Donnons la chance aux jeunes patrons

Dans la perspective de sa redynamisation, la FEC a désormais en son sein une commission nationale des jeunes entrepreneurs. Le président de la CNJE et son staff ont tout en ambitions. Objectif : créer un modèle congolais de développement. 

En mai, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) s’est dotée d’une structure d’encadrement des jeunes entrepreneurs pour leur permettre de se lancer. La commission nationale des jeunes entrepreneurs (CNJE) comme ça s’appelle, est placée sous la supervision de la vice-présidente nationale, Eliane Munkeni, en charge de la Commission nationale des femmes entrepreneurs (CNFE). C’est dans ce cadre qu’Eliane Munkeni a organisé une séance de prise de contact le 24 mai afin de présenter la FEC (ses organes et ses missions), la vision de la CNFE, à savoir l’autonomisation de la femme par la création d’entreprises pérennes, mais aussi de donner des orientations de travail et de collaboration entre les deux commissions.

Les attentes de la FEC pour sa CNJE, c’est notamment de « faire adhérer les jeunes entrepreneurs et contribuer à l’accroissement de ses revenus ». L’équipe dirigeante de la CNJE en est consciente. Elle est présidée par Serge Nawej, qui a, à ses côtés, quatre vice-présidents. Il s’agit de Baraka Kabemba (Ernst & Young), Serge Mukendi (Prime), Edwige Takasse (DGA ProCredit Bank) et Christelle Shabani (Proxima). Créativité, productivité et compétitivité sont désormais leurs maîtres-mots. Il s’agit, explique Serge Nawej de confiance mutuelle et d’ambition individuelle, c’est-à dire de conjuguer les efforts de tous pour permettre la réalisation d’un programme viable (sur les trois prochaines années) par les jeunes entrepreneurs engagés.

Ce « plan d’actions » a pour objectif de « créer un modèle congolais de développement » et s’articule autour de l’état des lieux de la RDC (pays riche regorgeant de potentialités qui créent des opportunités d’investissement, disposant d’une population jeune, etc.), des défis à relever (démographique, bonne gouvernance, financement du développement et modernisation), des missions de la CNJE (attirer la jeunesse, mobiliser les ressources, redynamiser la FEC, impacter et innover) ainsi qu’autour de la préoccupation comment laisser un impact (mettre en place des stratégies adaptées aux objectifs, des activités répondant aux objectifs et aux besoins ; créer des partenariats de référence ; et se donner des moyens…).

Petites idées devenues grandes

La CNJE ne recherche pas le résultat pour elle-même mais pour l’économie nationale. C’est très rassurant, en égrenant la liste des grands projets qu’elle ambitionne de mettre en place pour les trois prochaines années. Les trois premiers grands projets concernent les secteurs des banques, des assurances et de l’agriculture.

Ces trois projets témoignent de l’étendue des idées qui fondent la réflexion de la CNJE. Pour son démarrage opérationnel, la CNJE a prévu, après son installation (mise en place de manière formelle de la commission et attribution des tâches aux vice-présidents), de mettre en œuvre son plan d’actions, développer un plan d’affaires en relation avec chaque projet et communiquer activement.

Toutes ailes déployées, la CNJE a décliné son programme d’actions 2017-2018, précise Serge Nawej, autour de son identité et sa vision ; ses missions notamment l’encadrement, la promotion et le plaidoyer ; la gouvernance (1 + 4 et les attributions dévolues à chacun). Autres tâches : reste à définir les critères (âge, nombre d’années dans l’activité…) pour faire partie de la CNJE ; les actions à mener pour faire adhérer la jeunesse œuvrant dans l’informel, surtout par rapport aux projets de la CNJE ; à tenir compte des spécificités des provinces dans la mise en œuvre des projets, regrouper les jeunes par filières, inclure la donne culturelle dans la formation des jeunes, travailler en synergie avec la CNFE pour la rédaction d’un projet commun de formation.

Le projet de Plan d’action de la CNJE pour les 3 prochaines années 

Redynamiser – moderniser – préparer au développement du pays au travers de la jeunesse vers un modèle congolais de développement : impacter, former, dialoguer, auto-suffire, financer, autonomiser, innover, organiser la jeunesse. Le pays selon notre perception : la République démocratique du Congo en bref : le pays le plus riche du monde, population évaluée à près de 77 266 814 habitants, population jeune. Opportunités d’investissement et de développement : multiples et multisectorielles. Des défis intéressants à relever : démographique, bonne gouvernance, financement du développement, modernisation. Comprendre la mission : attirer la jeunesse, mobiliser les ressources, redynamiser la FEC, impacter, innover.

Notre vision et nos thèmes pour 2017, 2018 et 2019 : « l’ambition n’est pas incompatible avec le réalisme – réalisons avec ambition de susciter un modèle congolais de développement. » L’héritage poursuivi : augmenter les revenus de la FEC et permettre l’autosuffisance de la CNJE, abolir les frontières entrepreneurs/entreprises, redynamiser et augmenter le nombre des membres de la FEC, faire grandir les entreprises et les entrepreneurs et impacter. Comment laisser un impact ? Stratégie adapté aux objectifs, activités répondant aux objectifs et aux besoins, créer des partenariats de référence et se donner les moyens. Le thème de 2017 : préparer le décollage, identifier, dresser un état des lieux, communiquer, préparer à la culture financière, comprendre et définir le membre de la CNJE (qui est-il ?, qui voulons-nous qu’il soit ?). Comment se finance le jeune entrepreneur (autofinancement, financement par des tiers ?). Quels sont les principaux défis ? (accès au financement, marchés, sûreté ?).

Le thème de 2018 : augmenter les revenus de la FEC (permettre l’autosuffisance de la commission), financer les PME des jeunes, créer un modèle FEC et un fonds d’investissement. Quelles sont les activités prioritaires (secteur d’activités, revenus et parts de marché) ? Le thème de 2019 : réaliser en voyant grand (mise en œuvre d’un projet minier de jeunes, d’un projet dans le domaine des assurances, d’un grand projet agricole et d’un projet de banque.

Projet I : créer un outil de communication (informer et communiquer avec les membres, opérer le marketing pour la FEC, mettre en place une plate-forme de formation et d’échange, un outil de financement participatif. Projet II : mettre en place une data room virtuelle, un outil de gestion documentaire, favoriser les procédures en relation avec le financement des activités, accès aux documents non publics.

Projet III : faire d’Africell le réseau des jeunes entrepreneurs, mettre en place un profil spécial pour la FEC (avantages consommations mobiles et data, soutien en logistique, sonorisation, bannières à la FEC lors de ses événements (Independance Fridays, 4 fêtes nationales des 4 grands pays, 4 soirées au Pullman, Jeunesse congolaise, Expatriés, Diaspora, Organismes internationaux, lieu de rencontre et d’échange). Projet IV : AXN Insider (outil promotionnel, stratégie de visibilité, soutien marketing.

Projet V : carte d’identification multifonctionnelle, carte d’identité des membres de la FEC, outil d’identification fiscale, carte émise en partenariat avec une banque. Prochaines étapes : mise en place formelle de la commission et attribution des tâches aux vice-présidents, mise en œuvre du plan d’actions, développer un plan d’affaires en relation avec chaque projet, communiquer activement.