Le 24 avril 1990, le Président Joseph Désiré MOBUTU engage la RDC (ex-Zaïre) sur la voie de la démocratie. Le pays est au bord du chaos, la situation économique est explosive et tous les indicateurs sont au rouge : recul de la croissance en moyenne annuelle de -6,19 %; hyperinflation en moyenne annuelle de 3 282,3 %; forte dépréciation de la monnaie par rapport aux principales devises ; déficits budgétaires chroniques ; endettement insoutenable du pays ; rupture de la coopération financière avec les bailleurs de fonds bi et multilatéraux.
Le délabrement accentué du tissu économique et la forte instabilité du cadre macroéconomique a comme conséquences la destruction de l’industrie locale, manufacturière et agricole, les pillages de 1991 et 1993 détruisant le commerce de gros et de détail, un climat de méfiance des investisseurs, la dépendance alimentaire par des importations massives, un taux de chômage élevé de 84 %, la dégradation des infrastructures de base (écoles, hôpitaux, etc.) et un taux de l’incidence de la pauvreté de 80 % en moyenne.
Le 17 mai 1997, la RDC vient de s’affranchir de la dictature, et cherche à se libérer du contexte économique difficile. Quelques actions économiques sont alors menées entre 1997 et 1998, sous la direction du Président M’Zee Laurent-Désiré KABILA : la stabilisation du cadre macroéconomique, le renforcement de la gestion des finances publiques, la réforme monétaire consacrant le franc congolais comme monnaie nationale. En 1997, l’inflation a pu être contenue à deux chiffres, soit 18,98 %.
Cependant, la guerre imposée au pays par ses voisins met un frein à la relance économique souhaitée par le Gouvernement.
En 2001, le recul de la croissance économique se conforte. La situation des finances publiques affiche un déficit de CDF 11.985,6 millions (3,6 % du PIB), les infrastructures économiques et sociales de base, principalement les infrastructures routières et d’électricité dans toute l’étendue du pays sont dans un état de délabrement très avancé, paralysant ainsi l’activité économique et limitant la mobilité des personnes et de leurs biens.
Ce qui conduit le Gouvernement, sous le leadership du Président Joseph Kabila, sur la voie de la poursuite du programme et des efforts engagés dès 1997. Des actions phares sont envisagées : la libéralisation des marchés des biens et services, du diamant et du change, l’autorisation de la libre circulation concomitante des devises étrangères et du Franc Congolais, le renforcement de la bonne gouvernance ainsi que la transparence dans la gestion des finances publiques.
L’économie nationale réagit favorablement, l’inflation située à 511,2 % à fin décembre 2000, tombe à 18 % par mois en moyenne de janvier à mai 2001. De juin à décembre 2001, le cercle vicieux de l’hyperinflation et de la dépréciation de la monnaie nationale se brise (l’inflation chute de 511 % à 135 % en 2001). Bien que le taux de croissance économique soit resté négatif (-2,1 %) pour l’ensemble de l’année, des signes de reprise sont déjà perceptibles dans la seconde moitié de 2001.
Réformes structurelles et sectorielles
Plusieurs programmes voient le jour et aboutissent à plusieurs réformes structurelles et sectorielles conduisant à l’annulation de près de 90 % de la dette publique au point d’achèvement de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (I-PPTE) au second semestre 2010, à la décélération de l’inflation en moyenne annuelle de 9,84 % de 2010, et à la relance de la croissance à 7,1 % en 2010, après un ralentissement de croissance de 2,9 % en 2009 suite aux effets pervers de la crise économique internationale sur la demande nationale.
Le climat des affaires se trouve améliorer et le pays fait un bon score dans le classement du Doing Business. Dans cet environnement assaini, l’entrée des capitaux du secteur privé font progresser considérablement (cfr le tableau ci-dessous) la contribution au PIB de l’industrie minière en passant de 12,62 points de pourcentage en 2009 à 20,04 points de pourcentage en 2010.
Le Programme d’Actions du Gouvernement mis en œuvre en 2012 en l’absence d’un programme économique formel avec le FMI, couplé avec une bonne gestion des finances publiques et de la monnaie, enregistre des performances importantes se traduisant par la consolidation de la stabilité macroéconomique dont la moyenne de l’inflation annuelle se situe à 1,4 % de 2012 à 2015, occultant une inflation de moins de 1 % en 2015, et la croissance économique robuste dont la moyenne s’établie à 7,98 % à la même période correspondante, avec un pic de 9,5 % en 2014.
Cette croissance est portée principalement par le secteur minier avec une contribution au PIB en moyenne de 24,66 points de pourcentage de 2011 à 2015.
L’année 2016 se caractérise principalement par le recul de la croissance économique sur fond de l’accélération du rythme de formation des prix intérieurs, de l’accroissement du déficit du Trésor à fin décembre 2016 (503,9 milliards de FC), suite à la faiblesse des recettes publiques du fait principalement de la baisse des cours des matières premières sur les marchés internationaux, et de la poursuite de la surchauffe sur le marché des changes suite au faible rapatriement des recettes d’exportation issues de la vente des matières premières et au financement monétaire du déficit des finances publiques.
De janvier à juillet 2017, on assiste à une accélération de l’inflation et à la pénurie des denrées de première nécessité dans certaines parties du pays, suite principalement à la hausse des cours des produits alimentaires, notamment céréaliers, sur le marché mondial.
Juguler la crise
Le Programme d’Actions du Gouvernement d’Union Nationale, dans son volet économique, se résume donc à l’arrêt de la dégradation de la situation économique du pays par des mesures de stabilisation prises par le Gouvernement et la Banque Centrale, sur instructions du Chef de l’État.
La mise en œuvre de ce programme a ainsi permis, d’une part, de contenir les pressions inflationnistes, avec un taux d’inflation fin période de 23,6 % en 2016 et 54,7 % en 2017, et, d’autre part, de garder le pays sur la voie de la croissance économique avec des taux de 2,4 % et 3,5 % d’une année à l’autre.
Cette croissance est portée principalement par l’industrie extractive, suivi du secteur agricole.