L’Etat congolais met la main à la poche pour éviter la progression de l’épidémie qui s’est signalée dans une zone enclavée, plus ou moins facile à mettre en quarantaine.
Faire face à cette épidémie implique des moyens financiers conséquents. Le plan de contingence mis en place par le gouvernement est évalué à 4,5 millions de dollars. Ces fonds devront servir à soutenir toutes les opérations concernant l’éradication de cette fièvre hémorragique, signalé à Djera, dans la province de l’Equateur. Comité de crise, experts nationaux ayant œuvré lors des six précédentes apparitions de cette maladie, depuis 1976, à Yambuku, à l’Equateur, l’enclavement naturel du secteur actuellement affecté, l’accompagnement de la communauté internationale ainsi qu’une plus grande transparence, sont là des dispositions que le gouvernement a prises pour éradiquer cette épidémie, en trois mois. Ces dispositions appellent à un financement. Au niveau international, les Nations unies ont déjà annoncé leur apport, qui sera mis pour le compte d’Ocha. D’autres promesses financières viennent de l’Unicef et de la Banque mondiale. Pour lutter contre cette épidémie, le gouvernement joue la carte de la transparence et de l’apaisement. Surtout qu’en en Afrique de l’Ouest (Guinée, Sierra Léone, Liberia et Nigéria), le virus a fait des milliers de morts et que la situation est loin d’être sous contrôle.
Les atouts
A la différence des épidémies antérieures qui avaient touché des agglomérations urbaines ou semi-rurales (Yambuku, Kikwit, Isiro…), avec risque d’expansion vers Kinshasa ou d’autres coins de la République, celle du secteur de Djera est circonscrite dans un petit périmètre, perdu dans la forêt équatoriale où l’accès est très difficile. L’enclavement géographique de la contrée touchée, jugé négatif en temps normal, apparaît, face à cette situation, comme un facteur positif devant jouer en faveur de la maîtrise rapide de la situation, selon un médecin de zone. En outre, le gouvernement a invité la population au calme et au respect des mesures de précaution. L’autre facteur à capitaliser est la pleine connaissance, par les populations de la province de l’Equateur, des effets dévastateurs du virus de Yambuku, en 1976. Cela devrait permettre, en principe, l’adhésion facile et massive des autochtones aux consignes relatives au lavage des mains, avant chaque repas, à l’interdiction de toucher aux dépouilles des victimes d’Ebola, à l’alerte, auprès des équipes médicales ou des autorités administratives, des cas suspects, à l’interdiction de la chasse à travers le district de la Tshuapa.
Les atouts
Comment atteindre toutes les populations dans un territoire difficile d’accès et où la rumeur est la seule source d’information, les médias traditionnels (radios, télévisions, journaux) n’étant que l’apanage d’une infime minorité ? Comment interdire la viande de brousse à une population qui vit essentiellement de la chasse? Voilà autant de questions qui peuvent compliquer la solution finale. « Il ne suffira donc pas de doter tous les ports et aéroports de l’Equateur des thermomètres à laser, d’installer un laboratoire mobile à Lokalia ou de positionner des cellules de crise à Kinshasa ou à Boende, pour minimiser les risques et éradiquer Ebola.
INFO BOX
- Le nom « Ebola » fait référence à la rivière Yambuku en RDC, le point de départ de l’épidémie.
- En 1976 à, sur les 318 personnes diagnostiquées comme étant porteuses du virus, 90 % sont morts.