Une des clauses de l’implantation minière dans une contrée consiste à participer au développement et à l’amélioration de vie des habitants de villages environnants. Mais la compagnie minière Ashanti Gold Field Kilo (AGK) choisi plutôt de licencier 86 sur les 109 agents qu’elle emploie en Ituri (Province Orientale). Cette nouvelle annoncée le vendredi 21 mars dernier à Bunia par le bureau local de l’Inspection du travail suscite des inquiétudes quant à la sécurisation du travail en République démocratique du Congo. Comment dans un pays où les gens sont en perpétuel quête d’emploi, le ministre autorise aussi facilement qu’une entreprise chasse les agents parmi lesquels d’exécution, de maîtrise et même des cadres.
L’entreprise minière AGK, sans donner des détails, évoque des raisons économiques pour justifier le licenciement. Ce qui a poussé Raymond Tshedya, député national et élu du territoire de Djugu de soupçonner cette entreprise de vouloir changer d’identité. Pour le chef de cité de Mungwalu, Jean Pierre Bikilisende, c’est une mauvaise nouvelle. Car, selon lui, la masse salariale des agents de l’AGK contribuait énormément à la survie économique de sa juridiction. La société civile de l’Ituri s’est dite fortement indignée. Son coordonnateur Jean Bosco Lalo a invité le gouvernement congolais à s’assumer: «La communauté attendait plutôt de l’AGK l’augmentation de la main d’œuvre. Donc, il est temps que le gouvernement puisse résilier le contrat qui lie l’AGK à l’Okimo, pour le donner à d’autres compagnies. Parce que cette dernière n’est pas la seule société qui soit capable de faire l’exploitation minière [en Ituri]. Il y a tant d’autres qui en ont besoin.»
L’AGK, comme bien d’autres sociétés minières, est en train de gérer des gisements d’or sans que le fruit de cette exploitation se fasse ressentir. «Ca ne profite à personne, ni à la communauté locale, ni à l’Etat», a déclaré un habitant du coin. L’année passée, AGK avait annoncé la suspension de son projet de construction des mines dans la concession 40 de la Sokimo qu’elle continue curieusement d’occuper à Mongwalu, à 80 km au nord de Bunia. Cette décision justifiée par la crise économique qui frappe ses partenaires en Afrique du sud, a ainsi mis fin à plus de mille emplois encadrés notamment par ses sous-traitants. Cette compagnie minière s’était engagée en 2013 à réhabiliter la centrale hydroélectrique de Budana, dans le but d’améliorer la déserte en électricité dans la cité de Bunia. C’était au cours d’une réunion tripartite entre cette entreprise, la Société de Kilo Moto et le gouvernement provincial.