 mégawatts, Inga 3 sera érigé à proximité des barrages d’Inga1 avec 350 MW à l’origine, et d’Inga 2,1.424 mégawatts, construits en 1973 et en 1982 et gérés par la SNEL. Selon certaines études, trois caractéristiques particulières font du site d’Inga, l’un des plus importants gisements mondiaux de puissance hydro-électrique concentrée en un seul point le bassin versant important du fleuve Congo (3.800.000 km2), avec un débit moyen de 42.000 m3/secondes, la seconde après l’Amazone au Brésil 100.000 m3/s ; la régularité exceptionnelle du débit du fleuve Congo dont le bassin versant est situé à cheval sur l’Equateur ; la dénivellation importante du fleuve Congo sur une distance de 15 km de ligne droite qui présente, au niveau du site d’Inga, une hauteur de chute naturelle de 102 ms.