Digital PayExpo va présenter les meilleurs stratégies et instruments de promotion

C’est une conférence annuelle qui réunit les principaux acteurs de l’industrie du numérique en Afrique, tant du côté de l’offre que du côté de la demande. Cette année, elle se tiendra les 3 et 4 novembre prochain au Nigeria.

L’OBJECTIF de l’événement est d’examiner et présenter les meilleurs stratégies et instruments de promotion de l’inclusion financière au Nigeria et dans d’autres économies émergentes, soulignent les organisateurs. Les participants sont invités à y jouer un rôle actif à travers les discussions de sessions plénières et de panels. En outre, l’événement va offrir aux fournisseurs de services financiers une occasion unique de développer leurs réseaux et de présenter leurs solutions de paiement aux différents acteurs du secteur, dont les dirigeants de start-ups, les décideurs publics, les banquiers et les investisseurs. 

Digital PayExpo est une conférence dédiée aux paiements numériques en Afrique. Chaque année, des centaines de cadres de C-Suite, à savoir banquiers, investisseurs,  start-ups, décideurs politiques et professionnels du développement, se rencontrent pour discuter et explorer les solutions innovantes aux thèmes émergents sur l’inclusion financière. La conférence offre également un espace d’expression à la population sous- et non bancarisée, souvent tenue à l’écart dans la plupart des fora.

Changements rapides

Les points forts de la 20è Digital PayExpo seront l’innovation FinTech et les paiements émergents ; l’économie numérique et les services financiers numériques ; la technologie de paiement électronique. Les organisateurs attendent environ 2 000 visiteurs et une vingtaine d’exposants. Les experts du secteur expliquent que la nature dynamique des marchés émergents crée aujourd’hui des défis auxquels le monde développé n’a jamais été confronté, mais ouvre également la voie à des opportunités d’innovation et de croissance. 

Selon le cabinet PwC, les paiements sont un domaine où ce dynamisme est déjà bien établi. Au cours des dix prochaines années (et au-delà), soutiennent les mêmes experts, nous allons assister à des changements encore plus rapides dans le paysage des paiements, en s’appuyant sur la croissance accélérée des paiements électroniques et l’avènement de nouveaux acteurs du marché perturbateurs. Et les marchés émergents seront à l’avant-garde de cette transformation des paiements par des moyens numériques.

Cela dit, renchérissent-ils, les marchés émergents innovent constamment dans le domaine des paiements, de l’utilisation de l’argent mobile à faible coût pour les envois de fonds à la mise en place des banques différenciées pour l’inclusion financière. C’est dire que nous allons assister à des innovations encore plus importantes dans ces économies. Qu’elle soit mesurée en valeur ou en volume, l’activité de paiement sur ces marchés est vaste et continuera de se développer d’ici 2030. Un certain nombre de facteurs et de tendances, dont certains ont déjà un impact sur le secteur, joueront un rôle essentiel dans la définition de la nature de cette expansion. 

Dans le cadre du programme de la Fondation Mastercard pour le renforcement des capacités en Afrique francophone, MicroSave Consulting (MSC) a réalisé une étude sur le rôle que peuvent jouer les start-ups FinTech pour accélérer l’inclusion financière. L’étude a porté sur trois questions clés : quel est le niveau d’inclusion financière et où la disruption digitale peut-elle combler les lacunes ?

Comment les FinTech font-elles progresser l’inclusion financière et quels sont les défis auxquels elles sont confrontées ? Quelle est l’importance des partenariats avec les opérateurs historiques et les autres acteurs de l’écosystème et comment font-ils progresser l’inclusion financière ?

L’étude a abordé tout d’abord les principales caractéristiques de l’inclusion financière et les contraintes et les opportunités des services financiers digitaux, suivies d’un aperçu du secteur des FinTech. L’étude synthétise ensuite les principales conclusions concernant l’écosystème de soutien, qui se compose des quatre piliers clés : l’accès au capital, l’accès aux talents, la collaboration et le cadre politique et réglementaire. Enfin, l’étude formule un certain nombre de recommandations clés pour orienter les prochaines étapes du développement de l’inclusion financière par le prisme des FinTech.

Combler le retard

Les Fintech se développent mais l’Afrique francophone continue d’accuser du retard par rapport à l’Afrique anglophone. Les experts expliquent que les technologies émergentes créent des opportunités d’emploi et offrent la possibilité de réduire les coûts de distribution des produits et services adaptés pour faire avancer l’inclusion financière. 

Selon la Banque mondiale, en 2021, 62,5 % des économies africaines à croissance rapide se trouveront en Afrique francophone, où la population jeune est importante. Les pays francophones couverts par cette étude de MSC sur les FinTech se trouvent au début de cette évolution et auront besoin du soutien des Banques centrales, des gouvernements, des investisseurs, des donateurs, des entreprises, des mentors et des entrepreneurs pour faire progresser le secteur collectivement. 

Dans le cadre de cette étude, les FinTech désignent les entreprises en démarrage (start-ups) axées ou fondées sur la technologie qui utilisent ou fournissent des technologies modernes et innovantes dans le domaine financier. Pour les FinTech, la technologie est un outil clé qui leur permet de soutenir ou de perturber les systèmes financiers en place. Elles proposent ainsi aux consommateurs des services bancaires et financiers nouveaux ou existants qui offrent un meilleur rapport coût/efficacité. Le constat est que les entreprises sont prêtes à innover, mais ont besoin d’un coup de pouce. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire restent en tête de la région francophone d’Afrique en termes de croissance et d’investissement dans le secteur des FinTech. Les gouvernements sont conscients de la nécessité d’exploiter le numérique et certains prennent des initiatives pour stimuler l’entrepreneuriat. Des réformes sont en cours pour les entreprises et des investissements supplémentaires restent nécessaires pour améliorer la capacité des FinTech et encourager la collaboration. Les acteurs existants commencent à collaborer avec les FinTech en parrainant des concours sur les marchés où de nombreuses entreprises du secteur ne sont pas encore officiellement enregistrées.

Stimulée par les FinTech, l’inclusion financière reste le principal domaine d’intervention des investisseurs en capital-risque spécialisés dans la technologie et le numérique au sein du continent, attirant 54,5 % du montant total des financements. Des FinTech dirigées ou cofondées par des femmes ont vu le jour, mais dans plusieurs pays, les femmes n’ont pas encore réussi à se faire une place dans le secteur. 

Effort collectif

Selon les mêmes spécialistes, le marché est mûr en Afrique francophone pour l’innovation, mais il faudra un effort collectif pour remédier aux lacunes actuelles, qui comprennent les contraintes réglementaires, la faiblesse des systèmes juridiques, le manque de connaissances financières et numériques et l’absence d’antécédents de crédit, pour exploiter le marché potentiel. Les FinTech se concentrent principalement sur la facilitation de la distribution des offres de services financiers. Le potentiel de disruption est limité par des modèles d’imitation et par l’absence d’un cadre réglementaire. Les gouvernements devraient réfléchir à la manière dont des interventions FinTech pourraient améliorer les capacités financières et les compétences digitales pour exploiter l’économie numérique. Faute de disposer des outils et des compétences nécessaires, la fracture numérique s’aggravera pour les personnes non bancarisées.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les FinTech inclusives ? Beaucoup de FinTech ont du mal à atteindre la maturité en raison du manque de compétences managériales de leurs fondateurs et de leur incapacité à trouver un soutien approprié. Sachant que les systèmes éducatifs et certaines cultures sont peu propices à l’entrepreneuriat, les FinTech ont besoin d’être accompagnées et soutenues par des spécialistes qui comprennent le monde des start-ups. Faute de ressources financières, bon nombre d’incubateurs ne sont pas parvenus à jouer leur rôle attendu de plateforme de partage des idées.

Le rôle d’un incubateur est important pour l’écosystème. Les incubateurs sont toutefois devenus de simples espaces de travail en commun [et non des espaces d’apprentissage], car les personnes présentes n’apportent aucune valeur aux start-ups, regrette un expert. Pour qui, il faut positionner les FinTech pour la réussite.