Top Congo demeure, depuis plusieurs années, la radio la plus écoutée

Avec de nombreux sondages Médiamétrie recoupés qui lui donnent autour de 30 % d’audience cumulée, la station généraliste privée boucle sa quinzième année, comme numéro un des radios congolaises. Une position qu’elle a gagnée en respectant le principe et les règles qui façonnent son moule.

Au fil des années, le « moule » Top Congo s’est imposé aux animateurs et aux journalistes autour de quelques règles simples comme la proximité et l’interactivité. Des recettes qui ont largement inspiré par la suite les autres radios. Face aux défis de la technologie, Top Congo a choisi de mener une politique active de passage de transmission (diffusion) du niveau local aux niveaux national et international, afin d’être toujours « plus près » de son public, et donc du citoyen. Quoi de plus normal que la station soit aujourd’hui relayée en FM par satellite et se prépare à tout, pour un meilleur confort d’écoute.

Top Congo a su évoluer au fil des années sans virages brusques ni bouleversements susceptibles de déstabiliser des auditeurs restés fidèles à des programmes et à des équipes – à des voix pourrait-on ainsi dire – qui mettent en avant la proximité et l’interactivité. Lesquelles sont en réalité l’héritage de la radio. Avenue colonel Mondjiba, siège administratif et commercial, on explique que c’est cela qui fait la mémoire et la valeur de Top Congo. Que ce sont la proximité et l’interactivité avec les auditeurs qui font l’audience actuelle de la radio auprès du public qui se sent concerné, y compris par ce qu’on lui dit….

L’esprit qui a animé ceux qui étaient à la création de la radio ou ceux qui ont tenu l’antenne durant des années, continue de nourrir les nouveaux. Christian Lusakueno, le « 01 » de la chaîne, le qualifie de « quasi biologique ». Et c’est même une des clés de la réussite de la station généraliste privée. Une continuité qui apparaît dans les programmes : longévité des émissions, permanence des voix…

Première radio de la République démocratique du Congo depuis une dizaine d’années – plusieurs sondages Médiamétrie recoupés et sérieux mettent Top Congo en première position, soit une audience cumulée autour de 30 % devant la Radio Okapi autour de 20 %, le reste étant réparti entre les autres radios -, Top Congo a évolué dans une indépendance quasi-totale. Bien que de personnalités, de styles et de profils différents, les journalistes de la station – Thierry Kabundi, Roger Kalala, Éric Ambago, Dominique Dinanga, Cyrille Milandu, Péguy Wabeno, Bero Matanda, Djino Rema, Mamie Tshela… – ont réussi à apporter leur touche personnelle tout en respectant cette ligne de conduite d’une progression en douceur. « Top Congo a gardé sa personnalité et son public car chacun de ses animateurs et journalistes a su se couler dans le moule et tirer le meilleur de tous ceux avec qui il travaille », remarque un fidèle auditeur.

Un joli slogan

« La fréquence utile, 88.4 FM » n’est pas un vain mot. Le « moule Top Congo » fonde la personnalité de la station, depuis sa création, et s’appuie sur quelques règles : la proximité, l’interactivité, mais aussi l’équilibre entre une information dense et du divertissement varié. « Top Congo, c’est le public… C’est nous ! » La formule est d’un autre fidèle auditeur, qui déclare ne jamais rater une émission de « Le Débat » ou de « Parlons-en ». Un autre auditeur encore pense qu’« une matinée entièrement dédiée aux auditeurs n’a pas seulement fourni à la radio une audience enviable, elle a jeté les bases de sa philosophie ». Fondée, rappelons-le, sur la proximité et l’interactivité, les deux piliers du fonctionnement de la généraliste, et qui font d’elle aujourd’hui « un média populaire ».

Pour nombre d’auditeurs de la radio, « être un média populaire signifie que tout le monde puisse l’écouter ». Chaque station de radio a un principe. À Top Congo, « la vérité » est un principe sacro-saint. « On s’applique donc – et en particulier sur l’information – à être clair, simple et précis. Même la texture des voix ne doit pas être élitiste. Tout le monde doit s’y reconnaître. On a choisi d’être familier sans être vulgaire, explicite sans être pédagogique et on privilégie l’ancrage sur tout le territoire », laisse entendre Christian Lusakueno.

Cette attention portée aux auditeurs passe aussi par le dialogue. « Le Débat », « Parlons-en », « Top Dédicaces », « Top Diaspora », « Bakulutu », « Calebasse des pensées », « Joyeux anniversaire »… autant d’émissions qui invitent le public à prendre la parole. À tout moment de la journée, l’auditeur de Top Congo peut jouer, intervenir, donner son avis, demander conseil, un service, un renseignement. Bref, « il y a absorption du public à l’intérieur de la couleur sonore à la radio », remarque un auditeur. Pour lui, « la diversité des voix, des accents, des expressions fait que les auditeurs peuvent, à un moment ou à un autre, se reconnaître sur l’antenne. Les passifs s’identifient aux actifs ». Cet échange crée chez le public un sentiment d’appartenance et le fidélise.

Top Congo prend d’ailleurs soin d’entretenir ce sentiment à travers sa politique de communication : la démonstration de l’information vraie ou la protection contre la contestation par le journaliste lui-même. Top Congo affiche sa mission haut et fort : elle veut accompagner, à tous les moments et en tous lieux, la vie de ses auditeurs. Surtout en cette année électorale, la radio veut amener le citoyen à faire, seul, un bon choix, et pas celui qu’on va lui dicter.

L’information pour tous

Axe majeur de sa programmation – 5 éditions et 18 bulletins d’infos par jour -, l’information a, elle aussi, définitivement choisi son camp : s’adresser au public. Top Congo a l’ambition de donner le maximum d’infos à un maximum de personnes. « Une généraliste populaire ne doit pas seulement s’adresser à une partie de la population mais à toutes les catégories sociales et à toutes les tranches d’âge », précise un chercheur en communication. À Top Congo, même si on privilégie l’information nationale, on ne fait pas l’impasse sur l’étranger ; simplement on s’interroge sur la formulation et l’angle qu’on doit donner parce qu’il faut amener l’auditeur à se sentir concerné directement.

La station est relayée par plusieurs radios « partenaires » en provinces. Tout en restant fidèle aux grandes lignes d’une politique fixée il y a une quinze ans, l’information, comme les programmes, a évolué sans heurter ses auditeurs. Les équipes ont cherché à s’adapter aux nouvelles tendances et à faire face aux exigences du marché et de la concurrence.

Écoutée par un très large public, Top Congo a progressivement augmenté le volume d’information (journaux en langues nationales, relais de la VOA), installé des émissions nouvelles. Enfin, la radio a fait de gros efforts sur la rigueur. Résultat, dans le domaine de l’information, Top Congo arrive en tête des radios depuis une dizaine d’années. Les journaux offrent à la station ses plus forts taux d’écoute : 25,6 % des parts de marché de 6 à 8 heures, 28,9 % à 13 heures 30. L’émission « Le Débat » crève l’audimat entre 12 et 13 heures 30 désormais. « Top Congo est une radio qui laisse à ses animateurs et à ses journalistes le temps de se former et de faire leur chemin. La station sait vous garder et vous y êtes attaché, comme à une famille », témoigne un ancien de la radio. 

Un sentiment que semblent partager ses auditeurs. D’ailleurs, pour ses 15 ans d’anniversaire, Top Congo avait prévu un cocktail de manifestations du 9 au 17 juillet : émissions spéciales (panels de presse) en direct sur la musique ; le sport ; l’éducation ; la santé ; le genre, l’autonomie des femmes et parité ; l’économie ; le social ; la politique… avec la participation du public au Showbuzz. Puis un bal dansant à Matonge avec Zaïko Langa Langa. 

Comme le dit Christian Lusakueno, lui-même, « la radio étant le contact entre deux personnes qui ne se voient jamais », eh bien, toutes ces manifestations ont permis à Top Congo de communier avec ses auditeurs.