Brésil : le comeback de Dunga

Malgré son échec en 2010,  Dunga revient à la tête de la Seleçao. (Photo DR)
Malgré son échec en 2010, Dunga revient à la tête de la Seleçao. (Photo DR)

Comme annoncé, la Fédération brésilienne de football (CBF) n’a pas tardé à trouver un successeur à Luiz Felipe Scolari, limogé juste après une Coupe du monde dont la fin n’aura été que cauchemardesque pour les brésiliens. Après avoir encaissé 10 buts dans les deux dernières sorties, le changement du fusil d’épaule était bien visible. Mais qui remplace Scolari ? Les dirigeants ont fait un choix très conservateur en nommant Dunga à la tête de la Seleçao. La CBF avait promis des mesures rapides et, sur ce plan-là, l’engagement est tenu. Une semaine après avoir limogé Luiz Felipe Scolari et son staff, ce qui est une suite logique à la sortie calamiteuse de la Seleçao de « sa » Coupe du monde (deux défaites à domicile d’affilée, ce qui n’était jamais arrivé en 100 ans d’histoire, et 10 buts encaissés pour 1 marqué lors de ses deux derniers matches). La gouvernance du football brésilien a donc tranché. C’est Dunga qui va prendre les rênes de l’équipe nationale, une nomination qui a été officialisée le mardi 22 juillet dernier, lors d’une conférence de presse.

Les hommes du Sud

A la tête de l’Internacionale Porto Alegre depuis l’an dernier, le capitaine de l’équipe championne du monde 1994 qui était intéressé par une offre de la fédération vénézuélienne, semble se rétracter au profit de l’équipe brésilienne. Cette désignation, mûrement réfléchie et soupesée entre le président de la fédération par intérim, José Maria Marin (82 ans) et son successeur déjà désigné Marco Polo Del Nero, va surprendre ceux qui pensaient que le football brésilien avait besoin d’un changement radical, pour retrouver son lustre d’antan.

Rien ne dit que ce changement n’aura jamais lieu mais le signal envoyé n’est pas très progressiste quand on connaît un peu la philosophie de jeu, assez prudente et défensive, de Dunga, sans parler de ses rapports conflictuels avec la presse ainsi qu’avec une bonne partie de l’opinion. Et cela, depuis une bonne vingtaine d’années. Le retour de Dunga, notent les médias brésiliens, confirme également la permanence des sélectionneurs originaires de l’Etat du Rio Grande Del Sul. Des hommes à poigne réputés plus austères sur le plan du jeu, à la tête de la Seleçao depuis 2001 : Scolari, Dunga, Mano Menezes, Scolari et à nouveau Dunga, l’exception étant le carioca Carlos Alberto Parreira (2003-2006). Selon d’autres médias, deux membres du staff de Scolari seraient même maintenus aux côtés de Dunga : le préparateur physique Paulo Paixao et le médecin José Luiz Runco. Mais d’un autre point de vue, le come back de Dunga ouvre la voie à des statiques entre l’entraîneur sortant et le nouvel venu. Le coach Dunga, qui avait conduit l’équipe brésilienne à la Coupe du monde de 2010, en Afrique du Sud, n’avait pas réussi à pénétrer le dernier pré carré pour remporter la coupe.