Des fonds privés mondialement connus rejoignent l’initiative One Planet

Ils sont huit, parmi les plus importants au monde, ils pèsent 15 000 milliards de dollars. Ils se sont engagés à tenir compte le climat dans leurs investissements en se constituant en une coalition dénommée One Planet.

L’engagement devait être officiellement annoncé mercredi 10 juillet par la présidence française, qui est à l’origine de l’initiative. Les huit fonds privés dont il est question, parmi les plus grands fonds privés mondiaux, suivent en fait l’exemple de six fonds souverains. En 2018, Emmanuel Macron, le président français, a réuni les représentants de six fonds souverains (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweit, Emirats arabes unis), pesant ensemble 3 000 milliards de dollars, qui ont adopté une charte encourageant les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque climat. Depuis, ils ont incité de grands gestionnaires d’actifs à les imiter pour un « effet d’entraînement » dans le monde de la finance, a précisé Lawrence Yanovitch, le coordinateur du groupe de travail fonds souverains du One Planet Summit. Huit des plus grands fonds privés mondiaux (Blackrock, Goldman Sachs, BNP Paribas, HSBC, Natixis, Amundi, State Street et Northern Trust), qui gèrent en tout 15 000 milliards de dollars, ont décidé de s’aligner sur ces objectifs en se constituant en « coalition One Planet ». Leur initiative sera également présentée au sommet des Nations Unies pour le climat le 23 septembre à New York. Les fonds souverains, qui tirent leurs ressources de l’exploitation d’hydrocarbures, « comprennent qu’en intégrant le risque du changement climatique dans leurs investissements, ils peuvent être plus rentables », fait valoir Yanovitch. Il ne s’agit pas pour eux de consacrer un pourcentage de leurs investissements à l’économie verte mais « d’aller vers la transition énergétique étape par étape » et de « réorienter tous leurs investissements » en intégrant ce critère, souligne-t-il.

Autre volet pour les fonds souverains : l’élaboration d’un outil de mesure standardisé de l’empreinte carbone des entreprises, qui devrait être achevé pour le sommet de l’ONU. Cette stratégie s’inscrit dans la volonté d’Emmanuel Macron de mobiliser des fonds pour le climat, y compris ceux de groupes pétroliers, au nom du pragmatisme. Dans le même esprit, le chef de l’État français a ainsi regretté le désengagement de Total pour financer les JO de Paris 2024 alors que le groupe pétrolier pourrait « aider à financer des jeux verts ».

 « Total doit s’engager dans une politique de transition énergétique » et « si Total peut mettre de l’argent pour aider à financer des Jeux verts et mettre de l’argent pour aider à financer la transition, c’est une bonne chose », a-t-il argué, en critiquant des « leçons de morale ».

Les 500 millions de Bloomberg

Le fondateur de l’agence Bloomberg et président de la TCFD veut réduire l’empreinte carbone de son pays (États-Unis). Michael Bloomberg promet d’investir 500 millions de dollars dans des solutions en faveur du climat, permettant de fermer 250 centrales à charbon aux États-Unis d’ici 2030. Une initiative privée qui vise à pallier le manque d’action climatique de l’administration fédérale.

L’ancien maire de New York, le milliardaire et philanthrope Michael Bloomberg, s’est engagé à donner 4,5 millions de dollars pour remplir les engagements des États-Unis envers l’accord de Paris pour le climat, que Donald Trump a décidé de quitter. « L’Amérique a pris un engagement et en tant qu’Américain, (je pense que) si le gouvernement ne le fait pas, nous avons tous une responsabilité », a dit Michael Bloomberg à la chaîne CBS. « Je peux le faire », a ajouté le richissime homme d’affaires. « Donc oui, je vais leur envoyer un chèque pour les fonds que l’Amérique avait promis à l’organisation, comme si elle l’avait reçu de la part du gouvernement fédéral ».

Bien sûr, cette donation est loin de couvrir la promesse de contribution des États-Unis, qui s’élève à 3 milliards de dollars. Mais elle assurera le financement américain du secrétariat du changement climatique de l’ONU. 

En juin dernier, le Donald Trump, le président américain, avait annoncé que les États-Unis allaient se retirer de l’accord historique signé par 195 pays à Paris en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU. 

Quelques jours après cette annonce choc, Michael Bloomberg avait soumis aux Nations Unies une lettre signée par plus de 1 000 organisations, entreprises et autorités locales américaines, prêtes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. 

Come-back des USA ?

Parmi les signataires, figurent les puissants États de New York et de Californie et des centaines d’entreprises comme les géants Apple, Google et Amazon, qui ont dénoncé le retrait des États-Unis comme une « grave erreur ». 

Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait accepter un éventuel retour des États-Unis au sein de l’accord de Paris, mais seulement si de vastes changements étaient apportés au texte. Michael Bloomberg a dit espérer que le président change d’avis d’ici le prochain paiement attendu des États-Unis. « Il est connu pour changer d’avis », assure-t-il. « L’Amérique fait partie du problème. L’Amérique est (aussi) une grande partie de la solution et nous devrions intervenir pour aider le monde à stopper une catastrophe potentielle », ajoute-t-il.