Air France-KLM, des bénéfices nets en hausse

Alors qu’il doit encore mener d’autres négociations avec ses personnels, cette semaine, et aussi anticiper la hausse de sa facture pétrolière, le groupe a annoncé le 31 octobre, une hausse de ses bénéfices nets de plus de 22 % au troisième trimestre.

LE CIEL s’éclaircit pour Air France-KLM. Deux semaines après l’accord salarial signé chez Air France, le groupe Air France-KLM a annoncé mercredi 31 octobre un bénéfice net en hausse de 22,6 % au troisième trimestre. L’accord salarial intervenu avec les syndicats des personnels chez Air France ouvre de « nouvelles perspectives », selon le nouveau patron du groupe aérien. Ben(jamin) Smith, qui a pris ses fonctions à la mi-septembre, s’est félicité dans un communiqué d’un « résultat d’exploitation solide » de 1,065 milliard d’euros (-6,7 %) sur la période estivale, ajoutant que l’accord salarial conclu chez Air France, le 19 octobre, apportait de « la stabilité et de nouvelles perspectives pour nos activités et nos salariés ». Ce résultat reflète, selon lui, « l’engagement de toutes (les) équipes » du groupe, « sa puissance commerciale et l’attractivité de ses marques ».

Stratégie ambitieuse et innovante

Ben Smith s’est dit convaincu que, dans les prochains mois, ils seront capables de s’appuyer sur les forces et atouts du groupe pour « construire une stratégie ambitieuse et innovante », afin d’assurer le succès de leurs compagnies et de « repositionner Air France-KLM en leader de l’industrie ». L’accord signé le 19 octobre prévoit, pour toutes les catégories de personnel, 2 % de hausse rétroactive au 1er janvier 2018 et 2 % de hausse au 1er janvier 2019, ainsi qu’une négociation annuelle obligatoire (NAO) en octobre 2019. Il coûtera en 2018, 51 millions d’euros au groupe, a précisé à des journalistes Frédéric Gagey, le directeur financier d’Air France-KLM.

L’accord avait été signé au terme de plusieurs mois d’un conflit marqué par 15 journées de grève à l’appel de l’intersyndicale entre février et mai, pour un coût estimé à 335 millions d’euros. Le conflit avait conduit au départ brutal du PDG Jean-Marc Janaillac. Des négociations catégorielles doivent se tenir à partir de cette semaine. Elles débutent ce 5 novembre avec les syndicats représentatifs des pilotes et le 7 novembre pour ceux des personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards).

Interrogé sur le plan stratégique de Ben Smith, Fréderic Gagey a souligné que le nouveau patron du groupe avait « passé beaucoup de temps par rapport à la résolution de la crise chez Air France » et que « s’il n’y avait pas de stratégie présentée à l’extérieur, il y a beaucoup de travail qui se fait en interne ».

Facture pétrolière

Sur le plan financier, le directeur financier d’Air France-KLM s’est félicité de résultats « robustes » grâce à la « bonne performance commerciale » du groupe, avec un chiffre d’affaires en hausse de 4 % au troisième trimestre. Le bénéfice net (786 millions d’euros) a fortement progressé par rapport au même trimestre de 2017, qui avait été marqué par les effets de l’évolution des fonds de pension au sein de la branche néerlandaise du groupe, a-t-il précisé.

Le recul du bénéfice opérationnel s’explique, selon Fréderic Gagey, par l’effet d’une facture pétrolière plus lourde et des baisses de devises. Ces deux éléments sont compensés par la hausse de la recette unitaire, par siège kilomètre offert, et une baisse des coûts unitaires de 20 %, a-t-il ajouté. Pour l’ensemble de l’année 2018, les perspectives de croissance des capacités ont été abaissées à une fourchette de 2 % à 2,5 %, contre 2,5 % à 3,5 % auparavant, en raison de capacités au troisième trimestre « un peu inférieures à ce qui était prévu », a-t-il encore souligné.

La facture pétrolière, qui s’élèvera à 5 milliards cette année, sera en hausse de 500 millions d’euros par rapport à 2017. Et elle devrait atteindre 5,9 milliards d’euros l’année prochaine, sur la base du cours du 26 octobre, a indiqué le directeur financier. Sur le plan du trafic passagers, le groupe note une « forte performance des lignes sur l’Amérique du nord et l’Asie » tandis que la « demande du Brésil et d’Argentine est impactée par la dépréciation des devises locales ». Pour l’ensemble de l’année 2018, « le groupe continuera à travailler à l’amélioration de la recette dans un contexte de hausse de sa facture pétrolière », précise-t-il.