Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui

Les Nations Unies ont proclamé le 10 décembre Journée mondiale des droits de l’homme. Depuis 1950, à travers la résolution 423, elles s’efforcent de promouvoir auprès de tous les peuples la Déclaration universelle des droits de l’homme, idéal commun à atteindre par tous et par toutes les nations. Soixante-six ans après, quelle réflexion en fait-on ?

Jean-Claude Muyambo entouré de son conseil lors d’une audience.

Pour cette année, la Journée mondiale est placée sous le signe de la défense des droits de quelqu’un. En marge de cette commémoration, le haut-Commissariat des Nations Unies (UNHCR) lancera, le 16 décembre, une campagne annuelle intitulée « Nos droits, nos libertés, toujours » afin de promouvoir et de mieux faire connaître les pactes fondateurs des droits humains. Autrement dit, c’est une invite à nous tous de soutenir les droits de l’homme. Dans le contexte actuel, ce sont plus les réfugiés, les migrants et les personnes vivant avec un handicap, les femmes, les peuples autochtones, les enfants… qui ont, le plus, besoin de la solidarité de l’humanité face aux discriminations ou aux violences. En effet, dans son message, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, rappelle les deux traités fondamentaux adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1966. Ils sont aussi importants et pertinents aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a un demi-siècle, a-t-il souligné.

Ratifier les traités fondateurs

Selon lui, ils devraient être ratifiés par tous les États. L’appel de Zeid Ra’ad Al Hussein intervient à la veille du 50è anniversaire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. « Les deux pactes constituent le fondement de ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme étant le droit international des droits de l’homme », a-t-il déclaré. À ce jour, ils ont été ratifiés, respectivement, par 168 et 164 États, mais 27 pays n’ont ratifié ni l’un ni l’autre et 8 États n’ont ratifié que l’un des deux. Au cours des cinq dernières années, le nombre de ratifications a diminué à, en moyenne, une ratification par an. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à des problèmes nouveaux, alarmants et en constante évolution, tels que le changement climatique, le terrorisme, l’essor des discours de haine contre les minorités religieuses and raciales, les restrictions aux libertés d’expression, d’association et aux droits des travailleurs, ainsi que les menaces sur la vie privée dans un monde de plus en plus numérique », a fait remarquer Zeid Ra’ad Al Hussein.

D’après lui, les défis de notre époque nous mettent devant « des choix difficiles dans un contexte d’intolérance et d’inhumanité croissantes ». Les pactes, ainsi que le cadre légal et la jurisprudence des comités d’experts qui supervisent leur mise en œuvre, peuvent aider à relever ces défis. Les pactes précisent les libertés fondamentales, notamment la liberté de vivre à l’abri de la peur et du besoin, la liberté d’expression et de religion. Ils détaillent également les droits qui touchent bien des facettes de la vie humaine: le droit à la liberté, à la sécurité, à l’éducation, à la santé, à l’égalité entre hommes et femmes et à l’élimination de toutes les formes de discrimination. « Les pactes sont des outils cruciaux pour garantir que les libertés soient respectées et promues, et que des réponses cohérentes et humaines soient apportées aux crises. Ils font une différence dans la vie quotidienne des gens dans les pays qui les ont ratifiés », a insisté le Haut-Commissaire.

Décision positive

« Les États devraient considérer le fait de devenir partie aux deux pactes comme une décision positive, qui conduit à une orientation et à un suivi constructifs visant à un meilleur respect des standards internationaux en matière de droits de l’homme », a lancé Zeid Ra’ad Al Hussein. Pour qui les deux pactes forment aussi un moyen pour les peuples de demander des comptes à leurs gouvernements en matière de respect et de défense de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, et pour garantir des compensations et réparations pour les violations des droits de l’homme. Mais, 50 ans plus tard, encore bien trop de personnes ne connaissent pas leurs droits ou ne savent pas comment les faire valoir. C’est pourquoi l’UNHCR lancera, le 16 décembre, une campagne annuelle intitulée « Nos droits, nos libertés, toujours » afin de promouvoir et de mieux faire connaître ces pactes.