L’école comme moyen de dissuader les enfants à travailler dans les carrières minières. C’est la stratégie adoptée par la Coopérative minière pour le développement (Coomid). Elle a décidé de payer les frais scolaires et acheter des manuels scolaires à trois cent quatre-vingt élèves de l’Ecole primaire Ituri, dans le territoire de Djugu. « Dans ce coin, beaucoup de jeunes gens creusent de l’or, ils trouvent un peu d’argent et puis ils s’enivrent, ils n’étudient pas. Après, ce seront eux qui seront utilisés dans des milices. Mon grand souci est de voir ces jeunes gens reprendre le chemin de l’école parce que ce sont eux qui vont faire la relève de demain », affirme Augustin Mudibantu, administrateur-directeur général de cette coopérative qui effectue depuis huit mois l’exploitation semi-industrielle d’or dans le village où se situe l’école. Belle initiative, mais qui ne rassure pas forcement de son efficacité. Un enseignant de cette école craint que certains élèves soient davantage attirer par l’appât du gain. « Au départ il y a un effectif qui est assez gros, mais après il y a des élèves qui disparaissent. Un enfant qui perd son stylo ou son cahier, pendant deux ou trois semaines, il viendra sans rien du tout. Il n’écrit rien, il vient seulement assister au cours », déclare Baudouin Mafutala qui enseigne dans cette école, depuis 30 ans.