Le président José Eduardo dos Santos, qui règne sans partage sur l’Angola depuis 1979, a annoncé, le 2 juillet qu’il n’envisage de quitter le pouvoir qu’au terme de son actuel mandat en 2017 et a demandé à son parti de se préparer à une alternance à la tête de l’État.
«Dans certains cercles restreints, il est presque donné que le président n’ira pas au bout de son actuel mandat, mais il est évident que ce n’est pas sage d’envisager cette option dans les circonstances actuelles», a déclaré M. Dos Santos dans un discours publié sur le site de l’agence de presse officielle Angop. «En attendant, je pense que nous devrons étudier très sérieusement la façon de mener une transition au sommet de l’État», a-t-il ajouté.
À Luanda, l’opposition ne jubile pas suite à l’annonce du chef de l’État et les observateurs restent sceptiques. Et pour cause: en 2010, le président angolais a fait réviser la Constitution pour supprimer la présidentielle directe et instaurer des législatives au terme desquelles le chef du principal parti était censé remporter la présidence, sans avoir besoin de majorité absolue, se réservant ainsi la possibilité de faire encore deux mandats de cinq ans.
Le deuxième plus ancien chef d’État africain en exercice après l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est, par ailleurs, passé maître dans l’art de la manœuvre.
José Eduardo dos Santos a en effet réussi la prouesse politique de n’affronter les urnes qu’une seule fois (septembre 1992, NDLR) en 33 ans de pouvoir, jouant habilement sur les divisions de l’opposition et le manque de sécurité dans le pays, laminé par la plus longue guerre civile qu’ait connue l’Afrique (1975-2002, 1,5 million de morts).
En 2002, affirmant ne pas vouloir se présenter à la prochaine élection, il avait laissé de nombreux prétendants à sa succession au sein de son parti, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), faire acte de candidature pour les exclure ensuite.