SPÉCIALISTE de chirurgie viscérale digestive et de cœlioscopie, exerçant en libéral dans différentes cliniques de la région parisienne et des Départements environnants, Dr Georges Sangana fait partie du contingent des médecins qui sont venus de l’étranger pour partager leurs expériences de prise en charge des malades d’ailleurs avec leurs collègues d’ici.
Parcours
Ancien de l’Athénée royale et de l’Institut chrétien congolais de Bolenge dans l’ex-Équateur, il est passé par l’Université libre du Congo (ULC) de Kisangani, puis le Campus universitaire de Kinshasa à l’époque de l’Université nationale du Zaïre (UNAZA).
Après un stage à l’hôpital Maman Mobutu de Lubumbashi, le voilà qui s’inscrit à l’université Pierre et Marie Curie de Paris, puis à l’université Pasteur de Strasbourg.
Chirurgien des hôpitaux et praticien hospitalier à l’hôpital de Versailles, Georges Sangana a suivi plusieurs formations en chirurgie dans diverses universités, notamment à l’université de Lausanne en Suisse (cœlioscopie), à l’Université libre de Bruxelles (ULB), à Hambourg en Allemagne, à Godberg en Suède, à Barcelone, à Washington, San Francisco, San Diego aux États-Unis, et dans diverses universités françaises.
Les assises du 7è congrès de l’AFMED qui ont réuni quelque 500 participants ont eu pour thème « Médecine d’ici et d’ailleurs ». Au cours de ce colloque, les échanges se sont déroulés dans des tables-rondes et en ateliers.
Du 5 au 7 novembre, le congrès a abordé plusieurs sujets sur la mortalité maternelle et infantile en République démocratique du Congo, sur la 10è épidémie de la fièvre Ebola…
Des tables-rondes ont été consacrées à des sous-thèmes. La première a été consacrée à « Une femme enceinte – un enfant – zéro mort, mortalité materno-infantile, mortalité maternelle et infantile : pistes et solution ». La deuxième table ronde, internationale, a été dédiée à la société congolaise de neurochirurgie, traumatisme crânien et AVC hémorragique : expérience de la RDC, à l’hémorragie intracérébrale non traumatique de l’enfant de 0 à 18 ans sur une série de 24 cas à Dakar, à la prise en charge des hémorragies intracérébrales non traumatiques à Parakou au Bénin, à la prise en charge des hémorragies intra cérébrales non traumatiques.
La troisième table-ronde a été, elle, dédiée aux traumatismes crâniens : expérience de la RDC, à l’épidémiologie hospitalière des traumatismes crâniens à Brazzaville, à la prise en charge des traumatismes cranio-encéphaliques à Lomé et à Parakou au Bénin, à la prise en charge des traumatismes cranio-encéphaliques du sujet âgé à propos d’une série de 119 cas à Dakar, aux traumatismes crâniens de l’enfant aux cliniques universitaires (CHU) de Zimbabwe. Il a été aussi question des cancers en RDC : réalité et pistes d’amélioration.
Que retenir des travaux du 7è congrès international de l’AFMED ? Dr Georges Sangana explique que ces assises ont été un succès. « C’était intense et très intéressant sur le plan scientifique et relationnel. On a débattu de pas mal de sujets de chirurgie, neurochirurgie, gynécologie obstétrique, et de médecine, exposés par de différents spécialistes », explique-t-il à « Business et Finances ».
Cette année, poursuit-il, les sous-thèmes étaient « une femme enceinte égale un enfant vivant égale zéro mort », « le droit des malades », et « les cancers en RDC ».
Forte participation
D’après lui, le 7è congrès international de l’AFMED a connu la participation de différents interlocuteurs venus de 14 pays africains, notamment des neurochirurgiens, de différents médecins de la diaspora venus pratiquement de tous les continents et des médecins de différentes provinces du pays. « Les réunions ont été marquées en plus par l’intervention du professeur Muyembe, le directeur à l’INRB (Institut national de recherche biologique) qui a fait le point sur la 10è épidémie d’Ebola en RDC et par celle de Mme le professeur Tozin de l’UNIKIN qui a traité de la mortalité maternelle en RDC », fait-il remarquer. Et d’ajouter : « Je pense que nous avons contribué tous à apporter des pierres à la construction de l’édifice scientifique médicale. ».
Par rapport aux précédents congrès, Dr Sangana estime qu’il y a beaucoup d’avancées : « les sujets débattus étaient très intéressants, que ce soit en neurochirurgie, en cancérologie, en médecine ou que ce soit dans la relation entre médecins et malades. C’était vraiment très intéressant. »
À la question de savoir quels ont été la particularité et les objectifs du 7è congrès de l’AFMED, il souligne : « La mise à niveau par des échanges d’expériences tant sur les plans pratique que théorique qui répondent très bien à notre thème de médecine d’ici et d’ailleurs, est une contribution à la formation des étudiants. » Selon lui, il y a eu beaucoup de progrès, car c’était une conférence scientifique de haut niveau très intéressant et très intense…
Et quand on lui demande s’il a le sentiment que les objectifs du colloque ont été atteints, il répond : « Le thème principal était une femme enceinte, un enfant né et zéro mort. C’était plus concentré sur l’obstétrique et la maternité. Il y a eu une forte participation de la neurochirurgie avec des médecins venus de l’extérieur, notamment de 14 pays africains. »
En choisissant le thème « Médecine d’ici et d’ailleurs », Dr Sangana pense que cela voudrait seulement marquer le fait que c’est une plateforme pour faciliter les échanges d’expériences professionnelles. « Quels sont les progrès qu’on peut apporter au Congo par rapport à ce qu’on fait à l’extérieur ? On discute de la prise en charge de différentes pathologies, le Mbasu, l’Ebola, les cancers, le diabète, l’hypertension, les AVC, le paludisme et toutes les autres maladies », fait-il remarquer.
Dr Sangana précise par ailleurs que l’AFMED est une plateforme ouverte à tout le monde : « La participation aussi bien des anciens médecins congolais de la diaspora de l’UNIKIN que de ceux de toutes les universités du pays, d’Afrique et du monde est souhaitée. Nous offrons une place particulière aux pharmaciens, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, infirmiers dans leurs différentes spécialités, aux aide-soignant et autres ».
En tant que chirurgien digestif, pour bien accomplir son travail, il a besoin aussi bien de médecins des autres spécialités que d’infirmiers, de brancardiers, etc. « C’est un travail d’équipe et l’union fait la force », insiste-t-il. « Notre souhait serait qu’on ait la participation de tout le monde, des médecins aussi bien de la diaspora que du pays pour essayer d’uniformiser nos prises en charge selon les normes reconnues. Ce qui est intéressant, les universités de la place, surtout l’Université de Kinshasa, s’investissent davantage et ils prennent le devant pour mener l’AFMED. C’est vraiment un lieu de fraternité et d’échanges enrichissants. »