Depuis la fin du sommet sur le climat de Copenhague, en 2009, les nations du monde essaient, au siège des Nations unies, de prendre des engagements afin de parvenir à des positions soutenables, à la fin de l’année prochaine.
Mardi 23 septembre à New York, le président américain Barack Obama a renouvelé sa détermination à pousser les nations du monde à avoir des outils susceptibles de faire face aux défis du changement climatique. Le réalisme a, à nouveau, démontré que tous les acteurs internationaux ne sont pas prêts à accepter un régime « contraignant » afin que leurs pays contribuent à une diminution significative de la production des gaz à effet de serre. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a réussi à rassembler 125 chefs d’Etat et de gouvernement et près de 400 représentants du monde de la finance et des ONG, au siège de l’ONU, pour qu’ils lèvent des options, capables de démontrer qu’ils sont en mesure d’adopter un nouveau mode de comportement face à une menace, qui se précise davantage. Il n’était pas question de prendre des décisions marquantes, mais de parvenir, au moins, à des « annonces audacieuses. » Les représentants de haut niveau des pays les plus concernés par la pollution de la planète ne se sont pas empressés à rejoindre New York. Il s’agit des délégués de la Chine, de l’Inde, de la Russie et du Japon. Ces Etats figurent, désormais, à la tête du palmarès des principaux pollueurs de la planète en occupant, respectivement, les première, troisième, quatrième et cinquième positions. Des « marches pour le climat » ont été organisées dans les grandes métropoles du monde, le 21 septembre, pour tenter d’influencer leurs comportements. Les scientifiques continuent de traduire leurs fortes préoccupations. Pour le climatologue français Hervé le Treut, « depuis 1992 et le premier sommet de la Terre de Rio de Janeiro, qui avait comme perspective de parvenir à réduire, grâce au protocole de Kyoto, les émissions de gaz à effet de serre, nous sommes passés de 6 à 7 milliards de tonnes de carbone, à une dizaine, alors qu’il fallait revenir à 3 ou 4 milliards. Cela signifierait une diminution par trois, des émissions, qu’il faudrait réaliser, dans un délai de quelques décennies, si l’on veut rester en dessous de 2°. C’est un objectif, qui est extrêmement difficile, et contraint, davantage, les négociations qu’il y a une vingtaine d’années. » A New York, il a été question de recueillir les avis sur les modes de « fixer le prix aux émissions de carbone ». Le Secrétaire général de l’ONU cherchait à « mobiliser la volonté politique pour un accord juridique ambitieux, à adopter à Paris, en 2015, dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Pour lui, « une voie à faible émission de ce carbone veut être une voie qui puisse créer des emplois et améliorer la santé publique, tout en préservant l’environnement ». Il a reçu tout le soutien de Washington. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait indiqué qu’il fallait amener les membres du système onusien « à se décider, de manière absolument impérative, à avancer et à agir, immédiatement ». Les défis sont importants, eu égard à la réalité. Au cours des dix dernières années, les émissions mondiales de carbone ont progressé de 29 %, en atteignant 35 milliards de tonnes, en 2013. Les pays du Sud sont aussi dans le collimateur. L’année dernière, 57,5 % des émissions provenaient de ces Etats, qui ne veulent, en rien, diminuer leur essor de croissance économique. A elle, seule, la Chine a produit 358 millions de tonnes, soit 24,8 % de la totalité mondiale. Le sommet sur le climat voulait provoquer «un sursaut pour mettre le monde en marche » vers un accord international. Des pistes à explorer ont concerné différents secteurs : agriculture, transports, villes, finance, énergie. Plusieurs zones de la planète deviendront invivables, dans les décennies à venir, même en Afrique.