Tripoli a annoncé, le 11 mai, avoir arrêté 400 migrants clandestins avant leur embarquement pour l’Europe. Cette opération, révèle le site Allafrica, n’est pas la première. Elle intervient à la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays de l’UE consacrée au lancement d’une opération navale en Méditerranée contre les passeurs des clandestins.
Depuis quelques semaines, les autorités libyennes de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, multiplient arrestations des clandestins et des passeurs. Des initiatives de nature à flatter l’UE qui cherche plus que jamais à endiguer le flot de migrants qui vient s’échouer sur les côtes de l’Europe.
Tripoli a récemment réclamé l’aide directe de Bruxelles, lui demandant de lui fournir des bateaux pour arraisonner des embarcations illégales et une assistance pour les migrants refoulés dans une quinzaine de centres de rétention sur le territoire libyen.
Pour la chercheuse Delphine Perrin, « les autorités libyennes ont tout intérêt à montrer leur bonne volonté » pour éviter l’opération navale dans les eaux libyennes voulue par Bruxelles. L’Europe souhaite, en effet, démanteler les réseaux de trafic des migrants en détruisant les bateaux des passeurs.
L’Europe prépare une mission militaire navale comparable à celle qui existe au large de la Somalie pour lutter contre la piraterie. Mais une telle intervention dans les eaux territoriales libyennes requiert le feu vert de l’ONU et le véto russe n’est pas à exclure. Un sommet des chefs d’Etats européens sur le sujet est attendu pour le mois de juin.
En Italie, le procureur de Catane en Sicile, très engagé contre ce trafic d’êtres humains, se dit très sceptique vis-à-vis du projet de destruction des embarcations dans les ports libyen Les opérations risquent de dresser la population libyenne contre les Européens.