Parce qu’il gagne trop, un prof de maths est banni par des bookmakers

À Londres, dans le quartier de Camden Town, les bookmakers locaux se sont mis d’accord pour ne plus prendre les paris (de courses hippiques) de Richard Saul. Cet ancien prof de maths excentrique a mis au point une solution qui le fait gagner à chaque fois.

Richard Saul, le matheux banni.

Richard Saul est un habitué des paris sportifs. Dans le « Camden New Journal » auquel il a répondu, on apprend ainsi qu’en 3 ans il estime avoir dépensé près de 10 000 livres en mises diverses. Pourtant, ce n’est que depuis quelques semaines que l’ancien prof de maths s’est mis à gagner à chaque fois. La raison est qu’il a utilisé ses compétentes et son savoir pour mettre en place une solution mathématique quasi infaillible pour parier. Cette solution ne fonctionne que sur les courses dites « each-way ». Concrètement il s’agit du système de pari permettant au joueur de miser de l’argent sur la victoire de son cheval, et de récupérer une partie des gains en fonction de sa position finale dans le classement.

Le fonctionnement des paris « each-way »

Il y a donc une mise de victoire, et une mise de placement (le même système s’applique dans d’autres paris sportifs, comme au football).Habituellement, la mise de placement ne rapporte qu’un quart de ce que la cote du cheval rapporterait si celui-ci gagnait la course. Autrement dit, sur un pari « each-way » à dix livres, pour une cote à 10 contre 1, on compte une mise totale de 20 livres (10 livres sur la victoire et 10 livres sur le placement). Le retour en cas de victoire du cheval est de 10£ x (10/1×1) + mise (10£) = 110£. Le retour si le cheval est positionné entre le première et la quatrième place (incluses) est de 10£ x (10/4×1) + mise (10£) = 35£. Donc finalement, le gain total dans ces conditions peut atteindre jusqu’à £110 + £35 = £145 si le cheval est premier de la course. Le parieur ne gagnerait que £35 (soit £25 de bénéfices puisqu’il récupère sa mise) si son cheval n’est pas vainqueur mais seulement second, troisième ou quatrième. Les bookmakers londoniens ont encore plus « avantagé » les parieurs en incluant la cinquième place du classement dans les possibilités de gains éventuels de la mise de placement. Le problème, c’est qu’en incluant cette cinquième place, le système de pari comprend une faille mathématique que Richard Saul exploite.

Parier sur tous les chevaux pour gagner à chaque fois

Même s’il communique peu de détails, il laisse entendre qu’il devient statistiquement possible de gagner en misant sur tous les chevaux de la course à la fois. Bien sûr, il gagne peu, car la majeure partie de ses gains proviennent des mises de placement. Concrètement, dans le meilleur des cas, il peut à la fois gagner le gros lot sur le cheval vainqueur, mais aussi le lot de consolation sur les 2nd, 3ème, 4ème et 5ème chevaux. Retirant aux gains totaux les mises qu’il a placées sur les chevaux en dehors de ce classement. Richard Saul a généré au maximum £600 de bénéfices en misant un total de £10 000 livres sur une course. Reste donc à savoir comment le mathématicien a établi son modèle statistique de mises sur les chevaux. Car il est bien sûr que s’il misait 90 % de sa fortune sur un cheval qui finirait dernier, et les 10 % restants sur le reste des compétiteurs, il ne s’y retrouverait pas. C’est cette partie de la solution qu’il ne communiquera pas. Pourtant elle est suffisamment efficace pour que l’homme soit désormais banni par tous les bookmakers à l’exception d’un seul qui limite le nombre de ses paris mensuels.