Beaucoup d’entreprises considèrent cela comme un obstacle majeur pour le développement industriel et la promotion des affaires.
Le réseau routier national, déjà de faible densité (au moins 150 000 km), n’est bitumé qu’à moins de 50 %. Par ailleurs, l’état général de ce réseau est jugé insatisfaisant à cause d’un niveau de dégradation important. Sa gestion et celle des services de transport restent problématiques. Les coûts de transport élevés sont alourdis par la démultiplication des barrages et contrôles de toute nature qui sont, à chaque fois, l’occasion de faire payer des taxes illégales. Le rail est très peu dense et peu fiable en termes de délais. Quant au transport aérien, il représente moins de 2 % du trafic de passagers et du fret. S’agissant des ports, ils sont sous-équipés et saturés.
Les services d’appui pour la performance
Les progrès les plus notoires ont été réalisés dans le secteur des télécommunications. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis une participation privée aux communications par téléphone cellulaire et par internet. Six opérateurs de téléphonie mobile opèrent dans le pays depuis 1998 : Vodacom, Airtel, Tigo, Africell, Orange et Standard. Il en découle que la majorité des entreprises considèrent les infrastructures de télécommunication comme un outil essentiel à la croissance de leurs activités. De même, l’accès aux services non financiers et financiers a apporté un plus aux sociétés. Ces services d’appui, qualifiés de Business Development Services (BDS), sont principalement destinés à améliorer leur productivité et leur compétitivité. Ils concernent aussi bien l’accès à des institutions de financement, à la formation et au renforcement de capacités que l’accès à des processus technologiques, à différents types de partenariats… Le concept de BDS a largement évolué au cours des dernières années. Les entreprises ne sont plus considérées comme des clients mais comme des bénéficiaires.
La tendance actuelle est de se concentrer plus sur l’environnement des affaires que sur des actions plus micro-ciblées sur telle ou telle catégorie d’entreprises. Il paraît souhaitable de mettre en oeuvre des services spécifiques à des niveaux inférieurs répondant aux réels besoins de catégories d’entrepreneurs défavorisés. De nombreux exemples montrent l’impact local qu’ont pu avoir des expériences de renforcement de capacités de petits entrepreneurs. Pour faciliter l’amélioration des performances des petites entreprises, plusieurs leviers relevant des services d’appui sont utilisables : améliorer la transmission des informations du marché et des prix aux petites entreprises ; améliorer leur pouvoir de négociation via une collaboration horizontale accrue ; promouvoir une collaboration effective entre entreprises pour favoriser des économies d’échelle, l’accès à des services et des financements, la création d’une plate-forme pour les acheteurs ; promouvoir des partenariats interentreprises au sein de filières (fournisseurs, sous-traitants…). L’accroissement de la compétitivité des petites entreprises passe par des ajustements internes qui ont un coût élevé. D’autre part, le manque d’organisations réellement représentatives des petites entreprises et en capacité de peser dans les concertations avec l’État ou les partenaires internationaux est également un frein à la reconnaissance des différents problèmes qu’elles connaissent.
Accès au financement
L’accès aux ressources financières constitue une contrainte forte pour la majorité des entreprises et notamment pour les PME. Pour les grandes entreprises et les entreprises à capitaux étrangers, le problème se pose avec moins d’acuité, quand bien même il existerait… Le coût du crédit, quand il existe, est considéré par la majorité des entrepreneurs comme prohibitif. Comparées aux entreprises des pays émergents, les entreprises congolaises sont dans une situation défavorable. Elles ont moins accès aux crédits et aux comptes à découvert. Elles utilisent plus de fonds propres et de bénéfices non redistribués pour financer l’investissement et les coûts de fonctionnement, paient des taux d’intérêt (de 20 à 30 %) plus élevés qu’ailleurs et sont obligées d’engager des biens d’un montant excessivement élevé en nantissement des emprunts qu’elles contractent. En plus, le marché financier fait également l’objet d’une défaillance importante dont les PME-PMI sont les premières victimes. Entre le plafond des prêts octroyés par les institutions de microfinance et le plancher du crédit bancaire se trouve un véritable trou où les entreprises ne trouvent pas de financement. C’est ce trou que la mésofinance cherche à combler. Cette discontinuité dans l’offre financière touche les PME-PMI qui n’ont ni la notoriété ni les ressources pour satisfaire aux exigences des banques et dont les besoins de financement ne reçoivent aucun écho. Elle touche également les micro-entreprises dont les besoins de trésorerie et d’investissement ne peuvent être couverts par l’offre actuelle de la microfinance.
Si certaines micro-entreprises bénéficient de prêts de la microfinance pour assurer des problèmes de trésorerie, elles sont sans solution lorsque leurs activités croissent et qu’elles ont besoin de crédits d’investissement à moyen terme. Les expériences ont montré la faiblesse du recours au crédit par les micro-entreprises et les PME. Parmi celles qui ont bénéficié au moins une fois de crédits à l’investissement, moins de la moitié d’entre elles ont répété cet usage. Les entrepreneurs étaient largement demandeurs, mais le problème se situait bien dans un déficit de l’offre. Cette défaillance du marché est due à un ensemble de contraintes. Les limitations du cadre juridique et judiciaire en matière de droits de propriété, de réalisation des hypothèques, de procédures de mise en faillite et de règlements des litiges commerciaux dissuadent les institutions financières de prendre vis-à-vis des petites entreprises des risques qu’elles ne sont pas en mesure de sécuriser. Par ailleurs, les limitations du cadre réglementaire peuvent freiner la mise en place de solutions innovantes par les institutions financières, l’entrée sur le marché financier de nouveaux venus et le développement d’une saine concurrence entre établissements financiers. Les banques commerciales ne sont pas naturellement intéressées par le segment de clientèle des micro-entreprises et des PME qu’elles connaissent peu et dont elles jugent les risques trop élevés. Les institutions de microfinance ne sont pas dans une logique de satisfaction des besoins des micro-entreprises et des PME, même si certaines d’entre elles tentent de suivre les clients à forte croissance. Les autres institutions financières non bancaires, sociétés de capital risque, de crédit bail, d’affacturage, d’assurance crédit… qui pourraient apporter des solutions originales aux problèmes de financement des entreprises ne sont pas encore répandues dans le pays. Par ailleurs, les entreprises sont bien souvent mal informées sur les services offerts par les institutions financières ou entretiennent une certaine méfiance à leur égard. C’est dans ce contexte de manque évident de produits financiers adaptés aux besoins des entreprises qu’une synergie avec l’offre de services d’appui non-financiers s’avère pertinente. Plusieurs études ont mis en avant le fait que l’accès à des services d’appui aux entreprises améliorait la viabilité financière et protégerait ou augmenterait la clientèle des institutions financières.