Les coupes continentales nécessitent de grandes ressources humaines, matérielles et financières. C’est le cas de la compétition qui se joue actuellement en Amérique du Sud.
En Amérique du Sud, plus précisément au Chili, se joue en ce moment la 44e édition de la Copa América. La particularité de cette compétition est qu’elle associe même les pays d’Asie. Cette année, par exemple, le Japon était invité au tournoi, mais il avait décliné l’invitation. Le choix s’est alors porté sur la Chine. Mais elle n’ a pas répondu favorablement à cause du calendrier des matchs de qualification pour le Mondial 2018 programmé s au même moment.
Après avoir mobilisé les sponsors, le Chili a réuni 80 millions de dollars. Il a modernisé ses neuf stades avec 60 millions de dollars pour les adapter aux normes de sécurité exigées par la Conférdération sud-américaine de football. Une somme modeste comparée au 1,9 milliard de dollars que la France dépensera pour la construction et la rénovation de ses stades à l’occasion de l’Euro 2016. Malgré le désistement du Maroc pour l’organisation de la CAN 2015, le royaume avait dépensé cent millions d’euros pour le développement de ses infrastructures.
Déjà pays touristique, le Chili accueille plus d’un million de touristes internationaux durant l’événement, ce qui représente là encore un gros apport de capitaux pour le pays. Pour pouvoir recevoir cette manne touristique, étant donné que certaines villes manquent d’infrastructures hôtelières, il a signé un contrat avec l’agence américaine Airbnb, la célèbre plateforme communautaire de location et de réservation de logements des particuliers.
L’agence a été désignée comme sponsor officiel du tournoi. Grâce à l’organisation de cet événement, le Chili profite également des droits TV ainsi que des millions de dollars payés par des équipementiers dont Nike.
Peu de dépenses, énormément d’avantages
Selon le président du comité organisateur, « le Chili a engagé peu de dépenses pour l’organisation du tournoi mais il en tirera énormément d’avantages comme une mise aux normes des stades, un profit touristique certain, une augmentation du nombre de contrats et la possibilité de laisser une bonne image du pays pour les années futures en vue de l’organisation de nouveaux grands événements ».
Cette Copa América servirait aussi d’ascenseur pour l’avenir si tout se passe bien, surtout que le Chili a déjà annoncé sa volonté d’organiser la Coupe du monde 2030 qui aurait lieu en Amérique du Sud. Il souhaiterait coorganiser l’événement avec l’Uruguay.
En Afrique, c’est la Coupe d’Afrique des nations qui passionne les foules mais elle n’a pas tenu ses promesses en 2015. Sponsorisée par Orange, la CAN a organisé en début d’année sa trentième édition. Après le changement d’avis du Maroc, c’est la Guinée Équatoriale qui avait sauvé les meubles, malgré elle. Les problèmes de logement et de communication ont handicapé cette édition sauvée in extremis. À Bata, capitale économique du pays, la sélection du Congo-Brazzaville a eu la désagréable surprise de débarquer dans un hôtel ne disposant pas d’assez de chambres. « C’est la première fois que je vois ça en huit CAN », s’était étonné Claude Le Roy, sélectionneur des Diables rouges.
Au finish, 750 millions de francs CFA ont été remis à l’équipe championne. Des montants insignifiants, au vu du budget des équipes participantes. Lorsqu’on sait, par exemple, que la Côte d’Ivoire avait mis à la disposition de la Fédération ivoirienne de football plus de 3 milliards de FCFA, pour la participation des Eléphants à cette compétition, il y a matière à réflexion.