Dans certains salons de Kinshasa, on laisse croire que cette fois-ci quelque-chose va se produire au regard du balai d’affaires de ces derniers jours. Qu’il s’agisse de la conférence sur le climat des affaires (29 août-1er septembre) ou du forum sur la réforme du système fiscal national (11-14 septembre), à l’initiative du gouvernement, ou qu’il s’agisse de Sultani Makutano 3 (14-16 septembre), on retiendra utilement que la crise économique ne se gère. Au contraire, il faut la juguler. On pourrait penser que ces trois événements n’ont rien de commun entre eux.
Mais un lien est vite parce qu’il a été question de l’économie, mieux de l’émergence (croissance) de l’économique congolaise, qui est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le philosophe grec, Socrate, a dit que « la crise est l’échec de la civilisation pour un peuple ». Civilisation entendue ici comme l’« état de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres ».
La chute des cours des matières premières a montré à quel point l’économie congolaise était fragile. Plusieurs maux la caractérisent, notamment la petitesse de sa taille. Aujourd’hui, une évidence s’impose à nous : il n’y aura pas d’émergence (en 2030 ?), sans l’industrialisation du pays.
Makutano qui est un réseau d’affaires regroupant plus de 400 businessmen et businesswomen congolais ou issus de la diaspora, a bien fait de dédier la 3è édition de Sultani Makutano à la problématique de l’industrialisation de la République démocratique du Congo autour du thème « Œuvrer à l’industrialisation de la RDC et en finir avec le mythe des matières premières ».
Créé, il y a seulement quelque deux ans, le réseau Makutano affiche son ambition de « se positionner en force de solutions pour développer une économie congolaise inclusive et respectueuse des valeurs sociales ». Plusieurs opérateurs économiques évoluant au pays ou venus des pays d’Afrique, d’Europe et des États-Unis ont répondu présents à ce grand rendez-vous d’affaires. Au menu, des exposés, échanges d’expériences, débats autour des « voies à emprunter pour faire émerger une industrie de transformation à forte plus-value et capable de générer les ressources dont le pays a besoin pour émerger ».
Sultani Makutano qui a déjà organisé des dizaines de déjeuners d’affaires, des rencontres mensuelles, met son réseau au service des acteurs économiques dans une approche de dialogue avec tous les acteurs, gouvernement, chambre de commerce et intellectuels.
La présidente de Makutano Network, Nicole Sulu, explique que ce réseau d’affaires met en connexion les acteurs sociaux de l’innovation et du développement qui partagent leurs savoirs, savoir-faire et leurs expériences en vue du progrès social.