C’est vraiment un privilège et un honneur pour les jurés d’avoir honoré Congo Airways de ce prestigieux prix. C’est mérité, ont-ils laissé entendre : « Si vous avez une bonne équipe avec vous, une équipe qui travaille ensemble, vous brillerez certainement en tant que leader ».
Congo Airways a été créée en août 2014 et a effectué son vol inaugural en octobre 2015. Et depuis la compagnie aérienne n’arrête de réaliser de très grosses performances. Il s’agit notamment de la desserte régulière de 14 plateformes aéroportuaires sur le territoire national et du déploiement en réseau régional en commençant par Johannesburg en Afrique du Sud, escale desservie à ce jour 3 fois par semaines et l’ouverture toute récente de la ligne Douala et Cotonou, desservie deux fois par semaine.
Sur l’ensemble des destinations desservies à ce jour, Congo Airways a déjà transporté environ 930 000 passagers, selon Désiré Balazire Bantu, le directeur général de cette compagnie. Cette année, les destinations suivantes sont en ligne de mire : Abidjan, Bangui, Libreville, Brazzaville, Pointe-Noire, Bujumbura, Nairobi et Luanda. La desserte de la zone Europe reste la plus grande préoccupation de la compagnie aérienne nationale en 2019. Jusqu’à présent, aucune demande d’opérer dans l’espace de l’Union européenne (UE) n’a été faite bien que Congo Airways ait été l’un des instruments désignés de la République démocratique du Congo et donc aucune exploitation n’y a été interrompue.
Le parcours dans le processus de TCO qui sera amorcé, doublé des avancées de l’AAC dans la supervision, permettra de faire de meilleures projections pour opérer des activités dans cet espace européen dans les années futures (à fin 2019).
Reconnaissance internationale
Novembre 2018, l’Autorité de l’aviation civile a reçu la Mission de validation coordonnée dite ICVM, menée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Les conclusions de cet audit partiel de l’OACI, quoiqu’encore provisoires, créditent notre pays du taux de progression de 49,31 % en termes de mise en œuvre des normes internationales alors que le taux de conformité était de 21,1 % relevés en janvier 2013. Pour Congo Airways, cet audit a couvert 6 de 8 domaines de supervision de la sécurité de l’aviation civile dont le domaines exploitation technique des aéronefs et navigabilité des aéronefs, une fois de plus, entériné et validé le processus ayant conduit à la délivrance du CTA.
Entretemps, l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) a décerné à Congo Airways le trophée de Meilleur compagnie de l’année dans la catégorie « Meilleur progrès » grâce aux performances réalisées en 2017. Membre de l’Association des transporteurs aériens francophones (ATAF), Congo Airways a été certifié IOSA depuis le 05 juillet 2018 à la suite d’un audit costaud et rigoureux et est devenue membre de l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA) le 10 septembre 2018.
Forte de cette certification IOSA, la compagnie aérienne se prépare à entamer le processus dénommé TCO, le « Third Country Operator » qui permettra en boucle de desservir le territoire européen nonobstant le fait que la RDC resterait encore sur la liste noire. Dans le cadre du processus TCO, trois ateliers de sensibilisation ont déjà été organisés par l’IATA à Kinshasa et à Brazzaville.
En interne, Congo Airways a su développer ses relations professionnelles avec d’autres compagnies du secteur aérien au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et du Comité professionnel des transporteurs aériens (CPTA) dont elle assure la présidence.
En matière de supervision de la sécurité et de la sûreté aérienne, l’Autorité de l’aviation civile (AAC) de notre pays a décerné à Congo Airways le premier certificat de transporteur aérien (CTA) le 29 juin 2016, puis renouvelé par deux fois, le 29 juin 2017 et le 29 juin 2018.
C’est sur base de ce CTA que la compagnie a été auditée et certifiée IOSA par l’IATA. Congo Airways a été auditée et a subi des inspections opérationnelles des administrations de l’aviation civile des États étrangers qu’elle dessert aujourd’hui comme l’Afrique du Sud, le Cameroun et le Bénin.
Les valeurs de la compagnie
Désiré Balazire fait remarquer que l’Afrique du Sud est plus exigeante que l’Union Européenne en ce qui concerne l’enregistrement des passagers à destination de ce pays. D’après le directeur général, Congo Airways fait de la sécurité du passager sa priorité et les différents audits le confirment bien. C’est le premier pilier des valeurs de la compagnie, souligne-t-il. Membre de l’IATA, après certification IOSA, Congo Airways réunit toutes les garanties d’une exploitation sécurisée, poursuit-il.
L’ambition affichée est d’aller vers les marchés national, régional et international avec des avions à même de faire la différence. Pour réaliser ses ambitions, sa flotte comprendra dix appareils, le seuil sous lequel une compagnie ne peut pas survivre. « Nous voulons aller vers le marché européen avec des avions neufs et un service de qualité. C’est une question de fierté », déclare Désiré Balazire.
Au regard des prévisions des deux premières années, la compagnie a enregistré une croissance « rapide et rentable » dans l’exploitation de l’aérien. Selon le directeur général, la situation financière de Congo Airways favorise aujourd’hui la solvabilité de ses engagements vis-à-vis non seulement de ses fournisseurs mais aussi de son personnel. Et ce, sans oublier les provisions réservées à l’amortissement de ses actifs immobilisés. Oubliées donc les difficultés conjoncturelles du début.
D’ailleurs, il est admis en aviation qu’aucune compagnie, même si elle a des ressources très importantes, ne peut arriver à réaliser des marges au cours des trois premières années de son existence.
Et même s’il y a des niches des revenus, aucune compagnie, alors aucune, ne pourra réaliser des bénéfices pendant les trois premières années. D’après le directeur général de Congo Airways, il est tout à fait normal qu’à ses débuts une compagnie aérienne subisse des pertes et finisse par faire des profits. Grosso modo, les marges sont toujours très faibles pour les compagnies aériennes. Cependant, cela ne veut pas dire qu’elles sont négatives.
D’ailleurs, au niveau mondial, la tendance est à la hausse. Pour preuve, les compagnies aériennes passent régulièrement des commandes aux avionneurs. Et puis, il y a l’environnement qui les accompagne, ce qui permet de dégager leur contribution dans la formation du Produit intérieur brut (PIB). Souvent, les compagnies débutantes se constituent un fonds de roulement suffisant qu’elles vont devoir consommer en attendant de générer des bénéfices.
Des investissements sont donc prévus, comme le renouvellement de la flotte, la maintenance technique, le développement des ressources humaines et du système d’exploitation. Désiré Balazire explique que la viabilité économique et financière de Congo Airways conforte non seulement la direction générale mais aussi les actionnaires à activer le plan d’expansion.
Sa discipline financière et managériale rassure acteurs financiers, constructeurs et sous-traitants. Le capital social de Congo Airways est de 117 millions de dollars. Il est constitué par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), la Régie des voies aériennes (RVA), l’Institut national de sécurité sociale (INSS), l’Office de gestion du fret multimodal, Gécamines et l’État congolais.
D’après la Direction Générale, l’option a été levée pour que les activités de handling, de sûreté et de maintenance soient filialisées en 2018.
Ainsi donc, les filiales à créer seront des centres de profit pour Congo Airways. Pour la maintenance, a rassuré Désiré Balazire, les questions fiscales seront mieux approfondies en vue d’assurer la viabilité de cette filiale.