KINSHASA, (AFP) – Des militaires de la République démocratique du Congo sont accusés par leurs victimes de graves exactions dans le “triangle de la mort”, une zone de la province minière du Katanga (Sud-Est) où l’armée combat des milices, annonce un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), publié lundi.
Le “triangle de la mort” se situe dans la moitié nord du Katanga, il est formé par les localités de Manono, Mitwaba et Pweto. Dans cette zone, les Maï Maï de Kyungu Mutanga, alias “Gédéon”, et les Maï Maï Kata-Katanga sont eux aussi accusés de graves violations des droits de l’Homme.
Même si les miliciens restent les “principaux facteurs d’instabilité, l’armée nationale est aussi accusée d’un grand nombre de violations contre les populations civiles”, souligne le rapport intitulé “La crise oubliée du triangle de la mort”.
Les accusations de leurs victimes comprennent “des exécutions extrajudiciaires, des tortures ou des traitements cruels et inhumains, des violences sexuelles, des extorsions, et la destruction de biens. Certaines de ces violations auraient été commises contre des civils en représailles pour leur collaboration supposée avec les Maï-Maï”, précise le document.
“Les allégations les plus graves ont eu lieu après l’attaque Maï-Maï du village de Shamwana (situé au centre du “triangle”, à 150 km au Sud-Est de Manono) dans le Territoire de Manono le 29 février 2012, quand 50 femmes et 20 filles ont été séparées de leur famille pendant deux jours par les soldats FARDC et violées à plusieurs reprises.”, ajoute le texte
Selon le rapport, “les acteurs humanitaires ont remarqué qu’une population qui ne s’est pas enfuie pendant ou après une attaque des Maï-Maï ne manquera pas de s’enfuir quand les Forces armées de la RDC (FARDC) essayeront de rétablir l’autorité, car les civils ont peur d’être pris pour des sympathisants des Maï-Maï et, par conséquent, d’être pris pour cible”.
Ocha appelle la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) à “renforcer la surveillance du comportement des FARDC et renvoyer tous les cas documentés au procureur militaire” et, “si nécessaire”, à soutenir les procédures de justice militaire pour assurer “l’aide et la justice aux victimes”.
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