Comment finir l’année face aux pressions des dépenses avec très peu de moyens

Au cours de la réunion hebdomadaire du comité de conjoncture économique du gouvernement, le 1ER Ministre a chargé les ministères du Budget et des Finances ainsi que la Banque centrale du Congo de réfléchir en profondeur et présenter une ébauche pour franchir 2020 sans grande casse sur le plan économique.

MARDI 17 novembre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre et chef du gouvernement, a présidé à la Primature la traditionnelle réunion hebdomadaire du comité de conjoncture économique élargie à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et à l’Association nationale des entreprises du portefeuille de l’État (ANEP). À propos de la note de conjoncture économique présentée, Élysée Munembwe Tamukumwe, la vice- 1ER Ministre, ministre du Plan, a fait remarquer que la situation macro-économique demeure stable, particulièrement en ce qui concerne les cours mondiaux des métaux, l’inflation et le taux de change. C’est le résultat de l’effort de maîtrise des paramètres économiques par le gouvernement, la Banque centrale du Congo, les opérateurs économiques, mais aussi du soutien de la population, a insisté Jean Baudouin  Mambeke, le vice-1ER Ministre, ministre du Budget.

Le Pacte de stabilité

Le rapport présenté par la ministre du Plan montre que le mois d’octobre s’est terminé avec un déficit d’environ 27 milliards de nos francs, résorbé, « heureusement » par des ressources saines, notamment les appuis budgétaires du Fonds monétaire international (FMI). C’est pour cela que le franc congolais s’apprécie sur le marché des changes, et que l’on constat également du côté des opérateurs économiques à un regain d’opinions favorables en termes de perspectives économiques à plus de 5 %, après plusieurs mois d’opinions négatives.

En effet, a indiqué, pour sa part, Jules Bondombe Assango, le vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), son institution se penche sur les perspectives à court terme pour terminer l’année 2020 en maintenant la stabilité du cadre macro-économique dans un contexte des pressions économiques qui s’exercent en termes de dépenses face à très peu de moyens financiers. 

Devant cette problématique, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre et chef du gouvernement, a chargé les ministères du Budget et des Finances ainsi que la BCC de réfléchir en profondeur sur cette question, et faire rapport au comité de conjoncture économique.

Le salut pourrait venir du secteur minier. Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi, la vice-ministre aux Mines, a fait observer dans la note d’information du secteur minier que les cours mondiaux des métaux sont à la hausse, particulièrement le prix du cuivre sur le marché international qui est à 7 013 dollars la tonne métrique. Toutefois, un bémol : le cours du cobalt connaît une légère régression mais négligeable. D’après la vice-ministre aux Mines, la production minière se maintient mais les exportations sont en baisse. Et cela a des répercussions sur la redevance minière. Mais le gouvernement suit à la loupe la situation.

Selon les données de la BCC, la production de l’industrie minière de la République démocratique du Congo a atteint 1 322 729 tonnes de cuivre à fin octobre 2020, contre 1 172 746 tonnes à la même période en 2019, soit une hausse de 12,78 %. À ce rythme, le record de 1 420 386 tonnes de cuivre réalisé en 2019, soit le volume le plus élevé enregistré au cours de ces deux dernières décennies, sera battu. L’entreprise minière publique, la Générale des carrières et des mines (GECAMINES) a réalisé 19 307 tonnes, fin octobre, contre 15 795 tonnes à la même période en 2019, soit une hausse de production de 22,23 %. Dans l’ensemble, la production du cuivre de la GECAMINES représente à peine 1,45 %

Selon Jean Baudouin Mayo Mambeke, si le cadre macroéconomique demeure stable depuis plusieurs semaines, c’est grâce au respect du Pacte de stabilité économique et monétaire conclu sous l’autorité du chef du gouvernement dans le cadre des mesures prises après plus de 4 mois d’inactivité économique à la suite de la pandémie de Covid-19. De quoi se féliciter de la décélération du rythme de formation de prix sur le marché, même si les prix de certains produits ont augmenté. C’est la conséquence des perturbations sur le commerce international à la suite de la deuxième vague de la pandémie dans le monde, a laissé entendre le ministre du Budget. 

Le spectre des fêtes

D’après lui, dans tous les pays du monde, les importations et les exportations ont connu des reculs qui se sont répercutés aussi sur l’économie de la RDC. Toutefois, le gouvernement a pris des dispositions pour qu’il n’y ait pas de débordements. Dans la perspective des fêtes de fin d’année, Acacia Bandunbola Mbongo, la ministre de l’Économie nationale, a été chargée de maintenir le contact avec les importateurs de vivres pour inonder les marchés en produits alimentaires de première nécessité pendant la période des fêtes, voire après les fêtes. Les importateurs ont donc donné des assurances au gouvernement. Pour l’instant, le taux de change est stable à l’indicatif ou à l’officiel, avec une légère appréciation de 0,26 %  au niveau du taux parallèle. Mieux, les deux taux se rapprochent davantage, a précisé Jean Baudouin Mayo Mambeke. À cela s’ajoute une légère augmentation des réserves internationales. 

Bref, a déclaré Jean Baudouin Mayo, la situation est encore préoccupante certes, mais elle est contenue après plus de 5 mois de paralysie due à la pandémie de Covid-19. Dan le contexte de la reprise de l’activité économique, la FEC se plaint des « tracasseries », notamment judiciaires, ce qui ne va pas dans le sens de l’amélioration du climat des affaires. 

Un rapport en bonne et due forme à ce sujet sera fait au gouvernement pour que cette question soit examinée et que les opérateurs économiques travaillent dans un climat serein afin de favoriser le regain de l’économie dans cet environnement du Covid-19.