Un an à peine après l’humiliation vécue à domicile lors de la Coupe du monde 2014, le Brésil a de nouveau subi une cruelle désillusion en quart de finale de la Copa America 2015 face au Paraguay (1-1, 4 tirs au but à 3).
Pour ceux qui rêvaient d’une demi-finale de Copa America explosive entre le Brésil et l’Argentine, le réveil, ce dimanche matin, s’annonce douloureux.
En effet, ils n’auront pas de trop du petit-déjeuner dominical pour se faire à l’idée qu’à la place, ils assisteront à un Paraguay-Argentine qui sent davantage la sueur et l’intensité physique que les belles arabesques techniques. Un coup de massue terrible pour le football brésilien qui commençait à peine à se remettre du désastre vécu il y a un an lors de la Coupe du monde organisée sur ses terres. Cette Copa America devait être celle de la rédemption, du renouveau… Au final, elle risque de ne faire qu’amplifier la crise.
La Seleçao, privée de son capitaine et buteur Neymar, suspendu depuis son exclusion contre la Colombie, avait pourtant idéalement débuté son quart de finale en prenant l’avantage dès la 15e minute grâce à Robinho, à la conclusion d’un mouvement limpide avec Dani Alves dans le rôle du passeur décisif. «Malheureusement, nous n’avons pas réussi à tuer le match en marquant un deuxième but», a regretté après coup Robinho, auteur de sa 28e réalisation sous le maillot auriverde.
En effet, à part cet éclair, le Brésil a manqué de précision et de détermination, avant de laisser complétement l’initiative au Paraguay après la pause. Tout un symbole des insuffisances offensives d’une équipe totalement dépendante des performances de Neymar.
Des Brésiliens handicapés par un virus
Même si certains avançaient aussi comme raison de cet échec le virus qui a décimé la Seleçao au cours de la préparation de cette rencontre, ce qui pourrait expliquer le manque de percussion et d’endurance des quintuples champions du monde. Leur sélectionneur Dunga a refusé toutefois d’en faire une excuse, tout en expliquant en détail que quinze de ses joueurs ont été victimes de maux de tête et de vomissements, ce qui l’a conduit à réduire l’intensité de ses entraînements.
Le Paraguay, malgré l’absence de Lucas Barrios remplaçant, a logiquement égalisé à la 72e minute sur un penalty consécutif à une main de Thiago Silva dans sa surface de réparation. Derlis Gonzalez a ramené les deux équipes à égalité, mais l’attaquant de 21 ans n’était pas au bout de ses émotions. C’est lui qui a qualifié son équipe pour le dernier carré en inscrivant le tir au but décisif.
Dos à dos après le temps réglementaire, le Brésil et le Paraguay se sont en effet départagés aux tirs au but. Le deuxième tireur brésilien Everton Ribeiro, qui avait remplacé de façon surprenante Robinho à quatre minutes de la fin du temps réglementaire, a raté le cadre. Diego Costa l’a ensuite imité et a ouvert la porte à Roque Santa Cruz qui a laissé passer une première chance.
Mais Gonzalez ne s’est pas posé de question et a délivré son équipe qui, comme en 2011 (0-0, 2 tab à 0), déjà en quarts de finale, a éliminé le Brésil. «Personne ne nous attendait vraiment quand on est arrivé ici, mais on a montré qu’on était une équipe unie», a souligné l’avant-centre du FC Bâle. En 2011, le Paraguay avait pourtant déjà surpris en atteignant la finale sans gagner un seul match (trois nuls en phase de poule, qualifications aux tirs au but en quart et demi), avant de s’effondrer contre l’Uruguay (3-0) pour le titre.
Après ce nouvel échec, le Brésil va devoir reprendre son introspection. Son sélectionneur Dunga, déjà très critiqué avant même cet échec, devrait se retrouver dans une nouvelle tourmente: «Il faut que les gens réfléchissent sur la place du Brésil dans le football mondial, je n’ai jamais dit que cela allait être facile. Il est inutile de se lamenter sur notre sort, il faut travailler et cela ira prochainement mieux. Cette élimination est un apprentissage en vue des éliminatoires pour la Coupe du monde 2018», a espéré l’ancien international. Pas sûr que tout le monde voie cela du même œil au Brésil.