Le président angolais a limogé le chef des services de renseignement et de sécurité de l’Etat, a annoncé vendredi la presse gouvernementale, alors que certains de ses agents pourraient être impliqués dans la mort de deux opposants au régime.
«Le président de la République, José Eduardo dos Santos, (…) a libéré hier de ses fonctions Sebastião José António Martins», jusqu’à présent à la tête des services de renseignements, a rapporté le quotidien gouvernemental Journal de Angola, sans fournir d’explication à ce renvoi.
Cette décision intervient deux jours après l’annonce par la justice angolaise de la détention de quatre personnes suspectées d’avoir kidnappé, et probablement tué, deux Angolais disparus depuis mai 2012 et alors qu’ils tentaient d’organiser une manifestation contre le pouvoir.
Certains de ces suspects appartiendraient aux services de renseignement et de sécurité selon un site internet diffusant des informations sur l’Angola et largement cité par une partie de la presse, les réseaux sociaux et l’opposition angolaise. «C’est le président qui doit démissionner et non les ministres, directeurs ou chefs de département, car c’est le président et lui seul qui commande», a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le principal parti d’opposition. Demandant que les coupables soient identifiés et punis, le parti a également annoncé la réalisation d’une manifestation le 23 novembre pour dénoncer les abus et les violences du régime du président angolais. Depuis des mois, l’opposition, la société civile angolaise et des ONG internationales appellent les autorités à faire la lumière sur le sort des deux Angolais, Isaías Cassule et Alves Kamulingue, disparus les 27 et 29 mai 2012. Ces derniers tentaient d’organiser une manifestation devant rassembler des jeunes critiquant l’autoritarisme du régime et des anciens militaires réclamant le paiement de leur retraite. Au pouvoir depuis 1979, José Eduardo dos Santos a été largement réélu pour cinq ans en août 2012, malgré une contestation sociale croissante. Sorti dévasté d’une violente guerre civile en 2002, l’Angola connaît une forte croissance économique grâce à son pétrole mais la majorité de sa population vit dans une grande pauvreté.