En RDC, des millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté

Il y a trente ans, plus d’un tiers de la population mondiale était dans une situation de précarité aiguë. Aujourd’hui, moins de 10 % des personnes dans le monde vivent avec moins de 1,90 dollar par jour. Entre 2000 et 2015, 15 pays sont parvenus à faire sortir 802,1 millions d’individus de cette situation. Ces chiffres sont publiés par la Banque mondiale.

CES QUINZE pays en question ont connu la plus forte réduction du taux d’extrême pauvreté parmi un échantillon de 114 pays disposant de données comparables. Sept d’entre eux se trouvent en Afrique subsaharienne, dont deux considérés comme des États fragiles. Pour la Banque mondiale, la leçon à tirer est qu’« il est possible de réduire la pauvreté même dans les circonstances les plus difficiles ».

Selon le rapport de la Banque mondiale, 85 % (629 millions d’habitants) des pauvres dans le monde vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. La moitié des 736 millions de personnes qui vivaient dans l’extrême pauvreté en 2015 se concentraient dans seulement cinq pays du monde : l’Inde (23,88 %), le Nigéria (11,76 %), la République démocratique du Congo (7,49 %), l’Éthiopie (3,67 %) et le Bangladesh (3,32 %). Afin de réduire l’extrême pauvreté à l’échelle mondiale, les progrès doivent être accélérés dans ces cinq pays. 

Entre 2010 et 2017, le nombre d’habitants dans le monde privés d’accès à l’électricité a chuté de 1,2 milliard à 840 millions, selon le rapport de suivi 2019 de l’ODD 7. Le taux d’accès à l’électricité atteint aujourd’hui un niveau sans précédent de 89 %, et, parmi les 20 pays affichant les taux les plus faibles, ce sont le Bangladesh, le Kenya et le Myanmar qui ont enregistré les plus grandes avancées. Beaucoup vivent encore sans électricité dans les zones rurales, notamment en Afrique subsaharienne, où 573 millions de personnes en sont privées. Les solutions hors réseau, telles que les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques, permettent notamment de connecter les ménages les plus pauvres et les plus isolés. Environ 120 millions de personnes dans le monde ont accès à l’électricité grâce à des lanternes solaires. Quelque 47 millions de personnes sont connectées à des systèmes à petite échelle de production et de distribution d’électricité qui fonctionnent indépendamment du réseau électrique national (« mini-réseaux »). 

Emplois de demain

Afin de développer les sources d’énergie renouvelables à grande échelle, la Banque mondiale a mis sur pied un partenariat international destiné à étendre des solutions de stockage de l’énergie indispensables pour intégrer l’énergie solaire et éolienne aux réseaux électriques. Ce programme se donne pour objectif de tripler la capacité de stockage actuellement disponible dans les pays en développement pour la porter à 17,5 gigawatts/heure d’ici à 2025. Les écarts d’accès à l’électricité se comblent, mais le déficit reste très élevé en Afrique subsaharienne.

Où seront les emplois de demain ? Au vu des tendances actuelles, dans les services, qui sont depuis le début des années 2000 le secteur le plus pourvoyeur d’emplois dans le monde. Si, à l’échelle mondiale, les services occupent 49 % de la main-d’œuvre, cette proportion atteint 75 % dans les pays à revenu élevé, mais seulement 26 % dans les pays à faible revenu, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). 

Le nombre d’emplois dans les services marchands (secteur privé) a doublé depuis 1997 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Les activités commerciales de gros, de détail et de réparation vont tirer la création d’emplois dans les pays en développement entre 2017 et 2025, tandis que les emplois dans l’immobilier et les services aux entreprises devraient progresser à la fois dans les pays à revenu intermédiaire et les pays développés. 

Les emplois liés à l’hôtellerie et à la restauration sont appelés à se développer à des degrés divers dans l’ensemble des économies, prévoit aussi l’OIT. Les femmes sont davantage représentées que les hommes dans le secteur des services (55 %, contre 45 %), mais le taux d’activité des femmes n’atteignait globalement que 48 % en 2018, contre 75 % chez les hommes. La dette dans les économies émergentes et en développement enfle rapidement depuis 2010. L’économie mondiale a connu quatre épisodes d’accumulation de dette depuis 50 ans, selon la Banque mondiale. Les trois premiers se sont soldés par une crise financière dans un grand nombre d’économies émergentes et en développement. La dernière vague d’endettement, qui enfle depuis 2010, est sans précédent par son ampleur, sa rapidité et son caractère généralisé, alerte un nouveau rapport intitulé Global Waves of Debt. 

Le poids de la dette par rapport au PIB dans l’ensemble des économies émergentes et en développement a bondi de 54 points de pourcentage pour atteindre un pic historique de près de 170 % en 2018. Même si le contexte actuel de taux d’intérêt bas limite en partie les risques liés à un fort endettement, ces pays sont confrontés à une conjoncture marquée par des faibles perspectives de croissance, des vulnérabilités grandissantes et des risques mondiaux importants. Ils disposent cependant d’un certain nombre de possibilités d’action pour empêcher que l’actuelle vague d’endettement débouche sur une crise et, le cas échéant, atténuer ses effets.