LE CASH reste très prisé en Europe… Dans son bulletin de septembre-octobre 2019, la Banque de France a précisé que la circulation fiduciaire totale en valeur, billets et pièces confondus, a progressé de 5,1 % en valeur sur un an, et ce malgré le succès des paiements sans contact ou autres applications de paiements. « La valeur des billets et des pièces en circulation a ainsi crû plus rapidement que le produit intérieur brut nominal de la zone euro en 2018 », indique la Banque centrale française.
Ainsi, un peu plus de 1 260 milliards d’euros étaient en circulation l’année dernière, principalement sous la forme de billets de 50 euros. Il s’agit en effet de la coupure la plus répandue dans la zone euro. Il y a dix ans, il n’y avait que 800 milliards d’euros en circulation sous la forme d’espèces. Une demande surtout portée par la thésaurisation et l’international
Commerce de proximité
D’après l’étude de la Banque de France, les billets et les pièces restent surtout appréciés dans les commerces de proximité. Mais l’usage du cash dans les paiements en zone euro pour l’achat de produits ou de services ne représente que 19 à 24 % de leur circulation en valeur, selon les estimations de la Banque centrale européenne (BCE).
Cette demande croissante d’espèces est en fait surtout portée par les banques centrales étrangères et des banques commerciales qui achètent des pièces et des billets pour pouvoir disposer de devises stables en réserve. Outre cet usage, « les billets en euros, en particulier ceux de valeur faciale élevée, remplissent également un rôle d’instrument de thésaurisation pour les ménages européens », selon l’institution d’émission française, qui précise qu’environ 40 à 57 % des billets en euros en circulation, en valeur, pourraient être thésaurisés au sein de la zone euro.
L’étude de la Banque de France note que l’usage du billet comme instrument de thésaurisation, peu documenté, est a priori « plus faible » en France que dans le reste de la zone euro. Seuls 15 % des Français ont de l’argent liquide. La Banque de France rappelle également que les Français sont ceux qui mettent le moins de côté les pièces et les billets pour épargner. En effet, seuls 15 % d’entre eux disent garder de l’argent liquide chez eux, comme réserve de précaution ou comme moyen d’épargne, alors que la moyenne européenne s’affiche à 24 %.
Avec l’internet, on assiste à l’essor des moyens de paiements digitalisés, notamment dans le commerce. François Momboisse, le président de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) en France, indique que les ventes sur internet ont grimpé de près de 13 % au deuxième trimestre en France, cumulant presque 25 millions d’euros, et atteignent 415 millions de transactions, pratiquement 20 % de plus qu’il y a un an. Ces dernières ont été multipliées par plus de six en dix ans. Selon la FEVAD, « cette croissance est toujours portée par l’élargissement de l’offre qui se traduit par un fort développement du nombre de sites actifs au cours du trimestre», +18 % d’une année à l’autre. Par ailleurs, « le secteur continue de bénéficier de l’arrivée de nouveaux cyber-acheteurs: 1,5 million de plus en un an », ajoute le syndicat du e-commerce.