« Le bon premier trimestre nous donne une impulsion pour les mois à venir. Mais il est clair que le reste de l’année ne va pas aller de soi », a prévenu lors d’une conférence à Wolfsburg (nord) le patron de Volkswagen, Herbert Diess, saluant toutefois les progrès déjà réalisés dans la mise en œuvre d’une stratégie présentée en novembre 2016 visant à rendre la marque plus rentable et championne de l’électrique à l’horizon 2025. De janvier à mars 2017, le chiffre d’affaires de la marque éponyme du groupe Volkswagen (qui fabrique aussi les voitures Audi, Porsche, Seat, etc.) a augmenté de 12 %, à 19 milliards d’euros (près de 20 milliards de dollars), et la marge opérationnelle a grimpé à 4,6 % des ventes. Le constructeur de la Golf mise désormais sur une hausse annuelle de 10 % du chiffre d’affaires et un niveau de marge opérationnelle ramené dans le haut d’une fourchette entre 2,5 et 3,5 %, contre 2,1 % l’an dernier.
Gains de productivité
Celle-ci doit ensuite atteindre 4 % en 2020 puis 6 % en 2025. Les bonnes performances du premier trimestre ne pourront se maintenir sur le reste de l’année en raison d’effets saisonniers et de coûts de lancement de nouveaux modèles tels que l’Atlas, un SUV à 7 places, le T-Roc, un SUV dérivé de la Golf, et l’entrée du modèle Tiguan aux États-Unis. Cela pèsera sur les résultats, a prévenu le directeur financier Arno Antlitz. En tout, Volkswagen compte lancer dix modèles cette année, dont la moitié de vraies nouveautés. Ancien manager de BMW recruté en 2015 pour redresser la faible rentabilité de Volkswagen, Herbert Diess compte améliorer la compétitivité de la marque par des gains de productivité en 2017 et 2018 de 7,5 % chaque année, concernant les usines de composants (moteurs, engrenages, etc.) et d’assemblage.
En novembre 2016, la marque Volkswagen avait aussi annoncé la suppression de 30 000 postes, principalement en Allemagne dans le cadre d’un plan de restructuration adopté avec le comité d’entreprise. Mais en parallèle, le constructeur veut créer des emplois pour accélérer son développement notamment dans la voiture électrique. Le premier constructeur automobile européen vise d’ici à 2020 le retour à l’équilibre en Amérique du Nord, une région d’où le scandale du diesel est parti, ainsi qu’en Amérique latine et en Russie. Ce redressement doit passer par le lancement de plusieurs SUV.
En Chine, premier marché de la marque VW en volume, le défi consiste à préserver sa forte position en planifiant la production sur place de nouveaux modèles répondant à de nouvelles formes de propulsions. Malgré le scandale des moteurs truqués, le segment diesel reste quant à lui « apprécié des clients » et « bénéficie d’un soutien politique », a affirmé Herbert Diess. « Nous voyons dans le monde, en particulier en Europe, un bel avenir pour le diesel », a-t-il assuré.